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Les cochons d'argent

Les cochons d'argent

Titel: Les cochons d'argent Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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clairement intéressés par les allées et venues de sa villa. Peut-être n’étaient-ils que de vulgaires cambrioleurs ayant mal choisi leur jour pour repérer les lieux d’un futur coup, et n’avaient-ils rien à voir avec l’enlèvement de Sosia. Il me proposa de faire le tour du propriétaire. La porte d’entrée était munie d’une solide serrure en bois, qu’ouvrait une clé en fer à trois dents, longue d’une dizaine de centimètres. Venaient s’y ajouter quatre verrous en bronze, un judas grillagé dissimulé derrière un volet coulissant des plus coquets et un massif madrier en chêne que l’on glissait, à la nuit tombée, dans deux arceaux solidement chevillés à la porte. Le portier disposait d’un réduit, situé sur le côté.
    — Convenable ? fit le sénateur.
    Je les regardai longuement, lui et son nabot de concierge endormi – cet insignifiant à l’air hébété qui avait laissé entrer les ravisseurs de Sosia.
    — Tout à fait, monsieur. C’est une installation splendide. Mais laissez-moi vous donner un conseil : servez-vous en.
    Il comprit très bien où je voulais en venir. Je l’invitai à espionner les deux oisifs postés en face de chez lui.
    — Ces types m’ont vu entrer. Je n’ai qu’à repartir par derrière en escaladant le mur. Cela me donnera l’occasion d’inspecter l’arrière de la maison. Envoyez un de vos esclaves au poste le plus proche et faites-les arrêter pour troubles de l’ordre public.
    — Mais, ils ne…
    — Ils ne seront plus aussi calmes dès que les sbires du préteur viendront les embarquer.
    Je l’avais convaincu. Qu’il est simple de commander aux grands de l’Empire !
    Le sénateur glissa un mot à l’oreille de son portier qui, malgré son air récalcitrant, partit remplir la mission.
    Je demandai à Camillus Verus de me montrer les appartements à l’étage.
    Quand nous redescendîmes dix minutes plus tard, je jetai un nouveau coup d’œil vers la gargote ; nos deux lascars quittaient l’établissement, les poings liés derrière le dos, escortés sans ménagement par un groupe de soldats. Je trouvai réconfortant qu’un important citoyen ait obtenu si rapidement une réaction des forces de l’ordre.
    Malgré toute la serrurerie ingénieuse de la porte principale, l’arrière ne comportait pas moins de sept entrées différentes sur le jardin, toutes dépourvues de serrures dignes de ce nom. J’ouvris sans mal la porte de la cuisine au moyen de ma propre clé. Aucune des fenêtres ne disposait de barreaux, et à l’étage, le balcon courant sur toute la façade offrait un accès idéal à l’ensemble de la demeure. La salle à manger, dans des tons élégants de bleu soutenu, disposait de portes à battants que je parvins à forcer sous le regard désapprobateur du secrétaire du sénateur, avec une simple tuile ramassée sur un parterre de fleurs où elle servait de décoration.
    Le secrétaire, un esclave grec, était un être menu au nez crochu, doté de cet air supérieur dans lequel on semble embaumer tous les secrétaires grecs dès leur naissance. Je lui dictai une longue liste d’instructions. J’étais assez fier d’avoir à dicter mes ordres à quelqu’un. J’appréciai tout particulièrement la mine du Grec quand, après un bref salut, il me vit grimper sur un cadran solaire et agripper une branche de lierre pour me hisser sur le mur qui dissimulait la propriété voisine.
    — Qui habite cette maison ?
    — Le frère cadet de mon maître.
    Appartenant moi-même à la caste des petits frères, je notai avec un certain plaisir que Camillus junior avait de la jugeote – il avait fait installer à toutes les fenêtres de solides volets à lattes, peints dans un vert malachite. Les deux maisons avaient des façades similaires, en blocs de lave ; les étages supérieurs reposaient sur de maigres colonnes, taillées dans une pierre grise très quelconque. S’agissant des finitions, l’architecte n’avait pas regardé à la dépense, avec un goût tout particulier pour la terre cuite façonnée ; mais il avait visiblement épuisé le budget déco avant de pouvoir peupler la propriété des habituelles statues de nymphes en petite tenue. Les jardins présentaient simplement quelques treillages, ornés toutefois d’une végétation luxuriante. À n’en pas douter, on avait suivi les mêmes plans de part et d’autre du mur. Sans pouvoir me l’expliquer, je trouvais la maison du sénateur

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