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Les Conjurés De Pierre

Les Conjurés De Pierre

Titel: Les Conjurés De Pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Philipp Vandenberg
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sérieux !
    — Je suis aussi sérieux que lorsque je récite le Je crois en Dieu .
    — Mais parbleu, comment Rubaldus a-t-il trouvé la mort ? Qui a commis cet assassinat ?
    Le visage de l’évêque se tordit de grimaces.
    — Vous m’en demandez trop. D’après ce que j’ai pu savoir, il avait un poignard planté dans la gorge – pas un couteau de boucher dont se sert le vulgaire assassin pour frapper, non, un de ces magnifiques et élégants couteaux avec un pommeau d’argent.
    Un meurtre reste toujours un meurtre, se dit Afra par-devers elle, quelle que soit l’arme qui donne la mort, que la lame soit rouillée ou rutilante.
    Plus intéressant serait de savoir s’il y avait un lien entre la mort de Rubaldus et le parchemin car, contrairement à ce que l’alchimiste avait prétendu, il avait compris la teneur du mystérieux message.
    D’où son départ précipité pour Augsbourg !
    — À quoi pensez-vous ? demanda l’évêque en arrachant Afra à ses réflexions. Vous connaissiez l’alchimiste ?
    — Qu’est-ce à dire connaître ? Je n’ai rencontré cet homme qu’une seule fois lorsque je me suis rendue avec Ulrich chez lui.
    — Vous le connaissiez donc !
    — Oui, mais nous n’y étions pas allés dans l’intention que vous reprochez à Ulrich.
    — Je ne reproche rien à maître Ulrich. Je ne fais que rapporter ce qu’on m’a dit ! Expliquez-moi donc ce qui vous a amenés chez l’alchimiste ?
    Afra eut une hésitation. Elle faillit presque dire la vérité à l’évêque, qu’elle soupçonnait du reste d’en savoir plus qu’il ne le disait. Elle prit la décision de jouer son va-tout :
    — Maître Ulrich s’était mis en relation avec lui car il avait besoin d’un produit particulier, une solution qui, mélangée à l’eau, permet au mortier de sécher plus vite tout en lui donnant une plus grande résistance. L’alchimiste prétendait avoir plusieurs de ces teintures. Mais il en demandait beaucoup trop cher. Ulrich n’a pas fait affaire avec lui.
    Afra s’étonna elle-même de mentir aussi bien. Son histoire semblait tout à fait plausible et l’évêque sembla la croire. Alors, prenant de l’assurance, elle poursuivit :
    — Pour revenir sur vos exigences, é minence, laissez-moi un ou deux jours de réflexion. Si je ne suis pas opposée à partager votre couche, je ne suis pas pour autant de ces belles qui sont tantôt avec l’un, tantôt avec l’autre. Vous n’auriez pas plaisir à chevaucher une femme qui subirait vos assauts avec résignation. Je dois y réfléchir sérieusement – vous comprenez certainement ce que je veux dire.
    Wilhelm von Diest plissa les yeux. Il était encore plus répugnant comme cela. Afra craignit un instant qu’il se jette sur elle. Mais, contre toute attente, l’évêque lui répondit :
    — Je vous comprends parfaitement. Cela fait si longtemps que j’attends ce moment, des mois, des années. Que représente alors une heure de plus !
    Tout en disant cela, l’évêque, au visage transfiguré par la contemplation de la toile, finit par dire sans détourner les yeux :
    — J’espère seulement que je peux vous faire confiance. Vous n’allez pas me jouer un sale tour. Vous vous en repentiriez.
    — Éminence, qu’allez-vous donc vous imaginer là ! répliqua Afra, feignant l’indignation alors qu’elle désespérait de trouver le moyen de se sortir de ce guet-apens.
    — Je sais aussi parfaitement que vous n’êtes pas la vierge innocente représentée sur ce tableau, intervint l’évêque toujours absorbé dans la contemplation de sainte Cécile.
    — Vous avez raison ! répliqua-t-elle avec une pointe d’ironie dans la voix. Oui, je l’avoue, j’ai déjà couché avec un homme. Vous ne serez donc pas le premier.
    L’évêque lui lança un regard réprobateur :
    — Ce n’est pas ce que je veux dire. Il n’y a rien de plus détestable que de coucher avec une vierge. La toile cache d’autres renseignements, dit-il en la désignant du bout du doigt.
    — Lesquels par exemple ?
    — Que vous êtes une mère infanticide !
    L a phrase de l’évêque retentit dans la tête d’Afra. Elle eut l’impression que quelque chose se brisait en elle, qu’elle allait s’écrouler, que son cœur allait s’arrêter de battre. Elle en oublia de respirer.
    — Qui vous a dit cela ? s’enquit-elle d’une voix blême sans chercher à savoir comment il l’avait appris. Elle était

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