Les cons
tigreros). Je commande une bière et on s’installe avec l’assiette débordante de tapas qui va avec. Bon direct déjà, la meuf forcément, impressionnée hein ! Sinon, on fait connaissance, le baratin habituel, on discute aussi avec nos potes de tablée… Rien de vraiment spécial en fait, mais ça fait du bien de parler à quelqu’un. D’ailleurs, la pauvre, au début (pendant bien 20 minutes) je l’ai noyée dans un monologue-fleuve, le temps que ma pression interne repasse du « rouge » au « orange ». Après j’ai essayé de contrôler mon débit autant que possible.
Elle s'appelle Sylvia, vient de Trondheim (Norvège) ; elle est là pour 24 heures entre deux avions. Arrive de Oslo (Norvège) et repart pour Rio de Janeiro (Brésil) où elle va passer quelques jours avant de reprendre les cours à Buenos Aires (Argentine). Sinon elle est très amusante à regarder, le genre qui parle avec une étincelle dans les yeux. D’ailleurs, elle est très mignonne et je suis content d’avoir réussi à rester correct. J’ai une bonne technique pour ça : l'auto-persuasion. Par une espèce d'auto-lavage de cerveau, je me convaincs moi-même que la personne en face n’est pas un objet de désir sexuel. Ça marche pas mal ; après suffit juste ensuite de corriger les regards descendants.
Elle était fatiguée, on est rentrés. Le lendemain, elle voulait essayer de tout voir à Madrid avant de reprendre l’avion (à 2 h du mat). Je lui ai laissé entendre que je serais ravi de l'accompagner.
Je sais que c’est suspect, autant d’insistance, mais ça reflétait vraiment mon état. J’avais très très besoin d’un(e) ami(e) à qui parler. À El Tigre, je lui avais expliqué ma situation sexuelle (avec Sarah et tout) pour qu’elle comprenne pourquoi j’avais l’air un peu dérangé. En même temps, ça aurait pu être une façon de lui glisser en douce que « hey baby, tu sais quoi ? J’ai plus de copine (clin d’œil x2) ». Mais je voulais la pousser un peu dans ses limites et voir comment elle réagirait. Parce qu’en somme, je m’étais bien comporté, le courant passait bien, y avait aucune raison qu’elle veuille pas qu’on passe la journée du lendemain ensemble. À moins qu’elle ne tique sur ce comportement suspect et, à tout hasard, m’envoie chier.
Ça me rappelle quand j’ai essayé de vérifier si on pouvait réussir une école d’ingénieurs sans sucer de bites, sans être sapé comme un pingouin et sans la coupe de cheveux de premier de la classe…
De retour à l’hostel, elle va se coucher. Dans la cuisine, j'en trouve trois en train de discuter. De discuter ! Truc de ouf ! Un australien complètement asocial (j’avais déjà essayé d’en tirer quelque chose) un japonais qui avait l’air plutôt sympa et un catalyseur social.
Il existe plusieurs termes pour faire référence aux « catalyseurs ». Leur principale fonction est de stimuler une réaction entre des personnes qui ne se seraient jamais adressé la parole en son absence. Bon vous commencez à connaitre, un catalyseur c’est une bonnasse. Mais on pourrait avantageusement le remplacer par un diffuseur de phéromones (a brancher sur le 220 V) avec un petit haut parleur qui émettrait de temps à autre un rire de gorge. J’étais un peu outré mais je me suis posé avec, me contentant d’écouter. L’australien transpirait le sperme, c’était impressionnant. Le japonais paraissait aussi amusé par l’effet catalyseur que moi. Cela dit, les phéromones ont aussi de l’effet sur mes récepteurs et j’avoue que j’y aurais volontiers mis ma bite dedans, au catalyseur.
Le lendemain, petit-dèj, je croise Sylvia, la norvégienne : « bonjour, bien dormi ? » « Quoi de prévu aujourd’hui ? »… Je suis sur le qui-vive. Je guette l’utilisation d’un pronom commun (nous, on…), mais rien, elle checke ses plan, fait son sac… Moi je sors mon PC : je fais style que je m’attends pas du tout à ce qu’elle me propose de venir avec elle ; j’essaye de craquer le réseau wifi du voisin… Elle prends son sac sur son dos et commence à me dire genre : « Vu qu’il fait beau, je crois que je vais aller visiter un parc ». Je lève le nez de mon écran et lui conseille le Retiro ; c’est là qu’elle avait l’intention d’aller ; je lui dit que c’est bien ; elle me dit « cool » ; je lui dis que moi, je
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