Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les contrebandiers de l'ombre

Les contrebandiers de l'ombre

Titel: Les contrebandiers de l'ombre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Laurie McBain
Vom Netzwerk:
pour arrêter le bavardage de l'aubergiste, que veulent ces messieurs ?
    — Ils m'ont dit devoir faire une livraison, m'lord, répliqua M. Parkham en se tournant vers les intéressés avec un air mauvais. Et ils ont intérêt à m'avoir dit la vérité, sinon...
    Son regard en disait long. M. Parkham était un homme sérieux, qui savait se faire respecter dans son commerce.
    — Oh, mais c'est exact, m'lord ! s'écria un des jeunes hommes, préférant s'adresser au gentilhomme qui donnerait plus probablement les pourboires. Nous venons de chez Mme Lambere. Elle nous a envoyés avec les vêtements qu'elle a finis pour lady Rhea Claire. Elle a dit de faire vite, car la dame en avait besoin. Et madame n'aime pas décevoir les clients. Et que les Dominick payent toujours leurs notes immédiatement, a-t-elle dit. Sinon, m'lord, nous ne serions pas venus si tard, expliqua le jeune homme sans prendre le temps de respirer, les yeux fixés sur la dame qu'il avait enfin repérée dans le coin de la pièce.
    Les livreurs ne perdirent pas de temps à déballer leurs paquets. Leur contenu s'éparpilla sur un meuble qui prit aussitôt l'apparence d'un immense bouquet de fleurs.
    Une robe jaune et primevère damassée, brodée d'une chaîne de fleurs sauvages et de papillons, et un jupon de satin bleu piqué se répandirent en avant comme les premières heures du printemps après les frimas. Ensuite venaient un brocart rose avec un corset de soie blanche, richement brodé et semé de petits boutons de rose en satin, orné de manches bouffantes bordées de cascades de manchettes en dentelle à trois points, descendant jusqu'aux coudes.
    Suivait un taffetas turquoise en soie vaporeuse, avec volants et falbalas de dentelle de Valenciennes ; des nœud» violets décoraient les manches de la robe. Un jupon lavande s'échappa lestement de la masse multicolore. La pelisse en velours bleu saphir, bordée d'hermine, passa presque inaperçue, comme l'assortiment de mouchoirs, certains bordés de dentelle, d'autres brodés, ou simplement de couleurs vives. Les bas de soie, de tous les tons imaginables, avec des gants assortis, restèrent plies dans un coin. Les chaussons de satin rose, ceux de velours pourpre furent rapidement perdus dans la montagne de tissus. Le chapeau de soie lavande orné de plumes violettes eut droit à quelque attention, mais le chapeau de paille aux rubans jonquille et la bergère embellie-de roses en tissu furent oubliés.
    — Avec la permission de milady, je laisse ce paquet-ci fermé, ce sont chemises, corsets et sous-jupes, suggéra le plus volubile avec une courtoisie forcée, l'œil toutefois concupiscent.
    — Quelle prévenance ! répliqua Rhea, ignorant le regard de l'individu. Ma mère et moi avons toujours été satisfaites de nos achats chez Mme Lambere. Je n'ai pas plus de raisons de me plaindre aujourd'hui. Mme Lambere s'est surpassée pour cette robe : elle est magnifique !
    —Madame sera très heureuse d'entendre cela. Bien sûr, m'lady a un goût exquis. Et si je puis me permettre, j'ai su dès le moment où m'lady est entrée chez Mme Lambere que cette robe était la sienne, et celle de nulle autre. Et madame m'a souvent confié que la duchesse de Camareigh est sa cliente favorite, et si vous voulez bien me pardonner, une des plus belles femmes du royaume, tout comme sa fille. Comme Sa Grâce le duc doit être heureux d'avoir d'aussi jolies femmes dans sa maison ! Pour citer madame, c'est magnifique ! s'exclama le jeune homme. (Son accent était atroce, mais ses gestes éloquents.) Madame m'a dit combien Camareigh est une demeure extraordinaire. Je crois que madame est allée jusqu'à Camareigh pour préparer les nouvelles robes de Mme la duchesse. Oui, Sa Grâce est certainement un homme comblé ! ajouta-t-il, l'œil résolument attiré par le décolleté de Rhea.
    Il retira un fil ou deux dans la couture.
    — C'est très gentil à vous, monsieur , mais comme je suis le gentilhomme qui réglera les factures pour ces vêtements, je serais ravi que dorénavant vous adressiez ces remarques à moi et non à Sa Grâce, interrompit Dante Leighton d'une voix glacée.
    Le jeune commissionnaire n'avait plus grand espoir de recevoir un quelconque pourboire, et considérant le regard du célèbre capitaine, il espéra simplement sortir de la pièce en un seul morceau.
    Il était en train de s'esquiver vers la porte dans cette intention quand une des chambrières entra avec un plateau à thé et poussa un

Weitere Kostenlose Bücher