Les chevaliers de la table ronde
paraît
greffée sur les événements survenus dans le Vannetais au VII e siècle, à propos de la lutte entre les Bretons et
les Gallo-Francs. Dans la version primitive de la légende de Lancelot, telle
qu’elle se trouve dans une version allemande, contemporaine de celle de
Chrétien de Troyes, mais parallèle à celle-ci, Ban de Bénoïc est appelé Penn
Genewis, et c’est un véritable tyran pourchassé et tué par ses propres sujets.
[12] C’est le père de Bohort, cousin de Lancelot, l’un des trois héros
privilégiés de la Quête du Graal cistercienne.
[13] C’est probablement Carhaix (Finistère), capitale du Poher, ancienne
forteresse gallo-romaine au carrefour des principales routes de la péninsule
armoricaine.
[14] Cette date n’est pas indiquée au hasard dans cette version dite de
Gautier Map. Il s’agit en effet du début de la nuit du 1 er mai,
autrement dit de la fête celtique païenne de Beltaine, début de l’été, qui
marque à la fois la reprise de l’activité pastorale et agricole et la lutte
contre les mauvais esprits (en pays germanique, c’est la Nuit de Walpurgis).
Dans l’histoire mythique de l’Irlande ancienne, c’est toujours pendant la nuit
de Beltaine que se déroulent les grandes batailles qui symbolisent un changement
de civilisation, preuve que les divers auteurs des récits arthuriens
connaissaient parfaitement l’origine de leurs schémas épiques et la
signification des grandes fêtes préchrétiennes.
[15] Il faut savoir que cette version a été écrite vers 1220, peu de temps
après la bataille de Bouvines (1214), gagnée essentiellement contre les
Allemands.
[16] Urfin était l’homme de confiance du roi Uther Pendragon, et Bretel
l’un des familiers de la duchesse Ygerne de Tintagel.
[17] Dans les romans français de la Table Ronde, le royaume, ou le pays, de
Logres désigne les domaines régis par Arthur. Mais, dans la tradition galloise,
qui est plus ancienne, le terme Llogr sert à
désigner uniquement les régions de l’île de Bretagne sous la domination
anglo-saxonne, c’est-à-dire l’Angleterre proprement dite, à l’exclusion du Pays
de Galles, des Cornouailles (Cornwall), et bien entendu de l’Écosse. La
curieuse statue qui empêche tout franchissement de frontière est bien dans le
ton de la mythologie celtique et se réfère au fameux « barrage
druidique », d’essence magique, que les druides étaient censés provoquer,
en cas de conflit, sur les frontières du pays ennemi. Il y a eu également, tout
au long du Moyen Âge, des traditions légendaires concernant Judas à qui est
prêtée l’érection de la statue monstrueuse, laquelle semble de même nature que
la tête de Méduse, dans la tradition grecque.
[18] Les textes français parlent tous de la bataille de Salisbières , soit Salisbury. Mais la tradition
galloise se fait gloire d’une bataille décisive qu’Arthur, simple chef d’armée
et non pas roi, aurait remportée sur les Saxons en 5I6. Ainsi peut-on lire dans
les Annales de Cambrie , qui datent du X e siècle, les renseignements suivants, ici traduits
du latin : « 5I6, bataille de Badon en laquelle Arthur porta la Croix
de Notre Seigneur Jésus-Christ, trois jours et trois nuits sur ses épaules. Et
les Bretons furent vainqueurs. » Tout indique que la résistance bretonne
contre les Saxons était aussi une reconquête d’un pays gagné par la religion
germanique. Les Saxons sont de véritables « diables » païens tandis
que les Bretons sont d’authentiques « Romains », défenseurs de la
Chrétienté. Quel que soit le lieu de la bataille, la plaine de Salisbury ou le
site de Bath (le Mont-Badon), l’action vigoureuse des tribus bretonnes fédérées
assura un sursis d’une quarantaine d’années aux différents royaumes de l’île de
Bretagne. C’est à cette époque que se situe historiquement ce qu’on appelle
l’époque arthurienne.
[19] D’après la version dite de Gautier Map, c’est-à-dire le Lancelot en prose français (parfois appelé
« Vulgate Lancelot-Graal »), composé vers les années 1220-1230.
[20] D’après le Merlin en prose, de la
tradition de Robert de Boron, composé aux environs de l’an 1200. Seuls
l’intervention de Morgane au cours de l’assemblée et le dialogue final entre Morgane
et Merlin sont une reconstitution conjecturale d’après l’ensemble des versions
de la légende. Le rôle de Morgane semble en effet avoir été
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