Les chemins de la bête
mémoire.
Carcassonne. En août 1303, lors de la visite du roi
Philippe le Bel, la population de la ville se rebelle contre l’Inquisition,
aidée en cela par la campagne de Bernard Délicieux, un franciscain adversaire
farouche des dominicains et de leur Inquisition. Il va jusqu’à participer à un
complot destiné à soulever le Languedoc contre Philippe le Bel. Arrêté à
plusieurs reprises, il finit ses jours en prison en 1320.
Catharisme, de katharos, « pur » en
grec. Né en Bulgarie, vers la fin du X e siècle, ce mouvement religieux se répand grâce aux prédications du prêtre
Bogomile. « Hérésie » majeure, elle est poursuivie par l’Inquisition.
Très schématiquement, le catharisme est une forme de dualisme. S’opposent le
Mal irréversible (la matière, le monde) et Dieu et le Bien (la perfection). Il
condamne la société, la famille, le clergé, mais également l’eucharistie et la
communion des saints. Bien qu’incertains sur ce sujet, les premiers cathares
nient la réalité humaine du Christ, voyant en lui un ange envoyé sur terre. Le
catharisme se traduit par une exigence de pureté qui englobe aussi bien le
refus de viande que l’abstinence sexuelle, et séduit surtout les couches aisées
et cultivées de la société, plongées dans un malaise spirituel. L’Église
catholique entre en lutte contre le catharisme dès 1200, après l’avoir condamné
en 1119 à Toulouse. Les « croisades » contre les Albigeois se
succèdent. Simon de Montfort mène les « croisés » de 1209 à 1215.
Cette guerre sanglante, épaulée par l’Inquisition, ne s’achèvera qu’avec la
reddition des dernières places fortes cathares, notamment Montségur en 1244.
L’Église cathare ne s’en relèvera pas, d’autant que l’attrait qu’exerçait son
idéal de pureté se reporte sur les ordres mendiants. Elle s’éteindra vers 1270.
Clairets (abbaye de femmes des), Orne. Située en
bordure de la forêt des Clairets, sur le territoire de la paroisse de Masle, sa
construction, décidée par charte en juillet 1204 par Geoffroy III, comte du
Perche, et son épouse Mathilde de Brunswick, sœur de l’empereur Othon IV, dure
sept ans, pour se terminer en 1212. Sa dédicace est cosignée par un commandeur
templier, Guillaume d’Arville, dont on ne sait pas grand-chose. L’abbaye est
réservée aux moniales de l’ordre de Cîteaux, les bernardines, qui ont droit de
haute, moyenne et basse justice.
Galien (Claude), 131-201. Grec né en Asie Mineure, l’un des
plus grands scientifiques de l’Antiquité. Médecin de l’école des gladiateurs,
il dispose de « volontaires » pour parfaire ses connaissances en
chirurgie. Il devient le médecin de l’empereur Marc-Aurèle et soigne ses deux
fils, Commodus et Sextus. Entre autres découvertes, Galien décrit le parcours
de l’influx nerveux et son rôle dans l’activité musculaire, la circulation du
sang dans les veines et les artères, prouvant que ces dernières transportent du
sang et non de l’air comme on le croyait, et démontre que c’est le cerveau qui
contrôle la voix.
Inquisition médiévale. Il convient de distinguer
l’Inquisition médié vale de la Sainte Inquisition espagnole. Dans ce dernier
cas, la répression et l’intolérance furent d’une violence qui n’a rien de
comparable avec ce que connut la France. Ainsi, plus de deux mille morts sont
recensés en Espagne durant le seul mandat de Tomas de Torquemada. L’Inquisition
médiévale est d’abord exercée par l’évêque. Le pape Innocent III (1160-1216)
pose les règles de la procédure inquisitoire par la bulle Vergentis in
senium en 1199. Son projet n’est pas l’extermination d’individus. Pour
preuve le concile de Latran IV, un an avant sa mort, soulignant l’interdiction
que l’on applique l’ordalie aux dissidents. Le souverain pontife vise
l’éradication des hérésies qui menacent les fondements de l’Église en
brandissant, entre autres, la pauvreté du Christ comme modèle de vie –
modèle peu prisé si l’on en juge par l’extrême richesse foncière de la plupart
des monastères. Elle devient ensuite une Inquisition pontificale sous Grégoire
IX, qui la confie en 1232 aux dominicains et, dans une moindre mesure, aux
franciscains. Les mobiles de ce pape sont encore plus politiques lorsqu’il
renforce les pouvoirs de l’institution pour la placer sous sa seule autorité.
Il lui faut éviter à tout prix que
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