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Les chevaliers du royaume

Les chevaliers du royaume

Titel: Les chevaliers du royaume Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Camus
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ils vivent en paix avec les Amazones, travaillant à cultiver les arbres, les plantes, ou à la mine.
    — Les mines sont importantes ?
    — Plus que vous ne le croyez, répondit Guillaume avec un léger sourire. Je vous dirai bientôt pourquoi. En attendant, réjouissons-nous d’être ensemble, et de pouvoir nous parler.
    — Dire que pour moi vous étiez mort !
    — D’une certaine façon, je le suis. Tout comme vous l’étiez pour moi.
    Les deux hommes entrechoquèrent leur verre, burent à la santé l’un de l’autre et trinquèrent :
    — À la vie !
    Puis ils s’en retournèrent sur la terrasse, où Simon et Taqi discutaient, Cassiopée faisant office d’arbitre, Yahyah jouant avec Babouche.
    Une jeune femme en robe longue arriva subitement, mit un genou à terre devant l’archevêque, et annonça :
    — Sa Majesté vous réclame.
    — Maintenant ? demanda Guillaume, quelque peu étonné.
    — Immédiatement ! confirma l’envoyée de Zénobie, qui déjà se relevait et les invitait à la suivre.
    Comme ils lui emboîtaient le pas, Guillaume demanda :
    — Peut-on savoir pourquoi ?
    — L’Emmurée a parlé, commença gravement la reine.
    Elle s’était levée de son trône, d’or et d’ivoire, et s’était avancée vers eux, étonnement leste pour une femme qui semblait avoir passé depuis longtemps la centaine d’années.
    Pourtant, Morgennes avait entendu dire que les Amazones gardaient, leur vie durant, l’apparence d’une jeune fille de seize printemps. Quant à leurs seins, dont on disait que, pour mieux tirer à l’arc, elles se coupaient le droit sitôt qu’ils se mettaient à pousser, Morgennes remarqua une quasi-absence de poitrine plutôt qu’une poitrine déformée. Sans doute des bandelettes maintenaient-elles leurs seins étroitement comprimés.
    Zénobie était entourée de sa garde personnelle, une douzaine de Moniales en armure d’airain, casque à tête de hyène et lance d’un genre nouveau – sertie d’un fer à chaque extrémité. Leurs yeux fardés de khôl regardaient fixement devant elles, sans ciller.
    — Qu’a-t-elle dit, Majesté ? demanda humblement Guillaume.
    — Que le jour où l’âne, le cheval, l’oiseau, le chien et le mort viendront, les éléphants suivront, et avec eux la fin de ce royaume. Il est sans doute déjà trop tard, mais j’exige que vos amis s’en aillent. Qu’ils partent ! Quant à nous, nous ne voulons plus avoir affaire à Massada, quoi qu’il puisse nous offrir en échange de nos remèdes. Qu’il reprenne son épée et sa tête parlante, et qu’il déguerpisse lui aussi. Sinon je vous fais tous exécuter !
    La reine alla se rasseoir sur son trône, rabattant sur elle les pans de son épais manteau en plumes de perroquet.
    — Majesté, poursuivit Guillaume, puis-je charger nos amis d’une mission ?
    — Laquelle ?
    — Mettre à l’abri les plus précieux de nos écrits. Vous savez combien ils sont anciens, et il serait dommage qu’ils soient détruits. Mes amis sont de valeureux guerriers, dont je réponds sur l’honneur…
    — Faites. Mais qu’ils s’en aillent, dès ce soir.
    — Majesté…
    Il quitta la salle du trône à reculons, pour ne pas tourner le dos à la reine. Comme chacun des cinq compagnons s’apprêtait à faire de même, la reine lança soudain, en regardant Morgennes :
    — Un instant !
    Morgennes s’arrêta.
    — Approche !
    Morgennes fit un pas vers Zénobie, n’osant lever les yeux plus haut que la jambe de la reine. La peau de ses petits pieds, glissés dans des sandales, était étonnement lisse et brillante. « Combien d’enfants, pensa Morgennes en réprimant un frisson, a-t-il fallu pour obtenir ce résultat ? »
    — Allons, ajouta la reine, trouvant qu’il n’allait pas assez vite.
    — Pardonnez-moi, Majesté, je connais mal vos usages…
    — Donne-moi le médaillon, ordonna-t-elle sur un ton brusque.
    Morgennes eut un instant d’hésitation ; que la reine perçut et sembla – contrairement à ce à quoi il s’attendait – apprécier :
    — Tu y tiens donc ?
    — Il m’est plus précieux que…
    Mais il ne trouva pas de comparaison permettant d’expliquer la valeur qu’avait ce bijou pour lui.
    — C’est une longue histoire, Majesté. Je crains que nous n’ayons pas le temps.
    — Raconte-la-moi. Je t’interromprai…
    Morgennes lui raconta donc ses aventures, commençant par Hattin, puis expliquant comment Fémie lui

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