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Les cons

Les cons

Titel: Les cons Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Julien Boyer
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example ? Ok, je suis volontaire. Quand j'étais gamin, j'étais super con (et super moche). Je voulais me taper des meufs mais elles se rendaient pas trop compte de mon existence. À part quand j'étais dans leur chemin bien sûr. Et puis je me suis mis à écouter du rap. Pis un peu de punk après. Et tout doucement, ça m'a donné des choses à dire. Des opinions plus ou moins réfléchies. J'ai arrêté de croire en Dieu et j'ai commencé à croire en l'homme. Le problème, c'est que les gens s'étaient habitués à la tête à claque de tous les jours. Et quand t'es tête à claque, c'est dur de devenir playboy du jour au lendemain. Il a fallu que je quitte le pays et que j'aille vivre en France, où personne me connaissait. Là je pouvais bâtir sur du neuf. Bon, j'avais pas trop l'expérience au début, je me suis foutu dans des situation un peu tendues, mais grosso modo, j'ai toujours essayé de viser l'ouverture maximale, comme suggéré dans Ombre et Lumiere d'IAM ; le taquet maximal, comme suggéré par Smash de Offspring. Et petit à petit, j'ai commencé à m'extraire de la carapace du thon. Et me sortez pas la fable de l'adolescent qui s'extrait de sa chrysalide tel le papillon avant de prendre son envol. Ça c'est le genre de métaphore foireuse qui n'a de sens qu'aux yeux des adultes. Non, vraiment. J'ai réussi à serrer une meuf. Avec des seins et tout. Et puis j'ai commencé à avoir des potes aussi. Hé oui, ça aussi ça va de pair avec l'apparence. Pas facile d'avoir des potes parmi une population aussi superficielle que celle d'un lycée quand ça fout la nausée quand on te regarde.
        Et puis voilà, une fois que t'as mis le doigt dans l'engrenage, ça se fait sans y penser. Jusqu'à ce que t'atteigne une espèce de palier. Qui est tout simplement la limite qu'atteignent les muscles du visage à réparer les erreurs de la naissance.
        Intéressant non ?
        Donc, la meuf dans le train, elle était ouverte et jolie.
        Elle descendait dans un hôtel dont elle avait l'adresse mais elle savait pas comment y aller. Alors j'ai sorti mon plan de Londres on a regardé ensemble. Et puis j'ai passé 5 minutes la tête dans la carte, en scrutation intense, pour lui calculer quel bus prendre. Elle était visiblement étonnée que je l'aide, ce qui est doublement ridicule. D'abord parce que c'est évident qu'il faut s'entraider, bordel de merde ; ensuite parce que quand t'es aussi bonne, tu devrais être habituée à ce que les hommes se battent pour t'allumer ta clope. Bon, peut être qu'elle faisait semblant d'être étonnée, pour me faire plaisir, mais que dans se tête elle se disait : « Petit vicieux, je sais bien après quoi tu cours ».
        Bref, on a trouvé son hôtel sur ma carte. La contrôleuse de tickets est arrivée.
        « Il faut payer la différence ». En fait on était tous les deux montés dans le train express de 21h35 (qui fait le trajet en une demi-heure) au lieu du train normal de 21h37(qui prend trois quart d'heures). Évidemment, aucun moyen de s'en rendre compte avant de se faire coincer. J'avais pas de livres, que des euros, et de toute façon, j'étais tenté de jouer la résistance. Si elle est pas contente, elle me descend à la prochaine station et j'attends 10 minutes le train normal. Attention mesdames et messieurs, attachez vos ceintures. L'espagnole a payé pour moi.
        Heureusement que c'est arrivé au retour d'Allemagne. Ça m'arriverait maintenant je lui aurait fondu en larme dans les bras pour la remercier de me rappeler le sens de « relations humaines ». Mais sur le coup, ça m'a paru normal. Elle était bien habillée, elle descendait dans un
hôtel
à Londres. Visiblement pétée de thunes. Moi j'étais pas rasé  de 5 jours, sale de 2. T-shirt bas de gamme, fut qui sent la poubelle (depuis le tri des déchets)... Les apparences étaient en ma faveur. J'ai pas râlé vu que, tout ingénieur en costard que je suis la semaine, j'ai un peu du mal à mettre de coté le pactole que j'étais sensé amasser.
        En arrivant, j'ai pris le temps de lui montrer comment acheter un ticket de bus (ça lui aurait pris de 15 à 30 minutes, c'est vraiment pas simple). Et puis je lui ai dit au revoir en réprimant mes pulsions hormonales. Elle m'a donné sa carte (!), je lui ai gribouillé mon adresse email sur une page de mon carnet.

        C'est pas fini. Arrivé à mon arrêt de bus (pour aller à Birmingham), je

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