Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les contrebandiers de l'ombre

Les contrebandiers de l'ombre

Titel: Les contrebandiers de l'ombre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Laurie McBain
Vom Netzwerk:
hautement, son principal témoin et le seul qui pût prouver définitivement son innocence.
    Dante Leighton pouvait être très persuasif quand il le voulait, et son dernier argument était de poids. Ne valait-il pas mieux se rendre ensemble à Camareigh et être réunis dans la grande maison familiale, plutôt que d'envoyer une lettre un peu impersonnelle pour informer ses parents de son arrivée ?
    Rhea, qui ne soupçonnait pas d'arrière-pensée chez les autres, avait cru en la bonne foi de Dante et avait même été touchée par la prévenance de ce dernier pour sa famille. Ce ne fut que par la suite qu'elle comprit pleinement les émotions plus profondes qui s'affrontaient en lui.
    Un homme comme Kirby n'aurait pas été aussi facilement dupe, car il connaissait trop bien son capitaine et ses actes d'apparence innocente et il pouvait dire que c'était précisément à ce moment qu'il fallait se méfier. Mais Rhea était parfaitement inconsciente de cela. Il n'y avait plus dans son esprit que sa réunion prochaine avec sa famille. Elle était pressée de retourner à Camareigh. Elle avait le désir violent de revoir leurs visages, d'entendre leurs voix. Il y avait tant à dire, tant à expliquer...
    Elle frissonna légèrement en imaginant cette rencontre toute proche. Elle eut brusquement peur de ne plus être la Rhea qu'ils avaient aimée autrefois. Tellement de choses lui étaient arrivées ! La reconnaîtraient-ils ? Comprendraient-ils qu'elle soit devenue différente ?
    Seraient-ils capables d'accepter ce qui était arrivé ? Accepteraient-ils le fait qu'elle...
    — Rhea ? (Elle tourna la tête, ses pensées divaguant encore à des lieues de là.) Rhea ? Tu es malade ? Tu as l'air si pâle... demanda Dante avec empressement.
    Surprise, elle remarqua que la pièce s'était vidée.
    Dante était assis à la table nettoyée et débarrassée, des feuilles de papier étalées partout, une plume devant quelques lignes déjà écrites.
    — Je me sens parfaitement bien, merci. Je pensais simplement à quelque chose.
    Prise dans ses réflexions et ses souvenirs personnels, elle ne comprit pas combien vague était sa réponse et combien elle excluait Dante. La plume continua à gratter le papier pendant un instant, puis Dante la replaça avec précaution dans son porte-plume, avant de passer méthodiquement du sable fin sur les caractères qu'il venait de tracer.
    — Et à quoi pensais-tu ? demanda-t-il à brûle-pourpoint.
    Il plia le papier parcheminé, fit couler la cire et frappa de son sceau le liquide chaud. Le document fut ainsi convenablement scellé.

    Rhea soupira à contrecœur :
    — A ma famille, ma maison, mon retour...
    Son sourire exprimait des souvenirs connus d'elle seule, mais quand elle sentit le regard de Dante, elle essaya d'élargir ce sourire pour y inclure son bien-aimé. Ce ne fut pas du goût de Dante. Les ombres mouvantes créées par le feu donnaient à son visage une expression menaçante. Il y eut quelques secondes de tension désagréable, Rhea se sentit de nouveau face à un étranger. Puis, brutalement, Dante sourit, et elle se mit à respirer librement, sans s'être rendu compte qu'elle avait pendant un instant retenu sa respiration. Pour casser cette étrange tension qu'elle sentait grandir entre eux, elle désigna la lettre sur la table.
    — A qui écrivais-tu ? demanda-t-elle avec curiosité, pensant que Dante ne devait pas avoir beaucoup d'amis en Angleterre. Aux colonies ?
    — Non, répondit Dante, en observant la lettre, ce qui rétablit le silence. C'est une relation d'affaires. Certaines transactions doivent être faites avant qu'il ne soit trop tard. (Cette réponse réticente surprit Rhea.) Mais ne nous laissons pas ennuyer par le travail. J'ai un cadeau pour toi, sais-tu ? (Il se leva et prit son manteau de mer, posé sur le coffre près de la porte.) J'allais te l'offrir demain, mais pourquoi pas maintenant ? L'instant me semble parfait !
    Sa main disparut dans une de ses poches et réapparut avec une petite boîte en cuir.
    — Tu es trop bon avec moi, protesta Rhea, inquiète de ces extravagances. C'est si peu nécessaire ! J'aurais aimé que tu ne commandes pas autant de nouvelles robes chez Mme Lamberé. D'autant que ses prix, comme son renom, ont vraiment augmenté !
    — Bien sûr ! C'est la meilleure. Penses-tu ne pas mériter les plus belles robes ? Celles-ci ne te plaisent-elles pas ? Elles ne sont pas convenables ? Si c'est le cas, j'aurai un mot à dire à

Weitere Kostenlose Bücher