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Les Conjurés De Pierre

Les Conjurés De Pierre

Titel: Les Conjurés De Pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Philipp Vandenberg
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sans savoir exactement quelle attitude adopter.
    Ce fut finalement Michel Mansfeld lui-même qui le sortit de son embarras.
    — Vous avez jusqu’à demain pour réfléchir. J’attends votre décision avant la tombée de la nuit. Puis, nous pourrons envisager de voir la suite. Dieu vous garde !
    Sans crier gare, Michel Mansfeld disparut aussi brusquement qu’il était arrivé.
    — Je crois que je te dois une explication, intervint Afra timidement.
    — C’est bien l’impression que j’ai moi aussi. Où as-tu fait la connaissance de Michel Mansfeld ?
    Afra, hésitante, ravala sa salive, puis se lança :
    — Je lui ai rendu visite pour lui demander de te confier ce travail. Mais entre-temps, l’évêque t’avait fait la même proposition. 
    — Tu en avais parlé à Michel Mansfeld ? 
    — Oui. 
    — Ce n’était pas une bonne idée, je crois. Tu sais que l’évêque et l’ammeister sont comme chien et chat, ils ne peuvent se supporter.
    Afra haussa les épaules.
    — Je l’ai fait dans une bonne intention. 
    — Je te l’accorde. m ais j’imagine volontiers sa réaction. 
    — Oui, et je ne m’y attendais pas. Quand j’ai prononcé le nom de l’évêque, j’ai cru qu’il allait piquer une colère et m’envoyer promener sur-le-champ. Enfin, malgré tout, je suis parvenue à attirer son attention sur toi.
    — N’a-t-il pas demandé pourquoi je n’étais pas venu personnellement ?
    Afra s’arrêta stupéfaite.
    — Tu as très bien jugé le personnage. Il a effectivement posé cette question. 
    — Et qu’as-tu répondu ?
    — Je lui ai dit que tu étais un artiste, que les artistes ont leur fierté, qu’ils répugnent à quémander du travail.
    — Quelle habileté !
    Afra répliqua avec une pointe de malice dans la voix :
    — Oui, il m’arrive d’en faire preuve parfois.
    Bien que l’architecte eût pu être satisfait de la tournure des événements, son visage se rembrunit subitement.
    — Je ne sais que penser de tout cela. Il y a trois jours, je me trouvais dans une impasse et, maintenant, tout se déroule comme l’évêque me l’avait annoncé. 
    — Tu ne crois pas à la thèse de l’accident ? 
    Ulrich fit une grimace comme s’il venait d’avaler une arête de poisson.
    — Je vois trois explications qui me semblent toutes aussi plausibles les unes que les autres : soit Wilhelm von Diest est un devin. C’est une éventualité.
    — Soit ?
    — Soit c’est une vile canaille doublée d’un assassin. Ce qui ne m’étonnerait pas de lui. 
    — Et la troisième possibilité ? 
    — Soit je me trompe complètement et tout cela n’est en fait que dû au hasard. 
    —  à mon avis, tu ne devrais pas te mettre martel en tête. Tu n’es pour rien dans ce retournement de situation. Quant à moi, je penche plutôt pour la troisième solution. 
    Le jour même, Ulrich tenta d’obtenir une audience chez l’évêque.
    L’architecte voulait percer le jeu de Wilhelm von Diest et savoir qui était son véritable maître d’œuvre.
    Il emporta ses plans dans l’état où ils se trouvaient, afin de prouver qu’il n’était pas resté inactif.
    L’évêque Wilhelm était évidemment au courant de l’accident survenu à maître Werinher.
    Il ne fit même pas semblant de s’apitoyer sur son sort. Au contraire même.
    — Je n’ai de toute façon jamais tenu Werinher en haute estime, dit-il froidement.
    L’évêque ne s’intéressait qu’aux plans qu’Ulrich étala sous ses yeux. Lorsque l’architecte souligna que s on é minence avait la primeur de ces esquisses, l’évêque se pâma et se mit à sautiller d’un pied sur l’autre en louant le Seigneur d’avoir fait naître de la glaise un tel artiste.
    La scène ne manquait pas d’un certain comique. Ulrich fit tout son possible pour conserver son sérieux.
    Il lui restait néanmoins à poser la question qui le préoccupait tant, à savoir, qui de l’évêque ou de l’ammeister était le véritable commanditaire de la construction. L’évêque le devança.
    Mais, contrairement à ce qu’il avait prétendu quelques jours auparavant, Wilhelm von Diest affirma que les travaux relevaient de la responsabilité du Parlement, à qui il revenait aussi, en dernier lieu, confia-t-il à Ulrich en confidence, d’assumer les coûts. Il déplora aussi par ailleurs le manque de goût et de jugement de la populace et de ses gouverneurs.
    Ulrich ne comprenait pas pourquoi il jouissait

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