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Les Décombres

Les Décombres

Titel: Les Décombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lucien Rebatet
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patates que les intendants de son grade ont laissé pourrir, ce pays, dis-je, est un pays qui se liquéfie, et ladite institution y a travaillé grand train.
    On ne parvient pas à mesurer l’abaissement d’un corps qui ne saurait avoir d’autre loi et d’autre fin que l’action, et qui satisfait pleinement sa conscience avec des singeries comme le revolver de Laure, ou les gants beurre frais des sous-lieutenants vichyssois.
    L’action et l’attitude n’ont jamais été confondues, par des Aryens adultes, avec une aussi primitive candeur.
    L’armée reflète comme un miroir monstrueusement grossissant le cabotinage de toute la démocratie française. Elle a réalisé sur ses automates une perfection de la vacuité mentale dont seule la cloche pneumatique fournit la comparaison.
    Tout métier comporte ses tics et ses poncifs. Dans l’armée, il ne reste plus que cela.
    On voudrait pourtant arriver à ce qu’elle laissât à peu près complets, dans l’avenir, les hommes normalement constitués qui pourront venir à elle. J’allais ébaucher quelques lignes sur une réforme intellectuelle de son enseignement, car c’est là l’essentiel. Saint-Cyr et Polytechnique sont des fabriques à robots, suffisants sur tous les chapitres où ils sont nuls, inconsistants chaque fois où leur autorité devrait trancher. Mais ce n’est ni en un an, ni même en plusieurs, ni en quelques décrets que l’on y portera remède, et nous avons pour l’instant des soucis plus graves et plus urgents. Il importe avant tout de neutraliser les militaires au plus vite, et de ne rien laisser de quelque importance politique ou sociale dans leurs mains. C’est demain, en Afrique, en Syrie, à Madagascar, que l’armée pourra montrer si elle est capable de reconquérir notre empire sur l’ennemi anglais et l’honneur pour elle-même.
    Mon ami Robert Brasillach l’a dit magnifiquement : « En Europe, la paix ; en Afrique, la grandeur ». Que les militaires qui n’ont pas encore atteint les grades de l’artériosclérose s’efforcent d’enfoncer cette parole d’or sous leurs képis. Nous ne leur en demandons pas davantage.

LE MONDE ET NOUS
    Je ne saurais sincèrement dire que, pour ma part, j’éprouve de l’anglophobie.
    La guerre à été provoquée par deux agents étroitement associés, dont les responsabilités sont égales et confondues : les Juifs et la Grande-Bretagne.
    Les Anglais avaient acheté chez nous des féaux pour nous entraîner dans leur camp. Ils ne pouvaient déclencher cette guerre sans nous. Tel était leur jeu. Nous sommes en droit de le juger. Nous serions mal fondés à y introduire des passions nationales. Nous sommes d’abord francophiles, parce que nous nous attachons avant tout au sort de la France. Il est donc normal que nous réservions aussi nos haines pour la francophobie, c’est-à-dire pour les Français qui ont trahi leur pays. J’entends par là, non point seulement les vulgaires vendus, à la façon d’un Kerillis ou d’un Bois, mais tous les sous-français, des royalistes aux blumistes, qui ne pouvaient plus concevoir une destinée pour la France qu’à la remorque des Anglo-Juifs. Ceux-là étaient du reste plus dangereux, parce qu’infiniment plus nombreux et écoutés que les stipendiés purs et simples. La trahison par affaissement du sens national est un crime aussi bien que la trahison monnayée. Pour les hommes d’affaires, ayant lié leur existence au Stock-Exchange, ils cumulaient agréablement l’une et l’autre turpitudes.
    Les Anglais ont déclaré la guerre à l’heure choisie par eux. Il y a toute apparence que ce choix fut celui du peuple entier, sans aucune comparaison, en tout cas, avec la morne résignation française : la différence entre le seigneur qui, du haut de son palanquin s’en va chasser le tigre quand il se sent le ventre dispos, et le paria à pied qui s’échinera dans la jungle et rabattra la bête.
    Les mobiles de la guerre anglaise étaient foncièrement bancaires et commerciaux. Ce qui ne les empêchait point d’être nationaux, impériaux, toute notion de grandeur britannique étant inséparable de l’omnipotence financière. Ainsi constitué, l’orgueil patriotique des insulaires était d’une solidité à toute épreuve. La certitude que maints étrangers seraient d’abord ses champions dans les plus périlleux tournois facilitait d’ailleurs son serein épanouissement.
    L’ensemble du système est typiquement

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