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Les Conjurés De Pierre

Les Conjurés De Pierre

Titel: Les Conjurés De Pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Philipp Vandenberg
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soit…
    — Maître Rubaldus vous a-t-il dit quelque chose ? S’il vous plaît, essayez de vous souvenir !
    Clara haussa les épaules.
    — Euh… Il a fait allusion à un document extrêmement important. Mais il n’en a pas dit plus. Vous devez savoir que Rubaldus prend les femmes pour des créatures foncièrement stupides, il prétend que le cerveau d’ è ve était de deux tiers plus petit que celui d’Adam et que depuis, il n’a pas évolué.
    Afra, ayant encore besoin de l’alchimiste, préféra ravaler la réflexion acerbe que lui inspiraient ces propos rapportés.
    — Pardonnez ma curiosité ! Êtes-vous la femme de maître Rubaldus ? lui demanda-t-elle.
    Alors qu’elle était vêtue la veille d’une jolie robe quasi transparente, elle portait aujourd’hui une tenue rustique, digne d’une servante travaillant aux champs. D’allure élancée, avec son visage aux traits réguliers et sévères et ses longs cheveux bruns relevés dans la nuque, elle ne manquait pas d’une certaine beauté.
    — Seriez-vous surprise si je vous répondais affirmativement ? Vous pensez que nous n’allons pas bien ensemble, pour ce qui est de l’apparence extérieure ? poursuivit-elle sans attendre la réponse d’Afra.
    — Je n’oserai dire une chose pareille !
    — Mais si, mais si. Vous avez parfaitement raison. Tout le monde sait que les hommes petits ont un faible pour les grandes femmes. Et puisque vous me posez la question, eh bien, je vais vous répondre : non, je ne suis pas son épouse. Considérez-moi comme sa putain, sa gouvernante ou choisissez le qualificatif qui vous viendra à l’esprit.
    — Vous n’avez pas besoin de vous justifier devant moi ! Pardonnez-moi cette question idiote.
    Afra sentait qu’elle venait de toucher un point sensible. Clara lui faisait de la peine.
    Mais elle maintenait la conversation pour éviter d’être éconduite. Elle ne désespérait pas d’obtenir des informations sur le parchemin.
    — Il faut que je vous dise, reprit-elle dans l’espoir de lui tirer les vers du nez, que je suis dans une situation délicate. La vie m’a joué de mauvais tours. Très jeune, j’ai perdu mes parents. Je travaillais comme servante chez un bailli, mais dès qu’il s’est aperçu que j’étais devenue femme, il m’a violée.
    Afra sentit les larmes lui monter aux yeux.
    — Un jour, je me suis enfuie. Quand j’ai rencontré maître Ulrich, je me suis sentie heureuse pour la première fois de ma vie. Mais maître Ulrich est marié. Et le bonheur attise souvent les jalousies. Maintenant, certains veulent m’accuser de sorcellerie.
    Clara, stupéfaite, regardait la robe de velours de la jeune femme.
    — Je ne pouvais pas le savoir, dit-elle tout bas. Je croyais que vous étiez issue d’une famille riche, une de ces filles gâtées de bourgeois qui ne cherchent qu’à épouser un homme aisé.
    Afra eut un petit rire amer.
    — Vous ne portez pas une robe de fille de la campagne, reprit Clara.
    — Comme vous pouvez le constater, les apparences sont parfois trompeuses.
    — Quant à moi, je n’ai pas besoin de vous cacher mon passé. Je travaillais dans un établissement de bains avant que Rubaldus me sorte de là, dit Clara en lui montrant ses mains dont la peau était rouge et gercée, presque diaphane sur les os. Rubaldus disait que ce travail abîmait ma peau. Il m’a préparé un onguent. Mais les alchimistes ne sont pas des apothicaires et, jusqu’à présent, le remède n’a servi à rien. Mais quel est le rapport entre ce mystérieux parchemin et le fait qu’on t’accuse de sorcellerie ? demanda Clara après un temps de réflexion.
    — Il n’y a aucun rapport. Mon père a toujours prétendu qu’il avait une valeur inestimable et qu’il pourrait m’être utile le jour où je serai dans l’ennui, répondit Afra.
    — Et c’est le cas maintenant ?
    Afra fit oui de la tête.
    — Maître Rubaldus était mon dernier espoir. Hier, j’ai eu l’impression qu’il en savait plus qu’il ne voulait le dire.
    — C’est possible, répliqua Clara songeuse. Il est difficile de percer à jour un homme comme Rubaldus. Il m’a juste dit qu’il devait transmettre de toute urgence une nouvelle importante à l’évêque d’Augsbourg. J’ai beau être idiote, je suis certaine qu’il y a un lien avec le parchemin. Un instant !  fit-elle avant de disparaître dans l’escalier menant à l’étage.
    Elle revint aussitôt avec une feuille

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