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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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qu’une seule fois.
De toute manière, à l’arrivée du printemps elle ne résisterait pas aux flots du
ruisseau transformé en torrent impétueux.
    Ayla regardait Talut manier comme un jouet une hache énorme. Il
avait abandonné sa tunique et il transpirait abondamment en se frayant un
chemin entre de jeunes arbres qu’il abattait à raison de deux ou trois coups
chacun. Tornec et Frébec, qui devaient les emporter, avaient peine à suivre le
rythme.
    Tulie surveillait le placement des arbres dans la clôture. Elle
avait une hache presque aussi grande que celle de son frère et s’en servait
avec autant de facilité que lui pour couper un arbre en deux ou pour briser un
os de manière à l’ajuster à l’endroit où il devait tenir. Peu d’hommes
pouvaient rivaliser de force avec elle.
    — Talut ! appela Deegie.
    Elle portait une extrémité d’une défense de mammouth entière, de
plus de cinq mètres de long. Wymez et Ranec soutenaient la défense par le
milieu et l’autre bout.
    — Nous avons trouvé des ossements de mammouth. Veux-tu
casser cette défense ?
    Le géant roux eut un large sourire.
    — Le vieux monstre a dû connaître une vie bien
longue ! fit-il. Les trois autres avaient posé la défense sur le sol. Il l’enfourcha.
    Les muscles énormes de Talut se contractèrent puissamment dans
le mouvement qu’il fit pour soulever sa hache. L’air résonna de ses coups, et
des éclats d’ivoire volèrent dans toutes les directions. Fascinée, Ayla
regardait l’homme vigoureux manier l’outil massif avec une habileté qui ne
trahissait pas l’effort. Mais l’exploit était encore plus impressionnant pour
Jondalar, et cela pour une raison qu’il n’avait jamais envisagée. Ayla était
plus accoutumée à voir des hommes accomplir des prodiges de force musculaire.
Elle avait dépassé par la taille tous les hommes du Clan, mais ceux-ci étaient
massivement musclés et extraordinairement robustes. Les femmes elles-mêmes
possédaient une grande vigueur. Pendant qu’elle grandissait parmi eux, Ayla
avait dû exécuter les tâches d’une femme du Clan, et cette existence avait
développé chez elle des muscles exceptionnellement solides pour une ossature
plus frêle.
    Talut posa sa hache, hissa sur son épaule la moitié la plus
grosse de la défense et se mit en marche vers la clôture en voie de
construction. Ayla souleva l’énorme hache pour la changer de place et sut
immédiatement qu’elle était incapable de la manier. Jondalar lui-même la trouva
trop pesante pour pouvoir l’utiliser avec une certaine habileté. L’outil ne
pouvait convenir qu’au gigantesque chef. A eux deux, ils soulevèrent l’autre
moitié de la défense et suivirent Talut.
    Jondalar et Wymez restèrent sur place pour aider à caler avec
des pierres les encombrants morceaux d’ivoire : ils constitueraient une
solide barrière contre la charge d’un bison. Ayla, en compagnie de Deegie et
Ranec, repartit à la recherche d’ossements. Jondalar se retourna pour les
suivre des yeux. Il dut faire effort pour ravaler sa colère lorsqu’il vit l’homme
à la peau sombre se rapprocher d’Ayla et faire une remarque qui fit rire les
deux jeunes femmes. Talut et Wymez remarquèrent le visage empourpré, l’expression
furieuse de leur jeune et beau visiteur. Ils échangèrent un regard significatif
mais ne firent aucun commentaire.
    Pour parachever la clôture, on y plaça une barrière mobile. On
dressa, d’un côté de l’ouverture ménagée dans la clôture, un jeune arbre
solide, dépouillé de ses branches, et l’on entassa des pierres autour de son
pied pour le maintenir à la verticale. On le consolida en l’attachant à l’aide
de lanières de cuir aux pesantes défenses de mammouth. La barrière elle-même
fut construite de branches, de tibias et de côtes de mammouth solidement fixés
à des traverses constituées de baliveaux tailles à la mesure. Plusieurs
personnes dressèrent alors la barrière en place. On en fixa une extrémité à
différents endroits du tronc vertical, par des lanières nouées de manière à lui
permettre de pivoter. Des rochers, des ossements pesants furent empilés près de
l’autre extrémité, prêts à être poussés contre la barrière dès qu’elle serait
fermée.
    Quand tout fut achevé, le soleil de l’après-midi était déjà
haut. Pourtant, grâce au travail conjugué de toute l’équipe, la construction du
piège avait demandé un temps

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