Les chasseurs de mammouths
chose pareille. Mais j’ai rarement
vu un bébé aussi adorable. Aucune femme ne pourra lui résister. Il n’a pas
besoin d’être beau. Il a vraiment quelque chose de spécial. Tu as bien de la
chance, Tricie.
— C’est ce que je pense aussi, répondit celle-ci, soudain
radoucie. C’est vrai qu’il n’est pas beau. Mais c’est un bébé extraordinaire.
Soudain, elles entendirent courir et crier dehors, elles se précipitèrent.
— Grande Mère ! se lamentait une femme. Ma
fille ! Il faut que quelqu’un aille à son secours !
— Que se passe-t-il ? demanda Deegie. Où est ta
fille ?
— Un lion l’a prise ! répondit la femme. Là, plus bas,
dans le pré ! Faites quelque chose !
— Un lion ? demanda Ayla. Non, c’est impossible.
Quelques hommes armés s’étaient déjà mis en route et elle courut
à leur suite.
— Ayla ! Où vas-tu ? lui cria Deegie en essayant
de la rattraper.
— Je vais chercher la fillette, lui répondit-elle sans se
retourner. Massée en haut du sentier, la foule était en train d’observer les
hommes qui descendaient en hâte vers la rivière, une sagaie à la main.
Bien en vue au milieu de la plaine verdoyante située de l’autre
côté du cours d’eau, un énorme lion des cavernes, à l’abondante crinière
rousse, était en train de tracer de larges cercles autour d’une fillette qui
était trop terrorisée pour bouger. Ayla examina le lion pour être certaine de
ne pas se tromper, puis elle se précipita vers le Camp du Lion. En la voyant,
Loup bondit vers elle.
— Rydag ! appela-t-elle. Viens garder Loup ! Il
faut que j’aille chercher cette fille.
Dès que Rydag fut sorti de la tente, elle ordonna à Loup : « Reste
là ! », puis elle le confia à la garde de Rydag et alla chercher
Whinney. Elle enfourcha la jument et descendit le sentier. Quand elle rejoignit
la rivière, les hommes armés de sagaies étaient en train de traverser. Elle les
contourna, et dès qu’elle se retrouva sur l’autre rive, lança Whinney au galop
pour rejoindre le lion et la fillette.
Ceux qui se trouvaient en haut du sentier l’observaient, très
étonnés.
— Que croit-elle pouvoir faire ? demanda quelqu’un d’une
voix coléreuse. Elle n’a même pas de sagaie. La petite n’a pas l’air blessée.
Mais foncer sur ce lion avec un cheval risque de l’exciter. S’il tue cette
fillette, ce sera de sa faute.
Jondalar avait entendu cette réflexion, comme la plupart des
membres du Camp du Lion qui se tournaient maintenant vers lui d’un air
interrogateur. Il préféra ne pas leur faire part de ses doutes et se contenta
de regarder Ayla. Il n’était sûr de rien, mais elle, elle devait savoir ce qu’il
en était. Sinon, jamais elle n’aurait emmené Whinney.
Quand Ayla et Whinney arrivèrent à sa hauteur, le lion s’immobilisa
en face d’elles. Il portait une cicatrice sur le nez, une cicatrice qu’Ayla
reconnut aussitôt.
— C’est Bébé, Whinney ! cria-t-elle en se laissant
glisser sur le sol. Elle se précipita vers le lion sans penser un seul instant
qu’il risquait de ne pas se rappeler d’elle. C’était son Bébé. Elle était sa
mère. Elle l’avait recueilli quand il n’était qu’un jeune lionceau, l’avait élevé
et avait chassé avec lui.
Le lion n’avait pas oublié cette femme qui n’avait jamais eu
peur de lui. Il s’avança vers elle sous le regard horrifié de la fillette. L’instant
d’après, Ayla se retrouvait plaquée sur le sol, serrant dans ses bras son cou
épais, tandis qu’il drapait autour d’elle ses pattes antérieures pour l’étreindre.
— Oh, Bébé, tu es revenu ! Comment as-tu fait pour me
retrouver ? demanda-t-elle en essuyant les larmes de joie qui coulaient
sur ses joues contre la crinière du lion.
Elle finit par s’asseoir et sentit que le lion lui léchait le
visage avec sa langue râpeuse.
— Arrête ! dit-elle en souriant. Si tu continues à me
lécher la figure, il ne va plus rien me rester.
Elle le gratta aux endroits qu’il aimait et il se mit à grogner
de plaisir, puis il se coucha sur le dos, lui offrant ainsi son ventre. La
fillette les regardait en écarquillant les yeux. Elle était très grande pour
son âge et avait de longs cheveux blonds.
— Il me cherchait, lui expliqua Ayla. Je pense qu’il t’a
prise pour moi. Tu peux t’en aller maintenant. Marche, mais ne cours pas !
Ayla continua à caresser Bébé tandis que la fillette
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