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Les cochons d'argent

Les cochons d'argent

Titel: Les cochons d'argent Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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voix lourde de vindicte.
    — Si vous étiez un tant soit peu informé, vous sauriez qu’Helena Justina se trouve au cœur du montage depuis son mariage avec Pertinax.
    Les méandres de notre esprit nous réservent bien des surprises… Avant même de me tourner vers elle, je savais que ses propos étaient vrais.
    La tête me tournait. Nos regards se croisèrent. Elle ne chercha pas à nier. J’aurais pu m’y attendre. Avec ma veine de cocu, je m’étais livré à elle corps et âme, sans douter une seconde de l’honnêteté de la belle…
    En me regardant accepter cette vérité, son visage se fit méprisant. Je m’étais entraîné à ne jamais trahir mes émotions, mais à l’évidence, ce que j’éprouvais pour elle se lisait sans peine sur mon visage. Je ne pouvais modifier mon expression ; je demeurai planté devant les lingots, en pleine détresse. Aucune parole. Pas la moindre récrimination.
    Subitement la pénombre explosa derrière mon crâne. J’eus le temps d’apercevoir quelques étoiles.

61
    Elle ne m’avait jamais rien dit qui fût vrai. Le moindre de ses gestes avait été feint… J’avais beau être tombé dans les pommes, ce visage glacial et sombre, contemplant mes traits gagnés par la compréhension, ne me quittait pas. J’avais suffisamment recouvré mes esprits pour comprendre que je me trouvais allongé face contre terre, tandis que quelqu’un – l’honorable Camillus Meto en personne – me liait les poings et les pieds. Il s’en sortait plutôt bien, mais il avait négligé d’attacher ensemble les deux séries de liens, une erreur que je n’aurais jamais commise… S’il me laissait seul, je pouvais espérer retrouver un certain degré de mobilité.
    C’est étrange, mais même inconscient, on continue à cogiter. Tandis que je revenais peu à peu à moi, une voix indignée posait les questions qui auraient dû me venir d’emblée : Si Helena est coupable, comment expliquer qu ’ elle m’ait dévoilé l’existence du navire de Pertinax effectuant la contrebande ? Pourquoi avoir livré le nom des conspirateurs à Titus César ? Et m’avoir envoyé ce jour-là le bracelet de Sosia…
    J’émis sans doute un grognement.
    — Ne bougez pas, rugit Meto.
    J’avais toujours soupçonné que, sous ces dehors ternes, pouvait se cacher un homme à l’intelligence aiguisée. Il avait soigneusement choisi la phrase susceptible de m’anéantir, avant de m’assommer avec le pommeau d’une épée qui traînait maintenant par terre, non loin de moi. Pour chercher à le distraire, je me mis à bafouiller :
    — Je ne m’étais pas senti aussi bête depuis l’armée… Un officier nous avait dit que la séance était terminée, avant de nous foncer dessus, glaive au poing, alors que nous quittions le terrain d’entraînement… La leçon était claire : le seul ennemi digne de confiance est une charogne… (Tout bien réfléchi, je préférai ajouter :) Ou celui qui se trouve bien ligoté.
    Se tenant directement au-dessus de moi, Meto s’excusa avec la plus parfaite hypocrisie.
    — Navré.
    En fait, la comédie était terminée. Je n’avais plus aucun doute ; dès l’instant où il m’avait frappé, il avait reconnu sa propre culpabilité.
    — Où est Helena ? demandai-je.
    — Je l’ai fait sortir.
    Je m’efforçai de garder une voix calme, même si cette réponse me paniquait. Quel sort lui réservait-il ?
    — Des gens vont me chercher, Meto.
    — Pas tout de suite.
    Je sentais monter en moi une violente colère.
    — Vous aviez vraiment besoin de me dire cela sur elle ?
    — Cela n’a d’importance que si vous avez de l’affection pour elle…
    — Non, l’interrompis-je amèrement, l’important serait qu’elle ait eu de l’affection pour moi…
    Il ramassa l’épée en rigolant.
    — Si c’était le cas, mon pauvre Falco, vous avez mal joué le coup !
    — C’est une vieille habitude, reconnus-je avec regret.
    Je connais pourtant un cheval qui aurait juré sous serment du contraire…
     
    Je restai immobile. Camillus Meto me semblait bien du genre à me flanquer un coup de pied dans les côtes ; je trouvais que les miennes avaient déjà assez donné pour cette affaire – d’ailleurs, elles me faisaient toujours souffrir. Esclave, j’avais su trouver la force de supporter les brutalités constantes, mais c’était du passé, et la seule menace suffisait maintenant à faire monter en moi une panique incontrôlée.
    Un

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