Les cons
meuf.
Anne
Je lui avait sorti ça à la dernière soirée ou on s'était croisés. « Wais, le week-end prochain on va dans les Vosges, si ça vous branche... ». Elle m'avais répondu qu'elle était au taquet, mais pour une réponse comme ça, combien se bougent vraiment leur cul ? Estimation : 40 % si tu leur bourrine le cul à coup de santiag ; si tu fais rien et que tu les laisse se débrouiller 10 %. Pire. Elle a jamais fait de sports d'hiver. Arrivée à la Bresse, elle a loué un snowboard, a essayé deux heures, puis elle est revenue échanger ça contre des skis. Pour voir la différence. Voilà, c'est Anne.
Ils nous ont rejoints au Camion. On a fait péter le pakdebière, Oh yeah ! Pasta carbonara pour tout le monde, Thibaut au fourneau du Camion. Moi j'étais à la ramasse, j'ai pas profité à fond de la soirée. Mais Anna et Thibaut, ils ont trop assuré. Je suis allé me coucher de bonne heure. Ils ont pas fait long feu non plus. Configuration : Les trois garçons dans le lit du bas, les deux filles en haut. J'ai dormi comme une masse.
Dimanche : Beau soleil.
Les enfant, depuis la création jusqu'à l'apocalypse, aucun jour n'a jamais été et ne sera jamais meilleur pour skier dans les Vosges que ce jour là. Après ce qui venait de tomber ! On était chauds comme la braise.
Vous imaginez notre tête quand on a vu qu'il y avait plus de batterie dans le Camion.
Bof, on est dans les Vosges, ça devrait aller. On arrête un Vosgien en fourgonnette. Il a les câbles et tout mais sa batterie a pas assez de patate pour lancer le camion. Il nous faudrait un autre camion. Juste pour le fun, j'essaye d'arrêter des mosellans en SUV « je suis pressé », « on m'attend », « je suis un connard et vous pouvez crever, ça me ferait rire »... Premier camion avec une plaque Vosgienne qui passe, un petit signe, on lui explique, pas de problème, bougez pas que je gare mon camion à coté du votre en prenant en contre sens la rue à sens unique, je vous branche les câbles, twitwitwiVrouuuuuum et voilà bien le bonjour. Ces dieux.
Pendant que je déblayait l'avant du camion à la casserole, le Vosgien en kangoo qui nous avait sauve la vie déjà hier est repassé nous faire coucou. Il a du vraiment nous prendre pour des galériens.
Et puis finalement, on arrivé sur les piste à temps pour le forfait « après midi ». Accrochez vous les gosses !
Bon, c'était pas assez long. En plus Anne était débutante, et comme j'étais le seul autre skieur, c'était plutôt moi qui la coachait. Mais bon, je me suis envoyé quelques descente à faire pâlir Schumacher (et les autres usagers de la piste d'ailleurs). Je suis quasiment pas tombé, tellement que la dernière descente, j'ai vraiment touché les limites histoire de me faire au moins une bonne gamelle. Moi qui chie sur les sport d'hiver (par principe plus que par gout), qu'est ce que je me suis mis !
Et puis c'était l'heure, on est rentrés tous cassés. À la fin, pour réveiller un peu l'habitacle, j'ai mis Svinkels. Anna est tombée amoureuse de Gérard Baste. Elle y réfléchirait une deuxième fois si elle voyait sa gueule.
Franchement, des fois je me dis... Avec Thibaut, on a trop des trips du genre : « Viens on se fout dans une situation impossible et puis après on voit si on arrive à s'en sortir ! ». Et très souvent, on se rend compte, qu'en fait, ça va, c'est pas si impossible que ça. L'exemple typique autre que « Partir avec Greg-et-Anna en isolement dans la montagne » est « on part en stop jusqu'à aussi loin que possible et puis on se débrouille pour pas dormir à la belle étoile ». On avait réussi à se faire prêter une maison entière par un villageois Vosgien, et il nous avait même payé la bouffe et la mirabelle. On devrait écrire un guide un de ces quatre, ou donner des cours de « s'ensortisme ». Et me dites pas que le mot existe pas, y a bien une époque où le « m'enfoutisme » n'existait pas. Du barbarisme au néologisme, il n'y a qu'un pet.
En tant que SDF patenté, j'ai encore galéré pour trouver un endroit pour passer la nuit. J'ai quand même halluciné quand Anna m'a dit qu'elle pouvait pas m'héberger parce que Greg serait pas d'accord que je dorme chez lui en son absence. Genre comme si on se connaissait pas depuis des années et que je venais pas de lui sauver la vie. J'ai connu
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