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Les chemins de la bête

Les chemins de la bête

Titel: Les chemins de la bête Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Andrea H. Japp
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l’empereur Frédéric II ne s’engage lui-même
dans cette voie pour des motifs qui dépassent largement le cadre spirituel.
C’est Innocent IV qui franchit l’étape ultime en autorisant le recours à la
torture dans sa bulle ad Extirpanda, le 15 mai 1252. La sorcellerie sera
ensuite assimilée à la chasse contre les hérétiques. On a exagéré l’impact réel
de l’Inquisition, qui, étant entendu le faible nombre d’inquisiteurs sur le
territoire du royaume de France, n’aurait eu que peu de poids si elle n’avait
reçu l’aide des puissants laïcs et bénéficié de nombreuses délations. Cela
étant, grâce à leur possibilité de se relever entre eux de leurs fautes,
quelles qu’elles fussent, certains inquisiteurs se révélèrent coupables
d’effarantes monstruosités qui provoquèrent parfois des émeutes ou des
réactions scandalisées de plusieurs prélats. En mars 2000, soit environ huit
siècles après les débuts de l’Inquisition, Jean-Paul II demandera pardon à Dieu
pour les crimes et les horreurs qu’elle a commis.
     
    Lais de Marie de France. Douze lais attribués le plus
généralement à une certaine Marie, originaire de France mais vivant à la cour d’Angleterre.
Certains historiens pensent qu’il s’agit de la fille de Louis VII ou de celle
du comte de Meulan. Les lais sont écrits avant 1167 et les fables vers 1180.
Marie de France est également l’auteur d’un roman, Le Purgatoire
Saint-Patrice.
     
    Mendiants (ordres religieux de). Ils naissent entre
le XII e et le XIII e siècle et se distinguent  – entre
autres  – par le refus de la possession foncière, prônant le retour à la
pauvreté évangélique. Ils rencontrent très vite un succès colossal auprès de la
société. Il s’ensuivra une rivalité avec le clergé séculier, qui se considère
lésé d’une part importante des dons des fidèles. Ces querelles conduisent à la
suppression en 1274 (concile de Lyon) des ordres mendiants, à l’exception des
carmes, ermites de Saint-Augustin, des dominicains et des franciscains. Les
célestins les rejoindront en 1294.
     
    Nogaret (Guillaume de), vers 1270-1313. Docteur en
droit civil, il enseigne à Montpellier puis rejoint le Conseil de Philippe le
Bel en 1295. Ses responsabilités prennent vite de l’ampleur. Il participe,
d’abord de façon plus ou moins occulte, aux grandes affaires religieuses qui
agitent la France, comme le procès de Bernard Saisset. Nogaret sort ensuite de
l’ombre et joue un rôle déterminant dans l’affaire des templiers et dans la
lutte du roi contre Boniface VIII. Nogaret est un homme d’une vaste
intelligence et d’une foi inébranlable. Son but est de sauver à la fois la
France et l’Église. Il deviendra chancelier du roi pour être ensuite écarté au
profit d’Enguerran de Marigny, avant de reprendre le sceau en 1311.
     
    Philippe IV le Bel, 1268-1314, fils de Philippe III
le Hardi et d’Isabelle d’Aragon. Il a trois fils de Jeanne de Navarre, les
futurs rois : Louis X le Hutin, Philippe V le Long et Charles IV le Bel,
ainsi qu’une fille, Isabelle, mariée à Édouard II d’Angle-terre. Courageux,
excellent chef de guerre, il est également inflexible et dur. Il convient de
tempérer ce portrait puisque des témoignages contemporains de Philippe le Bel
le décrivent comme manipulé par ses conseillers qui « le flattaient et le
chambraient ». L’histoire retiendra surtout de lui son rôle majeur dans
l’affaire des templiers, mais Philippe le Bel est avant tout un roi réformateur
dont l’un des objectifs est de se débarrasser de l’ingérence pontificale dans
la politique du royaume.
     
    Robert le Bougre, encore surnommé le Petit, bulgare
d’origine. Il embrasse le catharisme à sa source et accède au grade de parfait
et de docteur de cette foi. Il se convertit ensuite au catholicisme et revêt la
robe dominicaine. Grégoire IX (1227-1241) voit en lui un providentiel
« révélateur » d’hérétiques. De fait, il semble capable de piéger les
plus habiles d’entre eux. Les sévices, les tortures épouvantables dont il se
rend coupable commencent à la Charité-sur-Loire, dès sa nomination en tant
qu’inquisiteur général en 1235, après l’assassinat de son prédécesseur Conrad
de Marbourg. Scandalisés par les narrations qui leur viennent aux oreilles, les
archevêques de Sens et de Reims, ainsi que quelques autres, protestent. Le
premier rapport révélant ses exactions vaut à

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