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Les contrebandiers de l'ombre

Les contrebandiers de l'ombre

Titel: Les contrebandiers de l'ombre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Laurie McBain
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ce capitaine de la Marine royale si grincheux pouvaient se connaître. D'autant que la récente conversation de Seawick Manor avait montré que sir Morgan ne paraissait rien savoir de Merdraco et de son maître.
    — Lady Rhea ! lança sir Morgan d'un ton amical que lady Bess, comme Handley, ne connaissait pas chez le marin. Toujours le même souffle de printemps après un hiver glacial !
    — Vous allez me faire rougir, sir Morgan. Je vous croyais reparti pour les Carolines. C'est une excellente surprise, mais je crains que nous ne soyons bien mal préparés pour vous divertir. Nous sommes en plein emménagement. Mais nous serions néanmoins ravis si vous restiez avec nous. Ce sont mes parents qui vous ont envoyé ici ?
    Elle projetait même de s'enquérir de la santé des siens quand son mari la prit par le bras pour l'interrompre doucement.
    — Je ne crois pas que sir Morgan soit venu dans l'intention que tu lui prêtes, ma chérie.
    Tiré d'embarras, sir Morgan lui adressa un regard d'officiel.
    — Je crains, lord Jacobi, que ma mission ne passe d'abord, avant toute autre considération.
    C'est mon devoir...
    — ... de vous avertir que j'ai l'intention de nettoyer cette côte des contrebandiers qui l'infestent, le singea lady Bess. Et moi, je vous avertis que sir Morgan est un homme à prendre avec le plus grand sérieux. Il a le sens de ses responsabilités, presque au point d'en être ennuyeux.
    — Lady Bess, reprit l'officier avec patience. (Ses yeux avaient retrouvé leur froideur boréale.) Pardonnez-moi, je n'avais pas remarqué votre présence. (C'était manifestement impossible en considérant la tenue écarlate de lady Bess, d'une couleur presque plus soutenue que l'uniforme du lieutenant des dragons, et le contraste que cela faisait avec son cheval noir.) Je dois vous féliciter de votre remarquable mémoire. Je ne peux qu'espérer de vous le bon sens de suivre mon conseil, non que vous vous borniez à m'imiter.
    — Effectivement, sir Morgan, releva lady Bess avec le sourire. Je pèse bien souvent votre avertissement dans ma tête. Mais quoi ? Vous connaissez cette jeune dame ? Quelle étrange coïncidence ! Ou l'avez-vous fait exprès pour poursuivre une vieille amitié ? Je dois dire que cette idée a du mérite, ajouta-t-elle avec un coup d'oeil en coin à l'intention de Dante.
    Elle se souvint, hélas ! trop tard, de la raison pour laquelle sir Morgan avait choisi ce commandement. La honte lui monta au visage.
    — J'ai rencontré sir Morgan aux Antilles. Il m'est venu en aide à cette époque, et je le considère comme un ami depuis lors, déclara Rhea, rougissant après coup de la lourdeur de son propos.
    — Ah ? Comme c'est intéressant ! Vous semblez avoir beaucoup voyagé pour quelqu'un de...
    si jeune. Je présume que c'est ainsi que vous avez rencontré Dante ? Ou à Londres ? Je ne suis pas étonnée de n'avoir pas eu vent de votre union : ça fait une éternité que je n'ai plus mis les pieds à Londres, ni dans une soirée, je...
    Elle marqua une interruption stratégique, pour ne pas dévoiler son manque d'argent.
    — Le capitaine n'est pas seulement un héros et un ami, mais un très beau parleur, reprit-elle au bout d'un moment. Il faudra surveiller votre femme, Dante, avec ces deux jouvenceaux dans les parages. Je n'aimerais pas avoir à vous consoler.
    Son œil trahissait ses véritables sentiments.
    — Vous n'avez jamais brillé dans ce domaine, Bess, rétorqua Dante.
    Bess sentit ses joues s'enflammer de confusion, et, pour aggraver' son désarroi, elle croisa le regard perçant du capitaine Lloyd. Elle eut l'envie violente de le cravacher. Cet homme étalait sa supériorité de façon odieuse !

    — Mais peut-être n'en auriez-vous point besoin et s'agit-il d'un de ces mariages arrangés ? Du moins de votre part, mon cher... (Elle se tourna vers Rhea.) Il peut être si persuasif... Bien sûr, le pauvre Dante a toujours tiré le diable par la queue, et je peux imaginer que vous avez dû apporter une jolie dot !
    — Maman ! Je t'en prie ! réagit Anne, à qui tant d'indignité donnait du courage, malgré la menace d'une punition par la suite.
    — En réalité, madame, intervint Alastair Marlowe, qui ne pouvait en supporter plus, Dante est très riche. Il n'avait guère besoin d'une femme riche de surcroît. Et si vous étiez plus observatrice...
    Ignorant totalement le jeune homme, lady Bess s'exclama :
    — Est-ce vrai ? Etes-vous vraiment riche, Dante ?
    — Je ne serais

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