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Les cons

Les cons

Titel: Les cons Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Julien Boyer
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voulais voir le musée Del Prado ; elle me dit qu’elle aussi ; je lui dit « cool » ; 30 sec de silence ; goutte de sueur… Elle commence : « Si tu veux venir av… ». Elle a pas eu le temps de finir la phrase, j’avais replié le PC, décroché mon linge en train de sécher, brossé mes lentilles, lacé mon sac et zippé mes bretelles.
        Je lui ai pondu un concentré de Madrid (que je commence à connaitre un peu). Programme de la journée : Retiro en long en large et en travers, déjeuner, jardins français, palais royal, Calle Mayor, Plaza Mayor, Puerta del sol, musée, Gare d’Atocha, cinéma. En détail : On a déjeuné à El Tigre bien sûr, je l’ai trainé dans un musée affreux (Museo del Prado, que des croutes de rois et comtesses qui étaient très moches mais très riches, des Jésus saignants, des scènes de chasse, des généraux en armure pourfendant le sarrasin, N.U.L.). Elle m’a trainé voir un film miséroïde et doublé en espagnol en plus (Narnia : genre de Seigneur des Anneaux pour moins de 8 ans ; les clichés s’enchainent plus vite qu’on peut les deviner, les acteurs ont des têtes à claques et l’action traaiiiine). On a quand même passé une journée magnifique. Je viens de la lâcher au métro pour l’aéroport.
        Mon truc d'auto-persuasion, ça marche 5 minutes…

    La petite

    Un jardin Français dans le Retiro

    Kilomètre de touristes devant le Musée du Prado

    Brume artificielle dans Atocha

    Choux du roi dans le potager Royal

    Sur Gran Via
        Elle m’a fait réaliser un truc sur moi-même :
        Je suis pas mal déprimant comme compagnie. Je veux dire, si on passe le fait que je viens de me faire larguer, que je suis tout seul paumé dans une ville étrangère, que j’ai pas de potes et pas de foyer. Je suis déprimant en soi. J’ai que des théorie foireuses sur le monde, je vois le mal partout, je trouve les bisounours moches à vomir et je m’extasie devant les pigeons crevés sur le trottoir. Je me nourris de restes de kebabs oubliés et fais mon shopping dans les poubelles. Y a de quoi se tirer une balle. La pauvre, toute souriante et pleine de vie le matin, elle tirait un peu la gueule en début d’après-midi. À partir de là, j’ai essayé de garder mon spleen à l’intérieur et elle a retrouvé sa forme de rayon de soleil.
        Je ne saurais écrire à quel point elle m’a sauvé la vie. J’étais vraiment pas bien, complètement dépassé. Elle m’a redonné la force de faire face un peu.
        J’aurais peut être pas du quitter Metz. J’avais une bonne vie là bas. Plein de potes, j’étais amoureux avec la reine du bal, j’aurais peut-être pu trouver un job sympa… Et bien sûr, avec ça, une maison, une voiture, un chien, une télé.
        Monde de cons.
        Tiens, ça me fait penser qu’il faut que j’arrive à caler la Norvège dans mes plans à un moment où à un autre.
        Mercredi 28 décembre
        Sarah m’a appelé deux fois. J’ai renvoyé l’appel.
        J’ai changé d’hostel, celui d’avant était trop rempli d’antisociaux. Le nouveau est 25 % plus cher mais 160 % plus meilleur. Au petit-dèj, j’ai sympathisé avec deux étasuniens et un australien qui étaient là. On a décidé d’aller visiter un peu ensemble.
        Les australiens, j’ai un problème de communication avec. Quand ils remuent les lèvres il produisent un sabir dont le sens m'échappe complètement. Les étasuniens, j’ai souvent du mal avec, mais plus pour un problème de mentalité. Souvent trop rayonnants. Genre, l’air de rien, ils s’accaparent souvent inconsciemment les ressources : attention, crédit… Je mets pas tous les étasuniens dans le même sac, mais l’un des deux était comme ça.
        On est allé au palais royal, qui était gratuit à visiter aujourd’hui. Devant le kilomètre de touristes faisant la queue devant, on a décidé d’aller descendre quelques tapas… à El Tigre.
        Après ça, l’étasunien dont j’ai parlé ci-avant est parti avec l’australien visiter le musée de la reine Sophie. Moi et l’étasunienne, on s’est engagé dans un tour de Chueca (le quartier de El Tigre) à pied. On s’est bien fait chier, au bout d’un moment, je décide de rentrer à l’hôtel pour écrire.
        Ha oui, mon nouvel hostel avait plus de place pour la nuit d’après. J’ai bougé dans un hôtel dans Chueca qui est au prix d’un

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