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Les compagnons de la branche rouge

Les compagnons de la branche rouge

Titel: Les compagnons de la branche rouge Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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secret
grâce auquel il peut affronter les mers les plus rudes. Ainsi pourras-tu t’informer
dans les îles qui entourent l’Irlande. »
    Alors, Couhoulinn lui donna sa lance, après y avoir gravé
une inscription en ogham , et lui dit : « Pars
toi-même et prends cette lance. Tu iras trouver le roi Conor à Émain Macha et
tu t’assiéras à ma place dans la maison de la Branche Rouge jusqu’à mon retour.
D’ici là, je saurai pour quelle raison les fils de Doel l’Oublié furent
contraints de quitter leur pays. »
    Le fils du roi d’Écosse fit donc rassembler ses bagages et
il s’avança dans les terres en direction d’Émain Macha. Il rencontra alors les
serviteurs que Conor avait envoyés vers lui, et ceux-ci le guidèrent jusqu’à la
forteresse royale où il reçut bon accueil de la part du roi et de tous les
Ulates, avant de s’asseoir à la place de Couhoulinn dans la maison de la
Branche Rouge.
    Quant à Couhoulinn, il s’installa dans le bateau, en
compagnie de Loeg et de Lugaid, fit déployer les voiles et se mit à cingler la
mer, fendant comme par enchantement vagues et courants. Il voyagea ainsi
pendant un jour et une nuit, puis il jeta l’ancre près d’une grande île.
    Cette île était très belle et d’un aspect imposant : un
rempart d’argent l’entourait, que surmontait une palissade d’airain. À l’intérieur,
se voyaient des maisons dont le toit était soutenu par des poutres en laiton. Couhoulinn
mit pied à terre et, après avoir marché quelque temps, pénétra dans une grande
forteresse où il aperçut une maison à colonnes de laiton dans laquelle se
trouvaient cent cinquante lits, tous flanqués d’un damier, d’un échiquier et d’une
harpe. Il vit également dans cette demeure un homme et une femme à cheveux
blancs dont les manteaux de pourpre étaient fermés par des épingles d’un or
rouge extrêmement sombre, ainsi que trois jeunes femmes, toutes trois du même
âge et d’égale beauté, dont chacune avait devant elle une dentelle d’or à trame
de laiton.
    « Sois le bienvenu parmi nous, ô Couhoulinn, dit l’homme
aux cheveux blancs, ainsi que Lugaid, ton fils adoptif, et Loeg, ton valeureux
cocher. »
    Les trois jeunes femmes leur adressèrent la même salutation.
    « Grand merci, répondit Couhoulinn, car jamais jusqu’à
présent nous n’avons trouvé d’accueil aussi aimable et chaleureux. Mais, dis-moi,
sais-tu pour quelle raison les fils de Doel l’Oublié durent quitter leur pays ?
– Je l’ignore, répondit l’homme aux cheveux blancs, mais je le saurai. Leur
oncle et leur tante vivent dans l’île qui se trouve là-bas, plus au sud. Ils
nous diront ce qu’il en est. »
    Devant le feu gisaient trois morceaux de fer. On les y jeta,
et ils devinrent rouges. Alors, les trois jeunes femmes se levèrent, et chacune
d’elles plongea l’un d’eux dans une cuve emplie d’eau. Puis Couhoulinn, Loeg et
Lugaid entrèrent tous trois dans la cuve et s’y baignèrent. Enfin, on leur
apporta trois cornes à boire emplies d’hydromel et on leur donna à chacun un
lit muni d’une couverture et un plaid bigarré.
    Or, à peine s’y étaient-ils étendus qu’ils entendirent
retentir le fracas des armes, le son d’une trompe et le tumulte des jongleurs. Et,
là-dessus, ils virent s’avancer vers la maison cinquante guerriers qui menaient
vingt-cinq cochons et vingt-cinq bœufs, tout en tenant chacun une coupe d’hydromel
parfumé à la noisette. Et, en les examinant plus attentivement, ils s’aperçurent
que chacun portait aussi sur son dos une charge de bois à brûler. Seul, celui
qui marchait à leur tête ne portait rien. Drapé dans un manteau de pourpre qui
lui faisait cinq fois le tour de la poitrine et que retenait une agrafe d’or, vêtu
encore d’une tunique à capuchon d’une blancheur éclatante et bordée de rouge, il
tenait une lance et un javelot, ainsi qu’une épée à poignée d’or. Il entra dans
la maison et souhaita la bienvenue à Couhoulinn et à ses deux compagnons.
    Les cinquante guerriers l’y suivirent, qui adressèrent aux
étrangers la même salutation de bienvenue. Puis on apporta les cochons et les
bœufs, et on les mit à bouillir dans les chaudrons jusqu’à ce qu’ils fussent
cuits. Un repas de cent personnes fut servi à Couhoulinn, à Loeg et à Lugaid, et
le reste fut distribué aux autres guerriers. On leur apporta de la bière, et ils
en burent jusqu’à s’enivrer. Enfin, quand fut

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