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Les contrebandiers de l'ombre

Les contrebandiers de l'ombre

Titel: Les contrebandiers de l'ombre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Laurie McBain
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Claire. Ou quelque hideuse manie en société. Voilà quinze jours aujourd'hui qu'on l'a amené à Camareigh, se plaignit Caroline Winters, qui était surtout furieuse de voir Rhea plus belle et plus mince qu'elle, alors qu'elle était enceinte. (Malgré tout, elle se resservit du riz et du gâteau aux pommes.) Pourtant, s'il est aussi beau que le proclament les femmes de chambre... (Elle lança une œillade en coulisse à Rendale.) Certainement pas aussi beau que Wesley, c'est sûr !
    Malgré les tentatives ininterrompues qu'elle menait depuis deux semaines pour séduire le seigneur de Rendale, celui-ci n'avait toujours pas modifié son comportement indifférent à l'égard de Caroline.

    — Il est malade et fiévreux. En plus, ce serait difficile pour lui de se déplacer avec une cheville cassée, expliqua sir Jeremy avec une patience renouvelée. Tu sais combien j'ai du mal à le faire quand j'ai une attaque, et justement...
    — Papa, qu'as-tu entendu dire à Londres à propos du mari de Rhea ? J'ai essayé de m'en souvenir toute la journée, soupira Caroline. C'était au sujet de son passé, bien sûr. Mais ce ne doit pas être très intéressant pour toi, Rhea. Il a dû tout te dire à propos de sa fuite d'Angleterre. Il ne doit pas y avoir de secret entre vous !
    En vain, Caroline essayait de provoquer Rhea.
    Richard, le frère de la duchesse, émergea de son livre.
    — Pour être ennuyeux, il suffit de tout révéler.
    — Oncle Richard, fit Rhea avec douceur. C'est inutile de taquiner quelqu'un qui ne peut comprendre.
    — Je sais, mais elle m'irrite tant. En outre, tu ne te défends pas. C'est le privilège de l'oncle...
    Mais raconte-moi encore qui était cet homme, là, à bord du navire, qui connaissait mon père.
    C'est étonnant quand même, le destin des gens. J'aimerais parfois faire une étude sur les migrations des hommes et des familles, étudier les causes et les effets de ces mouvements. Ce serait intéressant, non ?
    Rhea le regarda avec attendrissement. C'était un si charmant personnage, son Oncle ! Plein d'idées comme ça.
    Leurs parents morts, lord Richard Wrainton était venu vivre chez sa sœur à Camareigh, alors qu'il avait l'âge de Robin. Il était dans son univers. Il n'était pas ennuyeux et avait toujours beaucoup amusé sa nièce et ses neveux. Pour eux, il jouait plus le rôle d'un grand frère. Resté longtemps garçon, il avait finalement épousé, sa myopie s'aggravant, une orpheline protégée par le général sir Terence, bien qu'elle n'eût fait aucun effort pour attirer ce noble Ecossais qui possédait quelques domaines et un château dans les Hautes-Terres d'Ecosse.
    — Oh ! Mais bien sûr ! Je m'en souviens maintenant ! s'exclama brusquement Caroline d'une voix claironnante. Le mari de Rhea était accusé du meurtre d'une jeune fille !
    Toute la satisfaction était pour elle, comme l'attention de chacun.
    — Mon Dieu ! Quelle horreur ! Est-ce vrai ? murmura Rendale.
    Les joues de Rhea se colorèrent en sentant peser sur elle les regards perplexes de l'assemblée.
    Heureusement, les principaux intéressés n'étaient pas présents. Quelle réponse pouvait-elle donner ?
    — Se pourrait-il que tu aies épousé un meurtrier ? C'est horrible ! reprit Caroline. Moi, j'aurais vraiment peur de rester dans la même chambre que lui ! Je veux dire... S'il a effectivement des colères incontrôlables, il pourrait bien recommencer, non ? Remarquez, il s'agissait peut-être d'un meurtre calculé...
    — Caroline ! Cette fois, tu es allée un peu trop loin ! J'ai honte pour toi ! s'écria sir Jeremy, le visage écarlate. Je t'en prie, Rhea, accepte nos excuses les plus sincères...
    — Oh, papa ! cracha Caroline, bravant son père. C'est toi-même qui m'as raconté l'histoire.
    Les Fletcher et Francis Dominick avaient abandonné leurs cartes à jouer et jetaient des coups d'œil en biais vers les fauteuils où se trouvaient Rhea et oncle Richard.
    Quand Caroline sentit enfin les regards durs qui la fixaient intensément, elle prit un air offensé et s'exclama, presque en larmoyant :
    — Eh bien ! Je ne comprends pas pourquoi vous me toisez ainsi ! Ce n'est pas moi qui suis accusée de meurtre !
    — Non, mais vous venez de répéter ici un de ces sinistres commérages, dans le but avoué de faire du mal, répliqua l'oncle Richard, sur un ton hargneux que nul n’attendait de lui. (Toute la famille en fut ébahie. Richard avait toujours passé pour un homme discret et courtois.)

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