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Les chevaliers de la table ronde

Les chevaliers de la table ronde

Titel: Les chevaliers de la table ronde Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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demanda Arthur. Bedwyr lui rapporta
les paroles du jeune homme. « S’il en est ainsi, reprit le roi, et puisque
la nature lui a donné la beauté en partage, il s’appellera le Bel Inconnu. Que
tous mes barons le sachent et soient accueillants avec lui !
    Ils en étaient au milieu du repas quand une jeune fille apparut
dans la salle. Elle était assise sur un palefroi magnifique, couvert d’un drap
de soie, avec un frein et des étriers en or. Elle avait un corps avenant, revêtu
d’une robe en étoffe très fine, des cheveux blonds cerclés d’or et de pierres
de grande valeur, des yeux gris et un visage souriant comme un sourire de
printemps. Un nain tenait son cheval par la bride, un nain courtois et bien
appris, de corps gracieux, qui portait un vêtement de fourrure écarlate fait à
sa mesure, et avait un fouet de cuir à la main.
    La jeune fille s’en alla directement vers le roi. Elle le
salua simplement et fit de même pour ses compagnons. Le roi lui rendit son
salut et lui demanda quelle était la raison de sa visite.
    « Roi Arthur ! répondit-elle, je suis venue ici
pour demander ton aide et celle de tes compagnons. Mais ce n’est pas pour moi
que je requiers cette assistance, c’est pour ma dame, la fille du roi de Galles,
qui se trouve dans une situation désespérée. Elle a besoin d’un chevalier hardi
qui lui prêtera secours dans sa grande détresse. Je t’en prie, roi Arthur, pour
l’amour de Dieu, envoie donc vers elle le meilleur compagnon que tu aies. Il en
tirera grand honneur, je puis te le promettre, celui qui sera assez audacieux
pour l’arracher à l’épreuve terrible qu’elle subit, celui qui osera donner le fier baiser . Mais il est nécessaire que cet homme
soit un chevalier accompli. Moi, je ne suis que la suivante de ma dame, et l’on
me nomme Hélie. J’attends que tu me désignes celui qui m’accompagnera vers le
pays de ma dame. »
    Le roi promena ses regards sur l’assemblée, dans le plus profond
silence. Il attendait que l’un de ses compagnons sollicitât l’honneur de suivre
la jeune fille. Mais tous se taisaient : aucun d’eux n’avait le désir de
tenter cette aventure qui leur paraissait trop mystérieuse et trop secrète pour
avoir l’espoir d’y mettre un terme. C’est alors que le Bel Inconnu se leva. Il
s’avança vers le roi et lui dit : « Seigneur roi, tu m’as promis un
don. Le voici : c’est moi qui irai secourir la fille du roi de Galles. – Que
me demandes-tu là ? répliqua le roi. Tu as entendu ce qu’a dit la jeune
fille : cette aventure s’adresse à un chevalier accompli et non à un jeune
homme sans expérience ! » Le Bel Inconnu répondit : « Seigneur
roi, tu as promis d’accorder le don que je t’ai demandé. Tu seras honni si tu
me le refuses ! » Le roi Arthur soupira. « Eh bien ! dit-il,
puisqu’il en est ainsi, je te l’accorde, jeune téméraire. Mais tu ne sais pas à
quoi tu t’exposes ! Que Dieu te garde et te fasse revenir parmi nous ! »
À ce moment, Hélie s’écria : « Ah ! non ! Roi Arthur, je t’avais
demandé un chevalier qui fût le meilleur et le plus accompli, et tu me donnes
le pire ! Je n’ai que faire de ce jeune homme qui est juste bon à faire
des ronds de jambe devant les dames et les jeunes filles de la cour ! – Douce
amie, répondit le roi, une promesse est une promesse, et je ne peux me dédire. »
    La jeune fille était rouge de colère. Elle s’écria :
« Puisqu’il en est ainsi, je m’en vais et je quitte ta cour, roi Arthur !
Maudite soit la Table Ronde ! Maudits soient tous ceux qui y prennent
place ! » Et, sans ajouter un mot, elle sauta sur son palefroi, tandis
que le nain, prenant l’animal par la bride, le conduisait hors de la salle. Le
roi Arthur était effondré, et ses compagnons se sentaient tous honteux, car ils
savaient bien qu’ils étaient responsables de la colère de la jeune fille et de
la malédiction qu’elle avait lancée sur la Table Ronde.
    Mais, sans que personne pût s’en apercevoir, le Bel Inconnu
avait quitté la Table et avait commandé qu’on lui apportât ses armes. Il se fit
équiper à la hâte, endossa son haubert et se mit son heaume en tête. Puis, sans
perdre un instant, en compagnie de son écuyer, il partit au grand galop sur le
chemin à la poursuite de la jeune fille. Ils ne furent pas longs à la rejoindre.
Elle se retourna et vit le Bel Inconnu. « Où vas-tu ? lui
demanda-t-elle. – Avec

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