Les chasseurs de mammouths
parce qu’elles sont vieilles. Le bébé
de Fralie m’a l’air absolument normal.
— Et pourtant, elle est née trop tôt, intervint Latie,
prompte à prendre la défense de son amie. Bectie n’aurait jamais vécu si Ayla n’avait
pas été là.
— Je me suis toujours demandé d’où elle venait, dit Brecie.
Tout le monde disait qu’elle était arrivée avec Jondalar et comme ils étaient
tous les deux grands et blonds, les gens se contentaient de cette explication.
Mais moi, je savais qu’il y avait quelque chose d’autre. Je me rappelais que,
quand nous avons sorti Jondalar et son frère des sables mouvants, près de la
mer de Beran, elle n’était pas avec eux. En plus, je trouvais qu’elle n’avait
ni l’accent mamutoï, ni l’accent sungaea. Mais je ne comprends toujours pas
comment elle s’y prend pour faire obéir ces chevaux et ce loup.
Alors qu’elles marchaient à nouveau en direction du centre de la
cuvette pour rejoindre les huttes du Camp du Loup, Tulie se sentait nettement
mieux.
— Combien ça fait ? demanda Tarneg à Barzec après
le départ d’une autre délégation.
— Presque la moitié des Camps ont fait un geste pour se
réconcilier avec nous, répondit Barzec. Et je pense que nous pouvons encore
compter sur l’appui d’un ou deux Camps.
— Mais il en reste encore une bonne moitié, intervint
Talut. Et certains d’entre eux sont vraiment montés contre nous. Il y en a même
quelques-uns qui exigent que nous partions.
— Oui, mais vois un peu de quels Camps il s’agit, dit
Tarneg. Chaleg est le seul à avoir dit que nous devions quitter la Réunion.
— Ce sont des Mamutoï, rappela Nezzie. Et même les graines
dispersées par le mauvais vent peuvent s’enraciner.
— Ça ne me plaît pas que nous soyons divisés, dit Talut. Il
y a des gens honorables des deux côtés. J’aimerais trouver un moyen d’arranger
les choses.
— Ayla est dans tous ses états. Elle dit que c’est à cause
d’elle que le Camp du Lion a des ennuis.
— Tu veux parler de ceux que nous avons surpris près de la
ri..., commença Danug.
— Elle veut parler du frère et de la sœur qu’Ayla et Deegie
ont surpris en train de se battre, intervint Tarneg.
Un peu plus, songea-t-il, et Danug leur parlait de la bagarre d’hier.
— Rydag est bouleversé, continua Nezzie. Je ne l’ai jamais
vu comme ça. Chaque année, la Réunion d’Été est un peu plus difficile pour lui.
Il ne supporte pas la manière dont les gens le traitent. Mais cette année, c’est
encore pire... Peut-être parce qu’il est beaucoup mieux intégré maintenant au
Camp du Lion. J’ai peur que tout ça ne soit pas bon pour lui. Même Ayla est
inquiète à son sujet et moi, je le suis d’autant plus.
— Où est Ayla ? demanda Danug.
— Dehors, avec les chevaux, répondit Nezzie.
— Quand ils l’ont traitée de femme-animal, elle aurait dû
prendre ça pour un compliment, dit Barzec. Elle sait vraiment y faire avec les
animaux. Il y en a même qui pensent qu’elle peut parler avec les esprits dans l’autre
monde.
— Malheureusement, il y en a aussi qui disent que cela
prouve seulement qu’elle a vécu avec des animaux, rappela Tarneg. Et ils l’accusent
d’attirer des esprits dont on se passerait volontiers.
— Ayla continue à dire que n’importe qui est capable d’apprivoiser
les animaux.
— Elle a tendance à minimiser ses mérites, dit Barzec. C’est
pour ça que certains y attachent si peu d’importance. Les Mamutoï sont plutôt
habitués aux gens comme Vincavec. Lui, il ne se prive pas de vous rappeler la
haute idée qu’il a de lui.
Nezzie jeta un coup d’œil au compagnon de Tulie en se demandant
pourquoi il tenait Vincavec en si piètre estime. Le Camp du Mammouth avait été
un des premiers à se ranger de leur côté.
— Tu dois avoir raison, Barzec, dit Tarneg. En plus, on s’habitue
tellement à avoir des animaux autour de soi. Cela semble tout naturel. Ils ne
sont pas différents des autres animaux, sauf qu’on peut s’approcher d’eux et
les toucher. Mais quand on y réfléchit, on se rend compte que c’est presque
insensé. Pourquoi ce loup obéit-il à un enfant malingre qu’il pourrait
facilement dévorer ? Pourquoi ces chevaux acceptent-ils qu’on monte sur
leur dos ? Et comment se fait-il que quelqu’un ait pensé à essayer ?
— Ça ne m’étonnerait pas que Latie essaie un jour, dit
Talut.
— Si quelqu’un doit le
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