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Les cochons d'argent

Les cochons d'argent

Titel: Les cochons d'argent Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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Falco, je souhaite parler de votre facture.
    Sans quitter du regard la porte du balcon, je tendis ma main pour effleurer le bout de ses doigts. Un frisson me parcourut, j’en eus la chair de poule.
    — Vous avez des réserves, mademoiselle ?
    Elle retira sa main, l’air indigné.
    — J’aimerais bien savoir ce que sont les charges à débattre  ! lança-t-elle avec récrimination. Cinq cents sesterces pour des dépenses que vous ne prenez même pas la peine de détailler !
    — C’est juste un poste un peu flou que les comptables affectionnent. Je vous conseille de ne pas lâcher le morceau, et surtout de ne rien payer !
    Je souris. Elle comprit enfin que j’avais trouvé là le prétexte idéal pour la faire venir.
    — Hum… Je vais y réfléchir. Faut-il prendre rendez-vous avec votre comptable ?
    — Comme si je pouvais m’en payer un ! Le seul pourcentage qu’ils sachent calculer est celui de leurs honoraires ! Et j’ai déjà bien assez de sangsues sur le dos pour ne pas y ajouter un Phénicien chauve et son grippe-sou de clerc ! Il vaudra mieux vous adresser directement à moi…
    Je la dévisageai lentement et non sans franchise, histoire de lui rappeler une certaine soirée – qu’elle ferait sans doute mieux d’oublier… Je m’arrêtai ; mon cœur battait bien trop vite. J’avais le tournis, comme si je venais de perdre deux litres de sang. Je m’adossai au mur, les mains croisées derrière la tête, souriant devant ce si joli visage. Elle me sourit en retour, goûtant cet instant de complicité. J’aimais tant son sourire…
    Ça ne pouvait pas durer… Je faisais fausse route. J’avais besoin d’une petite à ma pointure, le genre à se glisser une fleur le long de l’oreille, qui serait prise de fous rires en écoutant mes poèmes. Je n’oserais jamais lire ma poésie à Helena. Elle trouverait bien le moyen de la lire seule, et de me signaler, non sans insistance, les fautes d’orthographe et les erreurs de prosodie ; comme il se doit, je m’indignerais vivement, tout en m’empressant d’effectuer les corrections dans le sens voulu.
    — Il y a autre chose… fit-elle.
    Mon visage muet se figea béatement en un large sourire de batracien.
    — Les douanes ne vont pas tarder à libérer l’accès à l’entrepôt du passage de la Louve. Mon père n’est pas très d’accord pour que je m’y rende…
    Les bras m’en tombèrent.
    — Un meurtre a été commis passage de la Louve ! Votre père a raison !
    — J’aimerais tellement pouvoir y jeter un coup d’œil…
    — Alors faites-vous accompagner.
    — Vous viendriez avec moi ?
    — Et comment ! Dites-moi quand.
    Mon regard brillant laissait envisager bien des choses épicées à faire dans un entrepôt à poivre… Helena avait un air grave. Elle se leva pour partir.
    — Demain a lieu le Triomphe. Vous comptez y assister ?
    — Pas pour mon plaisir, mais par devoir familial. Nous nous occuperons de votre entrepôt après.
    Me dégageant de derrière la table, je l’escortai à la porte. En la laissant entrouverte pour nous camoufler, nous sortîmes sur le palier. Détail fâcheux : la servante l’attendait toujours…
    Certains chaperons savent s’éclipser lorsque le chevalier servant souhaite embrasser la belle dont elles ont la charge… D’une certaine manière, la servante d’Helena me rassura en n’envisageant pas un instant que je puisse vouloir l’embrasser… J’espérais simplement que cela ne trahissait en rien les vrais sentiments d’Helena…
    — Vous pouvez descendre, Naïssa. Je vous rattraperai, lui commanda Helena d’une voix claire.
     
    Nous entendions les pas de Naïssa s’éloigner vers les étages inférieurs. Nous ne disions rien. Elle se tourna vers moi, l’air embarrassé. J’embrassai une de ses mains, en étendant son bras vers moi ; puis l’autre main, cette fois le bras simplement replié. L’attirant plus près, je l’embrassai sur les deux joues. Avec un soupir qui répondait au mien, elle me tomba dans les bras. Nous sommes demeurés immobiles un long moment, débarrassés de nos ennuis comme une rose perdrait ses pétales suite à un coup de vent. Sans la relâcher, je lui fis traverser le palier en l’embrassant. Au bord de l’escalier, je la libérai.
    Elle descendit. Je la suivis du regard jusqu’à la rue. Après son départ, je demeurai immobile plusieurs minutes. Elle avait métamorphosé ma journée.
     
    Je retournai

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