Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
rôties dans
les cendres. On récoltait certaines plantes pour leurs qualités nourrissantes,
d’autres simplement pour leur saveur. Beaucoup servaient à préparer des
infusions. Ayla connaissait les propriétés médicinales de la plupart d’entre
elles et les récoltait pour son propre usage.
    Sur les pentes rocheuses, on cueillait les pousses étroites et
tubulaires de l’oignon sauvage et, dans les lieux secs et dénudés, les petites feuilles
de l’oseille ronde. On trouvait les tussilages dans les terrains humides
proches de la rivière. Le goût légèrement salé en faisait un assaisonnement
apprécié, mais Ayla en ramassait aussi pour les toux et pour l’asthme. L’ail
des ours donnait du goût à la cuisine, comme les baies de genévrier, les bulbes
de lis tigrés à la saveur poivrée, le basilic, la sauge, le thym, la menthe. On
en mettrait une bonne quantité en réserve, après les avoir fait sécher, et l’on
emploierait le reste pour assaisonner les poissons récemment pêchés et les
différentes variétés de viande rapportées pour la fête.
    Les poissons abondaient, et on les appréciait particulièrement à
cette époque de l’année où la plupart des animaux étaient encore maigres, après
les ravages de l’hiver. Toutefois, au menu du festin, figurait toujours de la
viande fraîche, sous la forme plus ou moins symbolique d’un jeune animal né au
printemps : ce serait, cette année-là, un bison bien tendre. Ne prendre,
pour le festin, que les produits nouveaux de la terre, montrait que la Grande
Terre Mère offrait une fois encore ses libéralités, qu’Elle continuerait à
nourrir Ses enfants.
    Avec les efforts accomplis pour amasser des provisions pour la
Fête du Printemps, l’impatience, depuis des jours, n’avait cessé de croître.
Les chevaux eux-mêmes la percevaient. Ils étaient nerveux, remarqua Ayla. Le
matin, elle les emmenait dehors, pour les étriller, les bouchonner, activité
qui détendait Whinney et Rapide et qui avait le même effet sur elle. Par
ailleurs, elle trouvait là un prétexte pour s’isoler et réfléchir. Ce jour-là,
elle savait qu’elle allait devoir donner sa réponse à Ranec. Le lendemain avait
lieu la Fête du Printemps.
    Loup, roulé en boule près d’elle, l’observait. Son nez sensible
frémit, il leva la tête, battit de la queue sur le soi, ce qui annonçait l’approche
d’un visiteur bien connu. Ayla se retourna, sentit son visage s’empourprer, son
cœur battre plus vite.
    — J’espérais bien te trouver seule, Ayla. J’aimerais te
parler, si tu le veux bien, dit Jondalar, d’une voix étonnamment sourde.
    — Je le veux bien, répondit-elle.
    Il s’était rasé, il avait soigneusement rejeté en arrière ses
cheveux blonds, les avait attachés sur la nuque, et il portait l’une des tenues
que lui avait données Tulie. Il était si séduisant ainsi – Deegie
aurait dit qu’il était beau – qu’elle en eut presque le souffle
coupé, et que sa voix s’étrangla dans sa gorge. Même vêtu des défroques de
Talut, elle l’admirait. Sa présence emplissait l’espace autour de lui et venait
l’effleurer, comme une braise incandescente aurait irradié sa chaleur jusqu’à
elle. C’était une chaleur qui ne brûlait pas, et elle éprouvait le désir de la
toucher, et s’en sentir enveloppée. Elle ébaucha vers Jondalar un mouvement
involontaire. Mais l’expression de ses yeux la retint, une expression d’une
ineffable tristesse, qu’elle n’y avait encore jamais vue. Alors, immobile et
silencieuse, elle attendit qu’il parlât.
    Il ferma un instant les paupières, afin de rassembler ses
pensées. Il ne savait par où commencer.
    — Te rappelles-tu, du temps où nous vivions ensemble dans
ta vallée, alors que tu parlais encore difficilement, tu as voulu me dire un
jour quelque chose d’important. Mais tu ne connaissais pas les mots. Alors, tu
t’es mise à me parler par signes... Je me souviens d’avoir trouvé à tes
mouvements une grande beauté : on aurait presque dit une danse.
    Elle ne se rappelait que trop bien cette occasion. Alors, déjà,
elle avait voulu lui exprimer ce qu’elle souhaitait lui dire à présent :
ce qu’elle éprouvait pour lui, le sentiment qui l’emplissait, grâce à lui, et
qu’elle ne savait pas encore traduire en paroles. Même lui dire qu’elle l’aimait
n’était pas suffisant.
    — Je ne suis pas sûr de posséder les mots qu’il faut pour
exprimer ce

Weitere Kostenlose Bücher