Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
s’agissait d’un simple voyage.
Elle prendrait seulement ce qu’elle pourrait porter. Tulie lui avait déjà
demandé à utiliser les chevaux et les travois pour transporter les
présents : un tel équipage rehausserait son prestige et celui du Camp.
    Ayla prit en main la peau qu’elle avait teinte en rouge et la
secoua. Elle se demandait si elle en aurait besoin. Elle n’avait jamais pu
décider de ce qu’elle pourrait en faire. A présent encore, elle restait
indécise, mais la couleur rouge était sacrée pour le Clan, et, par ailleurs,
elle aimait cette teinte. Elle replia la peau, la mit avec tout ce qu’elle
allait emporter, en dehors de l’essentiel : le petit cheval sculpté qu’elle
aimait tant, et que Ranec lui avait offert le jour de son adoption, et la
nouvelle muta ; la superbe pointe de sagaie donnée par Wymez ;
quelques bijoux, perles et colliers ; la tenue dont Deegie lui avait fait
présent, la tunique blanche qu’elle avait confectionnée et la couverture de
Durc.
    Tandis qu’elle triait encore quelques objets, son esprit vagabondait,
et elle se prit à songer à Rydag. Aurait-il un jour une compagne, comme
Durc ? Elle ne pensait pas rencontrer à la Réunion d’Été des filles de sa
sorte. Elle n’était même pas sûre qu’il pût un jour atteindre l’âge adulte, se
dit-elle. Elle se réjouit encore d’avoir eu un fils vigoureux et en bonne
santé, qui aurait bientôt une compagne. Le Clan de Broud devait maintenant se
préparer à se rendre au Rassemblement du Clan, s’il n’était pas déjà en route.
Ura s’attendait sans doute à revenir avec eux, pour s’unir à Durc, et elle
redoutait probablement la pensée de quitter son propre clan. Pauvre Ura, il
serait douloureux pour elle de laisser tous ceux qu’elle connaissait pour aller
vivre dans un endroit inconnu avec un clan inconnu. Une idée, qui n’était pas
encore venue à Ayla, lui traversa l’esprit. Durc plairait-il à Ura ? Lui
plairait-elle ? Elle l’espérait : sans doute n’auraient-ils l’un et l’autre
pas d’autre choix.
    En songeant à son fils, Ayla prit une bourse qu’elle avait
rapportée de sa vallée. Elle l’ouvrit, en vida le contenu. Son cœur fit un bond
à la vue de la sculpture d’ivoire. Elle la prit. La statuette représentait une
femme mais elle ne ressemblait à aucune de celles qu’elle avait vues, et elle
concevait maintenant son originalité. La plupart des muta, mises à part les
femmes-oiseaux de Ranec, avaient des formes abondantes, maternelles, surmontées
d’une simple protubérance, parfois décorée, en guise de tête. Elles étaient
toutes censées représenter la Mère. Mais cette statuette figurait une femme aux
lignes minces, coiffée en nombreuses petites nattes, comme Ayla elle-même s’était
coiffée un temps. Plus surprenant encore, elle avait une tête minutieusement
modelée, avec un nez fin, un menton, la suggestion de deux yeux.
    Entre les doigts de la jeune femme, la statuette se brouillait
sous son regard, à mesure qu’affluaient les souvenirs. C’était Jondalar qui l’avait
sculptée, dans la vallée. Lorsqu’il l’avait faite, il avait déclaré qu’il
voulait capturer l’esprit d’Ayla, afin qu’ils ne fussent jamais séparés. C’était
la raison qui l’avait poussé à la faire à la ressemblance de la jeune femme,
alors que personne ne devait former une image à la ressemblance d’une personne
réelle, de peur de piéger son esprit. Il voulait qu’elle gardât la sculpture,
lui avait-il dit, afin que personne ne pût l’utiliser contre elle dans un but
maléfique. C’était sa première muta, se dit-elle. Il la lui avait offerte après
les Premiers Rites, lorsqu’il avait fait d’elle une vraie femme.
    Jamais elle n’oublierait cet été dans sa vallée, quand ils
étaient seuls tous les deux. Mais Jondalar allait maintenant partir sans elle.
Elle serra contre sa poitrine la figurine d’ivoire. Elle souhaitait pouvoir
partir avec lui. Loup, par sympathie, gémissait en la regardant et rampait
insensiblement vers elle : il était censé rester où il était et il le
savait. Elle l’attira vers elle, enfouit son visage dans sa fourrure, tandis qu’il
essayait de lécher ses larmes.
    Elle entendit quelqu’un approcher par le passage central. Elle
se redressa précipitamment, s’essuya le visage, fit effort pour se contenir.
Comme si elle cherchait quelque chose, elle se détourna, tandis que Barzec et
Druwez

Weitere Kostenlose Bücher