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Les cochons d'argent

Les cochons d'argent

Titel: Les cochons d'argent Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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étouffées dès leur naissance, par des amis avisés aux conseils judicieux, où irions-nous chercher la prochaine génération d’hommes civilisés voués à massacrer les hordes barbares…
    — Quel est le chanceux garçon ?
    — Smaractus.
    Tout bien considéré, je donnai à Lenia un conseil on ne peut plus clair.
     
    De toute manière, ils ne vous écoutent jamais…
    — Ta gueule, Falco ! rétorqua-t-elle sympathiquement. Il pèse un bon demi-million de sesterces !
    J’en aurais pleuré.
    — Chérie, si Smaractus t’a dit ça, je t’assure qu’il ment !
    — Tu parles, je ne lui ai jamais demandé !
    — Bien, alors tout dépend qui tu as suborné. Son comptable ? Il se vantait, tu peux diviser par deux. Son banquier ? Il a dû se montrer prudent, autant doubler…
    — Ni l’un ni l’autre. Crois-moi, c’est du tout cuit ! J’ai pu lire son testament !
    — Lenia, fis-je, l’air éploré, c’est incroyable les bassesses dont est capable une femme par intérêt…
     
    Nul doute que cette alliance, toute stratégique, avec mon redoutable propriétaire ne s’inscrivît dans les visées commerciales à plus long terme de Lenia. Smaractus lorgnait certes sur la blanchisserie – une mine d’or modeste mais aux revenus réguliers – mais elle-même avait en ligne de mire le vaste empire immobilier de son futur conjoint. Seule une avarice aiguë viendrait cimenter leur vie commune, chacun priant quotidiennement ses dieux pour que l’autre décède le premier.
    De nombreux mariages tiennent des années sur un fondement aussi solide, alors je lui souhaitai tout le bonheur possible.
    — Falco, il va venir habiter ici…
    — J’aurais juré que c’était déjà le cas !
    — Je préférais te prévenir.
    — Peu m’importe de quel arbre ce sale volatile lâche sa fiente écœurante !
    — Je ne pourrai pas l’empêcher de venir traîner dans la blanchisserie. Tu pourrais récupérer ton paquet dans la cuve, avant le mariage…
    Le cochon d’argent… Celui que Petro et moi avions trouvé dans le coffre de Sosia Camillina. Cela m’était complètement sorti de la tête – je n’étais pas le seul…
     
    Grâce à la puissante Lenia, mon cochon se retrouva vite en train de sécher sous la livraison hebdomadaire de dessous sales de quelque temple minable. Tout en essuyant le lingot avec la coiffe d’un prêtre qui dégageait encore une odeur d’encens, elle dit :
    — Tiens, quelqu’un y a accroché une liste de linge à récupérer…
    Petro et moi avions passé une corde autour du cochon : une tablette de cire s’y trouvait désormais accrochée…
    — Grands dieux…
    Avant même de l’arracher à Lenia je savais d’où elle venait. Je me souvenais encore des paroles de Lenia six mois plus tôt : Je l’ai laissée pisser dans la cuve. Elle t’a mis un mot là-haut…
    Je me souvenais aussi de la colère d’Helena Justina, lors de mon premier soir en Bretagne. Elle m’a dit qu ’ elle vous avait tout raconté…
    C’est bien ce qu’elle avait fait. Et de façon suffisamment claire pour que cela serve de preuve : elle m’avait laissé une liste de noms.
     
    Sosia Camillina, fille de P. Camillus Meto, à M. Didius Falco, enquêteur privé.
     
    Ides d’octobre, deuxième consulat d’Auguste Vespasien, premier en tant qu’empereur
    T. Flavius Domitianus
    I. Aufidius Crispis
    Cn. Atius Pertinax Caprenius Marcellus
    Ti. Faustus Plautius Ferentinus
    A. Curtius Longinus
    Q. Cornelius Gracilis
     
    Je désigne ces hommes par devoir envers mon empereur et dévotion aux dieux.
     
    Ils étaient tous là. Tous ? Sauf un, semblait-il… Au-dessus de sa dernière ligne, un espace demeurait vide. On aurait dit que Sosia avait écrit un nom supplémentaire ; un nom qu’elle aurait aussitôt effacé dans la cire, avec la partie plate de son stylet.
    Je me souvenais avoir dit à Sosia que, dans une telle affaire, loyauté et confiance n’étaient pas de mise. Cette jeune fille de 16 ans semblait avoir éprouvé tout le poids d’un tel dilemme.
     
    Seule, cette tablette ne prouvait rien. C’était la liste de sept hommes qui se connaissaient, point. On aurait dit la liste d’un plan de table ; peut-être Sosia avait-elle mis la main précisément sur un tel plan, et décidé d’en copier scrupuleusement les noms…
    Sept hommes qui, confrontés devant un tribunal, auraient affirmé avoir simplement dîné ensemble – ce qui n’écartait en

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