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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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rejoignait
un homme qui l’attendait et se jetait dans ses bras. L’homme poussa un soupir
de soulagement et l’emmena en direction du sentier. Les autres reculèrent un
peu, mais leurs sagaies étaient toujours pointées en direction du lion.
Jondalar se trouvait parmi eux, son propulseur de sagaie prêt à entrer en
action. Debout à côté de lui, il y avait un homme plus petit, à la peau noire. Talut
était là, lui aussi, ainsi que Tulie.
    — Il faut que tu t’en ailles, Bébé. Je ne veux pas qu’on te
fasse de mal. Même si tu es le lion le plus énorme de la terre, une sagaie peut
t’arrêter.
    Pour s’adresser à lui, Ayla avait utilisé un langage bien particulier,
composé de signes et de mots du Clan, ainsi que de sons d’animaux. Bébé avait l’habitude
de ces sons et il connaissait parfaitement le sens de ces signes. Il roula sur
le côté et se remit debout. Ayla l’attrapa par le cou et soudain, elle ne put y
résister. Elle grimpa sur son dos et s’accrocha fermement à sa crinière. Ce n’était
pas la première fois qu’elle faisait cela et elle savait comment Bébé allait
réagir.
    Le lion banda ses muscles, il bondit en avant, et l’instant d’après
il filait à toute vitesse, aussi vite que s’il pourchassait une proie. Bien qu’Ayla
ait déjà chevauché le lion, elle n’avait jamais réussi à diriger sa course. Il
allait où il voulait, l’autorisant simplement à s’y rendre avec lui. Cette
chevauchée sauvage était toujours très exaltante et elle aimait cela. Accrochée
à sa crinière, le visage fouetté par le vent, elle respirait avec délice son
odeur forte d’animal des grands espaces.
    Elle sentit qu’il ralentissait, les pointes de vitesse d’un lion
ne duraient jamais longtemps. Contrairement au loup, il n’avait pas d’endurance.
Puis il fit demi-tour et revint vers Whinney qui les attendait en broutant
tranquillement. Elle hennit à leur approche et remua la tête. Aussi forte et
inquiétante soit l’odeur du lion, elle n’en avait pas peur car elle avait aidé
Ayla à l’élever et elle le considérait un peu comme son propre petit. Bien que
Bébé soit plus grand qu’elle, plus long et plus lourd, elle savait qu’avec lui,
elle ne risquait rien, surtout lorsqu’Ayla était là.
    Lorsque le lion s’immobilisa, Ayla se laissa glisser sur le sol.
Elle le serra une dernière fois contre elle, puis elle leva le bras et le lança
en avant, comme si elle lançait un caillou avec sa fronde, pour lui indiquer
que le moment était venu de partir. Tandis que Bébé s’éloignait en balançant la
queue, des larmes inondèrent son visage. Quand il grogna, un grognement qu’elle
aurait reconnu n’importe où, elle lui répondit par un sanglot. A travers ses
larmes, elle vit l’énorme félin disparaître dans les hautes herbes. Elle savait
que jamais plus elle ne monterait sur son dos, qu’elle ne reverrait jamais plus
ce fils sauvage et invraisemblable.
    Soudain, les grognements s’interrompirent et l’énorme lion des
cavernes poussa un formidable rugissement qui s’entendit à des kilomètres
alentour. Son adieu fit même trembler la terre.
    Ayla fit signe à Whinney et elle regagna le campement à pied.
Elle ne voulait pas remonter tout de suite sur Whinney, elle désirait conserver
le plus longtemps possible le souvenir de sa dernière chevauchée sur le dos du
lion.
    Quand Jondalar réussit à détacher ses yeux de la scène qui
venait d’avoir lieu, il regarda ceux qui se trouvaient autour de lui. Pour
avoir déjà éprouvé le même genre de sentiment, il savait ce qu’ils étaient en
train de penser. Des chevaux et même un loup, passe encore, mais un lion des
cavernes ! Puis soudain, il eut un grand sourire, un sourire de fierté et
de soulagement. Qui oserait maintenant mettre en doute ce qu’il
racontait ?
    Les hommes s’engagèrent sur le sentier à la suite d’Ayla. Ils se
sentaient un peu ridicules avec leurs sagaies qui n’avaient servi à rien. La
foule, massée en haut du sentier, recula pour laisser passer la femme et la
jument. Complètement abasourdis, les Mamutoï la regardèrent se diriger vers l’abri
de Whinney avec un respect mêlé de crainte. Même ceux du Camp du Lion qui
étaient pourtant au courant, grâce à Jondalar, avaient du mal à en croire leurs
yeux.
35
    On l’avait prévenue qu’il faisait parfois très froid la nuit,
et Ayla avait soigneusement choisi des vêtements chauds pour la chasse.

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