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Les contrebandiers de l'ombre

Les contrebandiers de l'ombre

Titel: Les contrebandiers de l'ombre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Laurie McBain
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donner d'occasions de rire au petit lord. Il fit le tour du manège.
    — C'est mieux, l'ami, mais ne tiens pas ta bride si fort. Détends-toi, cria Butterick. Voilà, ça va mieux maintenant ! Allez ! Donne-lui un petit coup sur le flanc, et mets-la au trot !
    — On en a pour jusqu'à demain minuit avant qu'ils reviennent à l'écurie ! lança l'intarissable Robin.
    Butterick lui adressa un regard de profonde désapprobation. Il devenait un petitfaiseur d'ennuis, ce garçon. C'était déjà un chenapan, mais il n'avait jamais fait de mal. Avec l'arrivée de Conny Brady, Robin s'était senti menacé dans son royaume. Son comportement était celui d'un sauvage. Butterick se demanda si la duchesse s'en était rendu compte.
    — Va, c'est bien, mon garçon. Continue ! cria Butterick à Conny, qui faisait trotter la jument avec une aisance croissante.
    — Je parie qu'il va dégringoler avant de revenir ! souffla Robin.
    Il repéra aussitôt ce qu'il cherchait et lança un grand coup de pied dans un seau qui traînait sur une marche du bâtiment. Le vacarme qui s'ensuivit provoqua la troisième chute de Conny en effrayant la jument.
    — Vous allez bien, Master Brady ? demanda Butterick, accouru à l'aide du malheureux.

    — Sûr ! Il en faudrait plus pour qu'un petit bas-bleu, qui ne ferait pas la différence entre une bonnette et une écoutille, arrive à me dégoûter du cheval ! fit Conny en se frottant le coude.
    Butterick ne comprit pas tout le sens de cette réponse, mais il avait au moins une certitude, c'était que le petit Irlandais, dans une rencontre « entre quatre yeux », serait le plus fort, parce que, là où il avait appris à se battre, il ne devait pas y avoir beaucoup de jeunes gens nobles.
    — C'est suffisant pour aujourd'hui, décida Butterick.
    Les esprits s'étaient par trop échauffés et, en outre, des visiteurs venaient d'arriver. Il allait devoir s'occuper de leurs équipages. Un grand bal avait lieu, ce soir.
    — Allez ! Dégagez ! Tous !
    — De toute façon, nous n'en aurions pas vu beaucoup plus aujourd'hui, lança Robin.
    — Maintenant, cul-terreux, répliqua Conny avec violence, j'aimerais te voir en haut du mât de cacatois, ou sur une vergue de perroquet. Là, tu perdrais un peu de cette belle jactance. C'est sûr ! Oh, bien sûr, le capitaine fait ça tout le temps, et Sa Grâce serait capable de le faire aussi, parce que c'est un homme, lui. Même lord Andy serait là-haut en cinq sec ! Salut, les petits, j'me taille, sinon Butterick va nous engager comme garçons d'écurie !
    Furieux, Robin se précipita à la poursuite de l'Irlandais, suivi par le reste de la bande. Conny n'était pas très loin : Robin le rattrapa au pied d'un des grands chênes centenaires qui bordaient le chemin d'accès au château.
    — Tu crois tout savoir, c'est ça ? fit Robin.
    — Certainement pas, mais sûrement beaucoup plus que toi.
    — Comme quoi ?
    — Comme ça !
    Robin Dominick, entouré de ses cousins, vit avec stupéfaction le jeune protégé de Dante Leighton retirer ses bottes et sauter dans les premières branches du chêne. Il disparut dans le feuillage avant de réapparaître plus haut, faisant d'horribles grimaces provocatrices.
    — Ooooh ! Comment tu as fait ! s'exclama Maggie, les yeux ronds d'émerveillement.
    — Rien de plus facile, si tu sais comment t'y prendre ! C'est du gâteau à côté des vergues du Dragon des mers, se vanta Conny. Ici, ça ne bouge pas !
    Il s'évanouit dans les feuillages pour émerger encore plus haut.
    — On pourrait presque voir la mer !
    — Si tu étais intelligent, tu saurais qu'on est trop loin à l'intérieur des terres ! s'esclaffa Robin.
    — Tu crois ça, hein ? Au moins, je peux voir derrière Camareigh, et même plus haut, par-derrière les collines ! Plus loin que tu n'as jamais été !
    Conny grimpa encore plus haut dans l'arbre.
    — Et pourquoi t'essaies pas de toucher le soleil, pendant que tu y es, Master Brady ? se moqua Robin.
    — Et que n'essaies-tu toi-même, lord Robin ? Peur de monter? Peut-être gentilhomme sur le dos d'un cheval, mais sur un navire, tu gratterais et laverais les ponts !
    — Tu vas le laisser te traiter de trouillard ? fit Stuart, content d'être en dehors du coup.
    — Vous avez l'air ridicule, de là où je suis ! continua la voix des sommets.
    — Je vais dégonfler ce vantard ! grogna Robin.
    Robin Dominick s'élança, tandis que la bande reculait pour mieux apprécier la progression.
    Personne n'avait

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