Les compagnons de la branche rouge
officiellement
ami de César, ce qui veut tout simplement dire qu’il avait partagé sa couche
(voir J. Markale, Vercingétorix , éd. du Rocher,
Paris-Monaco, 1996). La « fraternité d’armes » a été liée, de tous
temps, à certaines formes d’homosexualité censées développer les qualités
viriles du combattant. On verra que l’ amitié de
Couhoulinn pour son condisciple Ferdéadh recouvre bien autre chose. Quant à
l’équivalent de Couhoulinn dans les romans arthuriens, le fameux Lancelot du
Lac, son amitié passionnée pour Galehot, seigneur des Îles Lointaines, est pour
le moins ambiguë, si on lit entre les lignes du texte médiéval, pourtant écrit
sous inspiration cistercienne au XIIIe siècle (voir le troisième épisode
du Cycle du Graal , Lancelot du Lac , Pygmalion,
Paris, 1993).
[6] Ce point faible est d’ordre magique, lié à l’appellation du héros, comme on le
verra plus loin.
[7] Voir J. Markale, Siegfried ou l'Or du Rhin , éd.
Retz, Paris, 1984.
[8] Les Conquérants de l’Île Verte, op. cit.
[9] Voir J. Markale, Lancelot et la chevalerie arthurienne ,
Imago, Paris, 1985.
[10] Voir Romans de Scythie et d’alentour ,
Payot, Paris, 1978, et Le Livre des Héros ,
Gallimard-Unesco, Paris, 1989.
[11] Le Livre des Héros, op. cit ., p. 189.
[12] Le Livre des Héros, op. cit ., pp. 179-180.
[13] Voir la sixième époque du Cycle du Graal , Perceval le
Gallois.
[14] Voir J. Markale, La Femme celte , Payot, Paris,
1972, nouv. éd. revue et corrigée, 1992, ainsi que La Grande
Déesse , Albin Michel, Paris, 1997.
[15] Il est important, à ce sujet, de souligner l’attitude ambiguë qu’éprouvent les
hommes devant les femmes, selon les récits de la tradition populaire. De cette
incontestable attirance/répulsion témoignent assez les plaisanteries douteuses
et les histoires « qu’on se raconte entre hommes ». Voir
J. Markale, Contes populaires grivois des pays de France ,
éd. du Rocher, Paris-Monaco, 1997.
[16] La fidélité , au sens actuel,
à la fois morale, religieuse et légale, est inconnue des récits épiques
irlandais. Il est vrai que la législation – même à l’époque chrétienne –
admettait aussi aisément le divorce et le remariage que la pratique d’un
concubinat garanti par une sorte de contrat à l’année. Voir à ce sujet le
chapitre sur « le cadre juridique » dans La Femme
celte , op. cit ., pp. 43-58.
[17] Voir La Femme celte, op. cit ., éd. 1992, chapitre « Notre-Dame
de la Nuit », notamment le paragraphe intitulé « la Reine des Chevaux »,
pp. 111-121. Voir également l’histoire de Rhiannon dans le quatrième
épisode du Cycle du Graal , op. cit., La Fée
Morgane .
[18] G. Dumézil, Romans de Scythie et d ’alentour , p. 217.
[19] Joël Grisward, Romania , n° 90, 1969, p. 308.
[20] Dans le comté d’Armagh (Royaume-Uni), à l’ouest de la ville d’Armagh, en
direction d’Enniskillen. On notera que, non loin de Clogher, se trouvent les
vestiges d’une chambre funéraire mégalithique (ou de l’Âge du Bronze ?),
comportant de mystérieux signes géométriques gravés de-ci de-là et semblables à
ceux qui représentent la Grande Déesse dans les grands cairns de la vallée de
la Boyne.
[21] Morrigane est également fille d’Ernmas: il est évident que Macha est un autre
aspect de la déesse primitive, nommée également Brigit, Boann, ou encore Bobdh
ou Ethné-Étaine. Mais elle apparaît ici dans son rôle de « pourvoyeuse »,
caractéristique de la troisième fonction indo-européenne, tandis que sous le
nom de Morrigane, elle représente plutôt la deuxième fonction, celle des
guerriers.
[22] Il s’agit de la plaine d’Armagh. Premier siège
épiscopal d’Irlande, fondé, selon la tradition, par saint Patrick, la ville
demeure actuellement celui des archevêques primats d’Irlande, tant catholique
qu’anglican. Le nom d’Armagh a été souvent traduit par « la haute (ou
puissante) Macha » ( Ard Macha ), par référence à
l’héroïne de cette histoire. Mais il est plus vraisemblable de traduire le
second terme macha par le sens qu’il a aujourd’hui en
gaélique, « plaine, pâturage » : Armagh serait donc simplement « la
haute plaine ».
[23] Pour hautement contestable que soit cette étymologie populaire et
traditionnelle, elle est bien dans le ton des légendes étiologiques si
abondantes en Irlande où tout lieu se voit plus ou moins relié à un
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