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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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frotter sa joue contre la sienne. Après quoi,
avec un sourire espiègle, il entoura de ses bras ses formes rebondies, la
souleva du sol.
    — Tarneg ! protesta-t-elle. Que fais-tu là ?
Lâche-moi ! Il la reposa doucement, lui adressa un clin d’œil.
    — Je sais maintenant que je te vaux, Talut !
lança-t-il dans un éclat de rire. Sais-tu depuis combien de temps j’attendais
ce moment ? Rien que pour prouver que j’en étais capable ?
    — Il n’est pas nécessaire de... commença Nezzie.
    Talut, la tête rejetée en arrière, se mit à rire à gorge
déployée.
    — Il en faut davantage, jeune homme. Quand tu seras mon
égal entre les fourrures, alors, tu me vaudras.
    Nezzie renonça à protéger sa dignité sous des protestations.
Elle se contenta de regarder son gigantesque ours de compagnon en secouant la
tête avec une exaspération affectueuse.
    — Par quel mystère une Réunion d’Été pousse-t-elle les
vieillards à vouloir prouver qu’ils ont retrouvé leur jeunesse ? dit-elle.
Enfin, ça me donne au moins un peu de repos !
    — Je ne parierais pas là-dessus ! dit Talut. Je ne
suis pas encore assez vieux pour être incapable de me frayer un chemin jusqu’à
la lionne de mon foyer, tout en déblayant d’autres congères.
    Avec une exclamation dédaigneuse, Nezzie haussa les épaules et
se détourna sans répondre. Ayla était restée près des chevaux et retenait le
loup près d’elle afin qu’il n’effrayât pas les visiteurs par ses grondements,
mais elle avait suivi avec un intérêt intense toute la scène, y compris les
réactions des assistants. Danug et Druwez paraissaient un peu embarrassés. Sans
encore avoir d’expérience, ils savaient de quoi il était question, et le sujet
les occupait beaucoup, depuis quelque temps. Le sourire de Tarneg et de Barzec
allait d’une oreille à l’autre. Latie rougissait et tentait de se dissimuler
derrière Tulie, dont l’attitude disait qu’elle était bien au-dessus de toutes
ces bêtises. La plupart des assistants souriaient avec bienveillance, même
Jondalar, remarqua Ayla, surprise. Elle s’était demandée si le comportement de
Jondalar à son égard trouvait ses raisons dans des coutumes très différentes.
Peut-être, à la différence des Mamutoï, les Zelandonii ne croyaient-ils pas qu’un
individu eût le droit de choisir le compagnon ou la compagne de sa vie.
Pourtant, il n’avait pas l’air désapprobateur.
    Au moment où Nezzie passait devant elle pour rejoindre la tente,
Ayla vit un petit sourire entendu se jouer sur ses lèvres.
    — Tous les ans, c’est la même chose, murmura-t-elle. Il
faut qu’il fasse une grande scène, qu’il prouve à tout le monde quel homme il
est, les premiers jours, même s’il n’en a « ramassé » qu’une ou deux,
bien qu’elles me ressemblent toujours, blondes et grasses. Après ça, quand il
pense que personne ne lui prête plus attention, il est tout heureux de passer
presque toutes ses nuits au Camp de la Massette... et beaucoup moins heureux si
je n’y suis pas.
    — Où vas-tu donc ?
    — Qui sait ? Dans un rassemblement de cette taille, tu
as beau connaître tout le monde ou à tout le moins chaque Camp, tu ne connais
personne intimement. Chaque année, tu trouves quelqu’un avec qui tu veux faire
plus étroitement connaissance. Pour moi, il s’agit le plus souvent, je l’avoue,
d’une autre femme qui a de grands enfants et une nouvelle recette pour cuisiner
le mammouth. Parfois, un homme attire mon attention, ou c’est moi qui attire la
sienne, mais je n’ai pas besoin d’en faire toute une histoire. Talut peut se
permettre de se vanter, mais, pour dire toute la vérité, il ne serait pas très
content si je me vantais, moi aussi.
    — Alors, tu ne dis rien, fit Ayla.
    — Ce n’est pas grand-chose quand il s’agit de préserver l’harmonie
et la bonne entente au foyer... et... de faire plaisir à Talut.
    — Tu l’aimes vraiment, n’est-ce pas ?
    — Ce vieil ours ! commença Nezzie.
    Mais elle sourit, et une douceur lui monta aux yeux.
    — Nous avons eu nos mauvais moments, au début... Tu sais,
quand il se met à crier ! ... Mais jamais je ne l’ai laissé prendre le
dessus sur moi ni m’imposer le silence par la seule force de sa voix. C’est ce
qui lui plaît chez moi, je crois. Talut, s’il le voulait, pourrait briser un
homme en deux, mais ce n’est pas dans sa manière. Il est capable de se mettre
en fureur, parfois, mais

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