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Les compagnons de la branche rouge

Les compagnons de la branche rouge

Titel: Les compagnons de la branche rouge Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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souffle puissant, le repoussa au loin, de
telle sorte qu’il tomba dans la mer. Couhoulinn se releva et bondit à nouveau, de
manière à se jucher, cette fois, sur la bosse du bouclier. Toutefois, Éochaid l’envoya,
d’un souffle encore plus fort, retomber dans la mer. À peine relevé, Couhoulinn
bondit une troisième fois, mais son vol le mena sur le corps même de son
adversaire. Seulement, le souffle de celui-ci était si puissant qu’il le rejeta
plus loin encore dans la mer.
    « Malheur à moi ! s’écria Couhoulinn, il ne me
reste plus qu’une seule ressource si je veux en venir à bout ! »
    Alors, il sortit de l’eau, courut vers Éochaid et, sitôt en
face de lui, il lança le gai bolga avec une telle
violence qu’il lui fracassa le heaume, lui éparpilla le crâne et la cervelle et
le fit s’écrouler pesamment dans un torrent de sang. Alors, il se pencha sur
lui et, de son épée, lui coupa la tête au ras du cou.
    Aussitôt, des cris de joie et d’enthousiasme retentirent de
part et d’autre de la vallée. De la montagne descendirent une foule de gens qui
vinrent étourdir Couhoulinn, qui vantant ses mérites, qui le remerciant pour l’exploit.
Les fils de Doel l’Oublié ne furent pas les derniers à se manifester, et c’est
en pleurant qu’ils accolèrent le vainqueur. Et tous voulurent se baigner dans
le sang d’Éochaid Glass pour y laver les outrages qu’il leur avait fait subir.
    Ensuite, Couhoulinn revint en compagnie de Coirpré dans la
forteresse. On le baigna, on lui donna à boire et à manger en abondance, et il
se reposa toute la nuit. Au matin, il prit congé de Coirpré le Beau et des fils
de Doel l’Oublié et reprit la mer avec Achtlann, Loeg et Lugaid, alourdi des
grands et magnifiques présents qu’il avait reçus, en direction de l’île où les
attendait Condlé le Mince, à qui il conta ses aventures et la délivrance des
fils de Doel. Puis, se dirigeant vers le nord, il atteignit l’île où résidaient
l’homme et la femme aux cheveux blancs, leur conta également ses aventures et
sa victoire sur Éochaid Glass. Enfin, le matin suivant, lui et ses deux
compagnons montèrent dans leur bateau, mirent à la voile et eurent tôt fait d’aborder
sur le rivage d’Ulster.
    Alors, Couhoulinn se rendit à Émain Macha où le fils du roi
d’Écosse était toujours assis à sa place dans la maison de la Branche Rouge. On
lui fit bon accueil, et le fils du roi d’Écosse se leva pour lui restituer sa
place. On lui avait gardé sa part de bière et de nourriture. Puis il conta ses
aventures, depuis son départ jusqu’à son retour, au roi Conor et à tous les
nobles d’Ulster dans la maison de la Branche Rouge à Émain Macha.
    Le lendemain, il s’en alla et se rendit à la forteresse de
Cruachan chez Ailill et Maeve à qui il conta également tout ce qui lui était
arrivé pendant son étrange voyage. Ailill et Maeve firent venir Éochaid Rond, et
celui-ci accepta enfin une bonne et franche réconciliation. Enfin, après avoir
festoyé pendant trois jours et trois nuits, Couhoulinn prit congé de ses hôtes
et revint à Émain Macha en compagnie de Finnchoem qui demeura avec lui pendant
une année [118] .

CHAPITRE VIII

La grande ivresse des Ulates
    Après que les tribus de Dana, vaincues à la bataille de
Tailtiu par les Fils de Milé, c’est-à-dire les Gaëls, eurent conclu un accord
de paix avec eux, elles se réfugièrent, on le sait, dans les collines et les
tertres magiques. Tous les sidh leur étaient ainsi soumis,
mais rares étaient les gens qui en voyaient les membres, car ceux-ci, doués d’invisibilité,
passaient inaperçus, lorsqu’ils se mêlaient à leurs anciens vainqueurs, à moins
qu’ils n’entendissent entretenir des relations précises avec tel ou tel d’entre
eux. Il advenait en effet que certains de leurs chefs servissent de pères
nourriciers aux jeunes nobles des Gaëls et leur apprissent la magie, le
druidisme et les arts de la guerre. Mais il arrivait également que leurs
peuples, désireux de venger leur ancienne défaite, vinssent se mêler aux hommes
d’Irlande et prissent un malin plaisir à en exciter les querelles et à les
faire s’entre-tuer.
    Toujours est-il qu’une fois ils décidèrent d’envoyer cinq
des leurs dans chacune des provinces d’Irlande, de sorte que celle d’Ulster, qui
était la plus importante, la plus riche et la plus étendue, ne fut certes pas
oubliée. Cela se passait au temps du roi

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