Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
que je dois te dire. « Pardon » n’est qu’un son qui sort
de ma bouche, mais je ne sais comment le dire autrement. Je te demande pardon,
Ayla, du plus profond de moi-même. Je n’avais pas le droit de te forcer mais je
ne peux revenir sur ce qui s’est déjà passé. Je peux seulement te dire que ça n’arrivera
plus. Je vais bientôt partir, dès que Talut estimera qu’il est possible de
voyager sans danger. Ici, tu es chez toi. Les gens te portent une grande
affection... ils t’aiment. Tu es Ayla des Mamutoï. Je suis Jondalar des Zelandonii.
Il est temps que je rentre chez moi.
    Ayla était incapable de parler. La tête baissée, elle s’efforçait
de cacher les larmes qu’elle ne pouvait retenir. Dans l’impossibilité de
regarder Jondalar en face, elle lui tourna le dos, se mit à bouchonner Whinney.
Il allait partir. Il repartait chez lui et il ne lui avait pas demandé de l’accompagner.
Il ne voulait pas d’elle. Il ne l’aimait plus. Tout en frottant la robe de la
jument, elle ravalait des sanglots. Jamais, depuis l’époque où elle vivait avec
le Clan, elle n’avait fait tant d’efforts pour retenir ses larmes, jamais elle
n’avait autant lutté pour ne pas les montrer.
    Jondalar, figé à la même place, contemplait son dos. Elle n’a
pour moi qu’indifférence, se disait-il. J’aurais dû partir depuis longtemps.
Elle lui avait tourné le dos. Il aurait voulu en faire autant, l’abandonner à
ses chevaux, mais le muet langage des mouvements du corps de la jeune femme lui
adressait un message qu’il était incapable de traduire par des mots. Ce n’était
qu’une vague impression, la sensation qu’il y avait quelque chose d’anormal,
mais cela suffisait pour le faire hésiter à partir.
    — Ayla... ?
    — Oui ? dit-elle.
    Elle gardait le dos tourné, essayait de ne pas laisser sa voix
se fêler.
    — Y a-t-il... Puis-je faire quelque chose pour toi, avant
mon départ ? Elle ne répondit pas tout de suite. Elle voulait lui dire
quelque chose qui le fasse changer d’avis. Elle cherchait désespérément le
moyen de l’amener à se rapprocher d’elle, de le retenir. Les chevaux. Il aimait
Rapide. Il aimait le monter.
    — Oui, dit-elle enfin, d’un ton qui se voulait normal. Il y
a quelque chose.
    Il n’attendait plus de réponse et, déjà, il avait fait un
mouvement pour la quitter. Mais il se retourna vivement.
    — Tu pourrais m’aider à dresser Rapide... tant que tu seras
encore ici. Je n’ai pas beaucoup de temps pour le sortir...
    Elle se força à se retourner, pour lui faire face de nouveau.
    Était-ce un effet de son imagination, cette pâleur, ce
tremblement ? se demanda Jondalar.
    — Je ne sais pas combien de temps je vais rester, dit-il,
mais je ferai ce que je pourrai.
    Il allait poursuivre : il voulait lui dire qu’il l’aimait,
qu’il partait parce qu’elle méritait mieux. Elle méritait un homme qui l’aimerait
sans réserve, un homme comme Ranec. Il baissa la tête pour chercher les mots
qui convenaient.
    Ayla craignit de ne pouvoir beaucoup plus longtemps retenir ses
larmes. Elle se retourna vers la jument, pour continuer à la bouchonner, mais,
soudain, d’un seul mouvement, elle l’enfourcha, la lança au galop. Jondalar, stupéfait,
recula de quelques pas et suivit des yeux Ayla et la jument qui s’élançaient
sur la pente, suivies de Rapide et du louveteau. Ils avaient depuis longtemps
disparu qu’il était toujours à la même place.
    L’impatience, la tension étaient si intenses, quand tomba la
nuit, la veille de la Fête du Printemps, que tout le monde était incapable de
dormir. Enfants et adultes veillèrent tard. Latie, en particulier, était dans
un état de fiévreuse surexcitation : elle se sentait impatiente un moment,
inquiète le moment d’après, à la pensée de la brève cérémonie de la puberté,
qui marquerait qu’elle était prête à commencer les préparatifs à la Célébration
de la Féminité, qui se déroulerait lors de la Réunion d’Été.
    Elle avait atteint sa maturité physique, mais sa féminité ne
serait pas complète avant la cérémonie qui se terminerait par la Première Nuit
des Plaisirs : un homme, alors, l’ouvrirait pour lui permettre de recevoir
les esprits fécondateurs rassemblés par la Mère. Lorsqu’elle serait capable d’accéder
à la maternité, et alors seulement, elle serait considérée comme une femme,
dans toute l’acception du terme, ce qui lui permettrait de

Weitere Kostenlose Bücher