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Les Conjurés De Pierre

Les Conjurés De Pierre

Titel: Les Conjurés De Pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Philipp Vandenberg
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importants. Ils ont effectué leurs recherches de façon méthodique creusant à sept aunes en profondeur des trous qui eux-mêmes étaient à sept aunes du pilier le plus proche…
    Afra ne le quittait pas des yeux tandis qu’il parlait. Elle scrutait minutieusement son visage, espérant en déduire des informations qui éclaireraient son comportement.
    Elle était désormais convaincue qu’Ulrich jouait un double jeu.
    — En tout cas, tu es en danger ! ajouta-t-il brusquement.
    Cette remarque ne fit qu’accroître l’inquiétude d’Afra. Ulrich cherchait sans doute à ce qu’elle lui confie le parchemin. Qui sait si ce document ne valait pas une fortune ! ?
    Afra regarda fixement Ulrich qu’elle ne reconnaissait plus. Elle était absolument sûre qu’il en savait plus qu’il ne le prétendait. Son silence lui apportait la preuve qu’il avait abusé de sa confiance.
    Il y a quelques jours encore, elle ne l’en aurait jamais cru capable.
    Tout à coup, la place de la cathédrale s’anima. Hügelmann von Finstingen, le doyen du chapitre, avançait à grands pas suivi de Michel Mansfeld et de son secrétaire. Les bourgeois méfiants affluaient des rues adjacentes.
    — Mais c’est l’architecte Werinher Bott, le paralysé !
    — Il est mort, leur annonça froidement maître Ulrich. Il semblerait qu’il ait été assassiné.
    L’ammeister fit un signe de croix :
    — Qui a bien pu faire une chose pareille ? Assassiner un infirme !
    Tandis que Hügelmann von Finstingen et Michel Mansfeld soulevaient le corps déjà raide de l’architecte pour le remettre dans son fauteuil roulant, les curieux se rassemblèrent autour d’eux. Werinher Bott, victime d’un meurtre ? Les discussions sur l’horreur de ce crime allaient bon train.
    D’aucuns étaient d’avis que l’assassinat avait un lien avec le saccage de la cathédrale, jusqu’au moment où le doyen du chapitre s’adressa à Ulrich von Ensingen devant les badauds suggérant une autre hypothèse :
    — Maître Ulrich, est-il exact, comme les gens le racontent, que vous étiez l’ennemi juré de maître Werinher ?
    Tous les yeux se tournèrent vers Ulrich.
    Afra sentit la peur lui glacer le sang. Abasourdie, elle se détourna et se fondit dans la foule.
    7

Des livres, rien que des livres
    Af ra se sentait seule et abandonnée de tous. Elle n’avait pas entendu parler d’Ulrich depuis plusieurs jours. Il n’était pas rentré à la maison depuis leur discussion sur la place de la cathédrale. Il passait tout son temps dans le bureau de chantier. Que devait-elle faire ? D’un côté, Ulrich lui manquait et, de l’autre, il lui inspirait de la crainte et de la méfiance. Dans sa solitude délibérée, elle ressassait les mêmes idées qui tournaient toujours autour du mystérieux parchemin. e lle enrageait à l’idée qu’Ulrich ait pu l’utiliser pour s’approprier le document.
    Elle ne pouvait imaginer qu’il y ait un rapport entre maître Ulrich, le parchemin, la mort de Rubaldus, celle de l’homme à la capuche et celle de maître Werinher. Il y avait trop d’incohérences.
    Comment se pouvait-il, par exemple, qu’elle ait jusqu’à présent échappé à la mort ?
    Jour et nuit, la même question torturait son esprit : pourquoi son père l’avait-il mis dans une situation aussi dangereuse ? Et plus elle essayait de se souvenir des circonstances dans lesquelles il lui avait remis le document, plus ses souvenirs devenaient flous.
    Le mystère s’épaississait – à moins qu’elle se fasse tout simplement des idées ? Quand Afra errait sans but dans les rues de Strasbourg, elle avait l’impression d’être épiée.
    Elle voyait un espion derrière chaque mur, chaque arbre ou dans chaque carriole qu’elle croisait. Un rien la faisait sursauter : les cris des enfants en train de jouer, un valet portant un sac sur ses épaules ou un moine en bure noire marchant derrière elle.
    Lors d’une de ses courses mystérieuses à travers la ville, elle se dirigea un jour vers les quartiers sud. Bien qu’elle n’ait pas de but précis, elle allait d’un pas décidé. Après avoir traversé le pont enjambant l’Ill à la hauteur de l’église Saint-Thomas, elle longea un moment le fleuve vers l’aval, puis s’engagea sur un chemin allant vers l’est en direction de la vallée du Rhin.
    La vue de ce paysage dégagé l’apaisait. Elle s’assit sur un gros tronc d’arbre qu’une des dernières tempêtes de

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