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Les cochons d'argent

Les cochons d'argent

Titel: Les cochons d'argent Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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énergique ! Peut-être ne s’est-il pas senti à la hauteur de telles responsabilités et s’est-il fourvoyé vers des choix politiques insensés… Et Gnaeus, usant de sa position de gendre, aurait su exploiter cette vulnérabilité… Peut-être même l’a-t-il fait chanter… Mon père aurait cherché à préserver l’honneur de la famille, se trouvant peu à peu inextricablement pris dans ce guêpier. Tant que j’étais mariée, il espérait peut-être aussi me protéger… Tout homme a ses points faibles, comme le dit si bien Falco.
    — Ah, encore ce cher Falco !
    Publius s’était exprimé avec ce mépris à peine masqué que je lui avais toujours connu à mon endroit.
    — Falco est arrivé dangereusement près du but, ajouta-t-il. Si l’on espère sauver quoi que ce soit, il faudra écarter ce jeune homme.
    — Oh, je m’y suis essayée !
    Helena eut un étrange sourire, très pincé. Je sentis mon estomac se glacer, un frisson incontrôlé remonta à l’arrière de ma cuisse.
    — Ça ne m’étonne pas ! railla Publius. En tout cas, ce cadeau de mariage était bien inespéré ! Que comptez-vous faire ? Fuir au soleil avec le cher Falco ?
    — Croyez-moi, lança Helena, cinglante comme à notre première rencontre, Didius Falco ne vous remercierait pas ! Il ne souhaite qu’une chose : se débarrasser de moi à la première occasion.
    — Vraiment ? Pourtant, si j’en crois mes espions, il vous regarde comme s’il jalousait jusqu’à l’air que vous respirez…
    — Vraiment ? reprit Helena avec sarcasme. Mais de quels espions parlez-vous, cher oncle ? demanda-t-elle sèchement.
    Son oncle ne lui répondit pas.
    Alors, inquiet d’apprendre quels sentiments elle pourrait bien avouer à mon égard, déchiré entre la peur et le désir de savoir, je fus pris d’un fatal éternuement.
     
    N’ayant pas le temps de fuir par le corridor, je pris mon air le plus nonchalant et m’avançai dans la cave.
    — Votre poivre vert est d’une qualité exceptionnelle, félicitai-je Helena.
    — Oh, Falco !
    Malgré son ton fâché, j’aimerais pouvoir croire que l’éclair dans son regard trahissait une certaine joie de me voir débarquer.
    — Mais que faites-vous ici ? demanda-t-elle.
    — Je croyais que vous m’aviez invité.
    — Et moi je croyais que vous aviez décliné l’invitation.
    — Heureusement pour vous, j’ai fini par me lasser des devoirs familiaux – trois moutards de 5 ans en bottes cloutées avaient pris mes tibias pour cible… C’est ici qu’Atius Pertinax cachait la caisse ?
    — C’est une cave à safran, Falco.
    — Il ne faudra pas que j’oublie d’en prévoir une dans ma future villa ! Vous n’auriez pas par hasard quelques décilitres de ce subtil parfum de Malabar en rab… J’en offrirais bien à un être cher…
    — C’est bien vous, fit Helena. Flatter une femme avec un cadeau que vous lui avez soutiré !
    — Pourquoi se priver ! lançai-je gaiement. J’espère bien être le seul à connaître le parfum qui vous convient le mieux…
    Son oncle, méprisant, ne nous avait pas quittés des yeux, et j’imaginais bien qu’il ne cherchait pas à s’inspirer de mes techniques de séduction.
    — Jeune homme, fit-il de sa voix ténue, pourquoi exactement êtes-vous venu ici ?
    Je lui adressai un large sourire, aussi effronté qu’un idiot du village.
    — Je cherche les cochons d’argent.
    Maintenant que j’avais retrouvé les lingots, je m’avançai pour les inspecter, ne pouvant retenir, en mineur qui se respecte, un affectueux coup de pied dans la pile. Je me fis mal au gros orteil, mais cela n’avait aucune importance ; au moins je savais que cette masse fantomatique n’avait rien d’imaginaire. En me penchant pour me frotter l’orteil, ma main sentit un petit objet dissimulé au pied de la masse de plomb. Je le ramassai. C’était un encrier en cuivre très simple, dont le contenu avait séché depuis belle lurette. Nous le regardions tous les trois sans rien dire. Je le plaçai dans ma poche d’un geste lent. Je sentis un frisson.
    Helena Justina finit par parler en affectant un air assez dramatique.
    — Falco, vous vous trouvez sur une propriété privée, je vais être obligée de vous demander de sortir.
    Je me tournai vers elle. En croisant son regard, je sentis comme à chaque fois mon cœur s’enflammer. Nous étions les partenaires d’une bien étrange comédie – je n’en doutais pas un

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