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Les contrebandiers de l'ombre

Les contrebandiers de l'ombre

Titel: Les contrebandiers de l'ombre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Laurie McBain
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pas revenu à Merdraco dans le cas contraire, répondit celui-ci. Et Rhea aurait-elle été une mendiante dans la rue, ma décision n'aurait pas varié.
    Les deux époux échangèrent un regard sans équivoque qui blessa lady Bess au tréfonds de son cœur.
    — Eh bien, je dois dire, je suis muette de surprise !
    Elle brava 1’œil de sir Morgan, pour défier le capitaine.
    — Si vous n'êtes pas venu pour votre plaisir, quelle est donc votre affaire, capitaine ?
    questionna Dante pour rendre la conversation moins oiseuse.
    Le ton du marquis restait parfaitement désinvolte.
    Pendant un instant, le capitaine admira le bébé dans les bras de Dante, puis mit visiblement le sujet à l'écart dans sa tête, et reprit d'une voix autoritaire :
    — Je vous donne un avertissement, lord Jacobi, recommença-t-il quasi machinalement.
    — Oh, flûte ! C'est reparti !
    Lady Bess avait parfois des difficultés à contrôler sa langue.
    Sir Morgan la foudroya du regard.
    — En tant qu'ancien contrebandier, lord Jacobi, vous êtes un suspect de choix par ici, affirma l'officier de marine. Pour être précis, le lieutenant Handley, que voici, estime que vous êtes le chef de la bande locale.
    Le lieutenant se sentit brusquement mal à l'aise sur sa selle. Il lui semblait préférable de faire de tels commentaires ailleurs que devant l'intéressé, surtout si ce dernier s'avérait être un marquis, riche et marié avec la fille d'un très puissant duc.
    — Certes, euh... fit-il avec un rire gêné. Je ne crois pas que j'aie dit cela comme le capitaine vient de le rapporter. Mais vous comprendrez certainement, m'lord, que tout le monde doit être suspecté au départ si nous voulons en finir avec ces Fils de Belial.
    — Vous avez tout à fait raison. Tout le monde doit être suspecté au départ, agréa Dante, ce qui déconcerta Handley.
    Les deux anciens ennemis des Antilles se consultèrent du regard pendant une fraction de seconde.
    — Difficile à croire, votre histoire ! intervint lady Bess tandis que les plumes de son chapeau s'agitaient en signe de dénégation. Vous, le marquis de Jacobi, un vulgaire contrebandier? J'en connais qui vont bien rire ! Est-ce comme cela que vous avez fait fortune ? Eh bien, ça donne à réfléchir ! (Ce propos inconsidéré arracha un raclement de gorge à sa fille Anne. Les lèvres de sir Morgan se courbèrent légèrement dans une esquisse de sourire.) Et alors ? Comment pensez-vous que mon tailleur se procure de la dentelle ? Après tout, sir Morgan, même le vicaire boit du thé de contrebande ! ajouta-t-elle pour rattraper sa bévue.
    — Mais je ne vous accuse de rien, lady Bess, répondit sir Morgan. Ne vous lancez pas dans de périlleux voyages sur mer, car, voyez-vous, lord Jacobi n'a pas fait fortune dans la contrebande, mais en trouvant un trésor parfaitement inoffensif. Simplement, les méthodes qu'il a utilisées pour parvenir à ses fins furent tout à fait remarquables... Je m'en souviens très bien, capitaine Leighton, soyez-en sûr. Et je vous préviens que si vous essayez de reprendre de quelconques activités de contrebande à partir de Merdraco, ou si vous êtes vraiment le chef de cette bande, je n'aurai aucune indulgence à votre égard...
    Cela ne ressemblait pas au sir Morgan d'antan. L'homme avait bien changé depuis cette joyeuse entrevue à Londres, dans l'auberge.
    — Sir Morgan, commença Rhea avec quelque hésitation, écœurée, je crains que vous ne soyez plus le même homme qui m'a sauvée à Saint-Jean.
    — Je regrette de n'avoir pas compris qui vous étiez avant que vous ne soyez encore plus impliquée avec le capitaine Leighton et son équipage. Je crains que vous n'ayez épousé un homme incapable de mener une vie paisible. Un aventurier le reste à jamais.
    — Si vous avez raison sur un point, rétorqua Dante, car l'aventure m'a plu, j'en conviens, en revanche, je ne vous suis pas sur l'autre, car je crois que je vais vivre assez d aventures en essayant d'assumer mes responsabilités de seigneur de Merdraco pour satisfaire mes petits-enfants au cours des veillées d'hiver ! Je n'arrive pas à comprendre ce que vous faites dans le Devonshire. Qu'est devenu votre navire ? Et Charlestown ? Vous m'aviez prévenu que votre frère commandait dans les environs, et que vous le mettriez en garde contre moi et ma douteuse réputation. Auriez-vous si peu de foi en son habileté ? Ou suis-je si dangereux que ça ?
    — Mon frère est mort.
    Il y eut un

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