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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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résulteraient,
croyait-on, de cette violation. Même en cas de grande détresse – si
quelqu’un, par exemple, était blessé ou se trouvait pris dans une tempête de
neige et avait absolument besoin d’un refuge –, on commencerait par
prendre des mesures immédiates afin d’apaiser la colère et peut-être même la
vengeance de la protectrice. La personne, la famille ou le Camp mis en cause
paierait le plus tôt possible une compensation bien supérieure à tout ce qui
aurait été utilisé. Les membres du Foyer du Mammouth recevraient des dons, des
offrandes, pour apaiser l’Esprit de la Grande Mère par des explications, des
prières, des promesses de bonnes actions ou de compensations futures. Le geste
de Mamut était plus efficace que n’importe quel système de fermeture.
    Quand Mamut tourna le dos à l’entrée, Nezzie hissa une hotte sur
son dos, ajusta sur son front la courroie de soutien. Elle souleva Rydag, le
plaça à califourchon sur son ample hanche afin de le porter jusqu’au haut de la
colline. Après quoi, poussant devant elle Rugie, Tusie et Brinan, elle se mit
en route vers les steppes. Les autres suivirent. Bientôt, la seconde moitié du
Camp arpenta les vastes prairies, consacrant la journée à récolter les fruits
et les graines semés par la Grande Mère Terre pour les leur offrir. Ce travail,
cette contribution à la vie de tous, n’était pas considéré comme moins valable
que l’activité des chasseurs. En même temps, on prenait plaisir à être
ensemble, à se partager la tâche.
    Au milieu de gerbes d’éclaboussures, Ayla et Latie
traversèrent un premier cours d’eau. La jeune femme ralentit l’allure de la
jument avant d’atteindre la rivière suivante, déjà plus large.
    — C’est ça nous suivons ? demanda-t-elle.
    — Non, je ne crois pas, répondit Latie.
    Elle consulta les marques tracées sur l’éclat d’ivoire.
    — Non. Regarde ici : c’est le premier cours d’eau que
nous venons de franchir. Il faut traverser celui-là aussi. Le suivant, nous le
longeons vers l’amont.
    — Pas profond ici, on dirait. Bon endroit pour
traverser ? La jeune fille promena son regard d’amont en aval.
    — Il y a un meilleur endroit un peu plus haut. Là, nous n’aurons
qu’à ôter nos bottes et à relever nos jambières.
    Elles se dirigèrent vers l’amont, mais, quand elles atteignirent
le passage à gué, où l’eau écumait autour des rochers en saillie, Ayla ne s’arrêta
pas. Elle engagea Whinney dans la rivière, la laissant choisir son chemin. De l’autre
côté la jument reprit le galop, et Latie retrouva son sourire.
    — Nous ne nous sommes même pas mouillé les pieds ! s’exclama-t-elle.
Quelques éclaboussures, c’est tout !
    Au cours d’eau suivant, elles prirent la direction du levant.
Ayla ralentit l’allure pour permettre à Whinney de se reposer un peu. Même
ainsi, la jument avançait beaucoup plus vite qu’un homme à pied, et elles
couvrirent en peu de temps une grande distance. Au fil de leur route, le
terrain changea, se fit plus difficile. Il s’élevait de plus en plus. Quand
Ayla arrêta leur monture pour désigner d’un geste un cours d’eau qui sur l’autre
rive venait former un V très ouvert avec celui qu’elles longeaient, Latie fut
surprise. Elle ne s’était pas attendue à voir si tôt l’affluent, mais Ayla
avait remarqué dans le courant des turbulences qui l’avaient avertie. De l’endroit
où elles se trouvaient, on voyait trois affleurements rocheux : un
escarpement aux arêtes vives, de l’autre côté de la rivière, et deux autres, du
côté où étaient les deux femmes, un peu en amont et formant un angle avec le
cours d’eau.
    Elles reprirent leur route. L’eau, remarquèrent-elles, obliquait
vers les affleurements. En approchant, elles découvrirent que la rivière
passait entre les deux. Un peu plus loin, Ayla vit quelques bisons à la rude et
sombre toison qui paissaient les joncs et les roseaux au bord de l’eau. Le bras
tendu, elle murmura à l’oreille de Latie :
    — Ne parle pas fort. Regarde.
    — Ils sont là ! s’exclama la jeune fille d’une voix
étouffée. Elle s’efforçait de contenir sa surexcitation.
    Ayla tourna la tête de côté et d’autre, s’humecta un doigt, le
leva pour savoir d’où venait le vent.
    — Vent souffle vers nous. Bon. Pas vouloir déranger avant
moment chasser. Bison connaît chevaux. Sur Whinney, allons plus près mais

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