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Les cochons d'argent

Les cochons d'argent

Titel: Les cochons d'argent Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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que convoyeur, est sans nul doute l’un des deux, et il avait été marié à la propre nièce de Gaïus. Imaginez que le deuxième nom ait été un parent encore plus proche de son épouse… Je conçois sans peine l’épreuve que cela a dû représenter ! Je comprends qu’il soit resté évasif, préférant laisser la décision entre les mains de Vespasien.
    Sans juger bon de relever ce dernier point, Titus suggéra avec précaution :
    — Vous n’avez jamais songé à Hilaris ?
    — Pas après l’avoir rencontré.
    Je lui rapportai ma plaisanterie selon laquelle, dans cette affaire, seuls les fonctionnaires étaient honnêtes… Il rit.
    — Gloire à nos fidèles serviteurs ! s’exclama-t-il, ravi de reconnaître les mérites de la classe moyenne. Vous-même devriez viser une position plus élevée, ajouta-t-il, avec sérieux me sembla-t-il. Mon père souhaite s’entourer d’hommes de qualité.
    Pour prétendre à la deuxième classe, il fallait pouvoir justifier d’un patrimoine foncier d’une valeur d’au moins quatre cent mille sesterces – Titus ne percevait pas à quel point sa remarque était absurde. Certaines années, les revenus de la maison Falco étaient suffisamment faibles pour me donner droit aux jetons permettant l’allocation de farine de maïs aux plus pauvres.
    Ignorant l’aimable suggestion impériale, je lui fis remarquer que Flavius Hilaris était lié d’amitié avec Vespasien depuis plus de vingt ans.
    — Falco, vous trouverez sans doute mon constat amer, mais lorsqu’un homme devient empereur, il doit s’y reprendre à deux fois avant d’identifier ses vrais amis.
    — Quand un homme devient empereur, monsieur, ses amis doivent s’y reprendre à deux fois avant de lui faire confiance.
    Il rit une nouvelle fois.
    Un murmure de voix nous parvenait de derrière la porte, cette fois avec plus d’insistance. Titus regardait dans le vide.
    — A-t-on réclamé une nouvelle lettre à Flavius Hilaris ? demandai-je.
    — Nous lui avons adressé un message en urgence, par voie de torches. Mais le trafic est dense à cause du Triomphe. La réponse devrait nous parvenir après-demain.
    — Vous en avez encore besoin ?
    Il retourna alors la tablette de Sosia pour que j’y lise moi-même l’inscription.
    — Je crains bien que oui, fit Titus.
    Quelques marques étaient visibles sur le bois pâle de la tablette. Mon intuition se révélait juste, Sosia avait eu la main appuyée. On arrivait à suivre sur toute la hauteur les marques et les traces du stylet, et même des lettres entières.
    Mais le nom manquant demeurait indéchiffrable.

55
    Titus César replia les bras.
    — Cela ne change pas grand-chose ; nous devrons découvrir la vérité par nous-mêmes. Soupçonnez-vous plus particulièrement l’un des deux frères ?
    — Non. Il peut s’agir du sénateur, malgré l’empressement qu’il met à aider votre père. Peut-être agit-il de la sorte pour se ménager l’occasion de contrecarrer nos efforts… Mais ce pourrait tout aussi bien être son frère, qui était un proche associé de Pertinax… Et pourquoi pas les deux ?
    — Falco, depuis combien de temps avez-vous ces soupçons ? me demanda-t-il avec curiosité.
    — César, si vous souhaitiez des hypothèses gratuites, j’aurais aisément pu vous soumettre une liste de mille noms il y a six mois…
    Les bras toujours croisés sur la poitrine, Titus redressa ce menton si reconnaissable des Flavien.
    — Vous n’auriez pas cherché à garder vos soupçons pour vous ? Après tout, vous êtes proche d’eux…
    — Absolument pas, César, protestai-je avec insistance.
    L’explication menaçait de devenir houleuse. Cela n’aurait rien eu de surprenant, je m’étais déjà fâché avec toutes les autres personnes impliquées dans l’affaire. Mais Titus, ce grand sentimental, se ravisa brusquement. Il rejeta la tête encore plus en arrière et s’exclama d’une voix triste :
    — Falco, si vous saviez à quel point je déteste tout cela !
    — Le problème doit malgré tout être résolu, dis-je, non sans fermeté.
     
    On s’affairait de nouveau derrière la porte. Un autre tribun pénétra dans la pièce – un peu plus âgé que le premier et vêtu cette fois des larges bandes violettes réservées aux sénateurs. Nous voyant en pleine conversation, il s’arrêta et demeura silencieux. On le tenait sans doute en grande confiance et il ne s’attendait donc pas à être éconduit.

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