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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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dirait,
sans doute en l’honneur de leurs visiteurs.
    Talut donna l’exemple. Whinney, remarqua Ayla, était extrêmement
agitée. Elle mit cette agitation sur le compte de la peur devant ce passage
coupé d’espaces liquides. Pourtant, la jument la suivit sans incident.
    A plus de la moitié du chemin, le chef s’immobilisa.
    — Ici, dit-il, la pêche est bonne. Le courant est rapide,
il y a plus de profondeur. Les saumons viennent jusqu’ici. Les esturgeons
aussi. Et d’autres poissons, les brochets, les truites, les silures.
    Il adressait son discours à Ayla et à Jondalar, en particulier,
mais aussi à ceux des jeunes qui n’étaient encore jamais venus en ce lieu. Le
Camp du Lion dans son ensemble n’avait pas rendu visite au Camp du Loup depuis
plusieurs années.
    Sur l’autre rive, Talut les conduisit vers un large ravin qui s’ouvrait
sur près de huit cents mètres de haut. Ayla perçut un bruit étrange : on
aurait dit un fort bourdonnement ou bien un rugissement assourdi. Lentement,
les voyageurs poursuivaient leur ascension. A quelque vingt mètres au-dessus du
niveau de la rivière, ils parvinrent au bas du large ravin. Ayla porta son
regard en avant, et le spectacle lui coupa le souffle. Protégées par les
murailles abruptes, une demi-douzaine de huttes s’alignaient confortablement au
fond de la très longue cavité. Mais ce n’était pas la vue des huttes rondes qui
avait causé la stupeur de la jeune femme.
    C’étaient les gens. De toute sa vie, Ayla n’en avait jamais vu
un tel nombre. Plus de mille âmes, plus de trente Camps, s’étaient réunis pour
la Réunion d’Été des Mamutoï. En longueur comme en largeur, toute la surface
était occupée par des tentes. Il y avait là pour le moins quatre ou cinq fois
plus de personnes qu’il ne s’en était trouvé au Rassemblement du Clan. Et tous
ces gens la regardaient.
    Ou, plutôt, on regardait ses chevaux et Loup. Tout aussi
épouvanté qu’elle, le jeune animal se serrait contre la jambe d’Ayla. Elle
percevait l’affolement chez Whinney, et Rapide était sans doute dans le même
état, La crainte qu’elle éprouvait pour eux l’aida à dominer sa propre terreur
devant tant d’êtres humains. Elle leva les yeux, vit Jondalar : accroché à
la longe, il luttait de toutes ses forces pour empêcher Rapide de se cabrer,
tandis que Rydag, effrayé, se cramponnait à la crinière.
    — Nezzie, va chercher Rydag ! cria-t-elle.
    Nezzie avait déjà vu ce qui se passait, et l’injonction d’Ayla
était presque superflue. Ayla aida Mamut à mettre pied à terre, avant de passer
un bras autour de l’encolure de la jument et de la conduire vers le jeune
étalon pour aider à le calmer. Le loup la suivit.
    — Je suis désolé, Ayla, dit Jondalar. J’aurais dû prévoir
la réaction des chevaux devant tout ce monde.
    — Tu savais qu’ils seraient aussi nombreux ?
    — Je... je ne le savais pas, mais je pensais bien qu’il y
en aurait à peu près autant qu’à une Réunion d’Été des Zelandonii.
    — Nous devrions, je crois, essayer de monter le Camp de la
Massette un peu à l’écart, dit Tulie.
    Elle élevait la voix pour se faire entendre de tous.
    — Peut-être ici, près de la limite du campement. Nous
serons un peu loin de tout, ajouta-t-elle en promenant son regard autour d’elle,
mais un ruisseau traverse l’enceinte du Camp du Loup, cette année, et il fait
un coude par ici.
    La réaction de tout le peuple Mamutoï était à la hauteur de ce
qu’avait imaginé Tulie. On les avait vus traverser la rivière, et tous ceux qui
se trouvaient là s’étaient assemblés pour l’arrivée du Camp du Lion. Mais elle
n’avait pas prévu que les animaux pourraient être épouvantés par ce troupeau d’humanité.
    — Si nous nous installions là-bas, près de la
muraille ? proposa Barzec. Le terrain n’est pas très égal, mais nous
pourrons le niveler.
    — Ça me paraît parfait, déclara Talut. Y a-t-il des
objections ?
    Il s’adressait plus précisément à Ayla. Elle et Jondalar se
contentèrent de conduire les animaux vers l’endroit indiqué, pour les calmer au
plus vite. Le Camp du Lion entreprit de débarrasser l’emplacement choisi des
rochers et des broussailles, avant de l’aplanir pour y dresser leur vaste tente
commune à double paroi.
    La vie sous une tente à deux couches de peaux était beaucoup
plus confortable. La couche d’air isolante qui se formait entre elles aidait

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