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Les derniers jours de Jules Cesar

Les derniers jours de Jules Cesar

Titel: Les derniers jours de Jules Cesar Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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expédition contre les Parthes. S’il
gagne, son prestige augmentera démesurément.
    — Oui. Et Decimus Brutus devrait le suivre à la tête de
la XII e … »
    Publius Sextius baissa la tête, pensif. Des cris d’oiseaux
transpercèrent la brume, que des silhouettes sombres traversaient.
« Decimus Brutus… Un de ses meilleurs officiers, un des rares amis en qui
il ait confiance. Qui peut donc l’avoir poussé à… »
    Nebula se rapprocha. Publius Sextius entendit le bruit de
ses pas sur le gravier.
    « Probablement son ami Cassius, ou son homonyme Marcus
Junius Brutus. Ou encore les deux. »
    Le centurion avait envie de se retourner, mais il se retint.
« Pourquoi ? César a récompensé aussi bien Marcus Junius Brutus que
Cassius Longinus. Il leur a sauvé la vie. Pourquoi voudraient-il sa
mort ? »
    Nebula garda le silence un moment, comme s’il avait du mal à
saisir le sens de ces propos. Un souffle d’air fit ondoyer la brume qui
s’élevait des fossés et des sillons dans les champs.
    « On voit que tu es un soldat, Publius Sextius. Un
homme politique ne se poserait jamais une telle question. C’est justement parce
que César leur a sauvé la vie qu’ils pourraient avoir envie de le tuer. »
    Le centurion secoua la tête, incrédule, même s’il sentait
que tout cadrait, dans cette histoire : Antoine contacté par Trebonius
afin qu’il participe à une conjuration, cet Antoine même qui avait offert
quelques jours plus tôt la couronne royale à César devant une foule immense et
enflammée, mal disposée ; Decimus Brutus qui préparait, semblait-il, une
guerre. Des signaux évidents. « Il faut avertir César sans tarder. Il n’y
a pas un instant à perdre.
    — Oui, il est bon de l’informer au plus vite, même si
rien ne dit que les conjurés entreront rapidement en action. Je dois vérifier
certains renseignements. Je te dirai comment agir.
    — Si tu m’aides à résoudre cette affaire, tu ne le
regretteras pas. Je te jure que ce sera le coup de ta vie. Tu auras ensuite tout
loisir d’abandonner ton métier. »
    N’obtenant pas de réponse, il demanda :
« Nebula ? »
    Il pivota lentement. Nebula avait disparu. Il s’était
évanoui dans la nature. Peut-être l’observait-il de derrière un des érables,
peut-être se trouvait-il à l’intérieur du temple, dans une cachette qu’il était
le seul à connaître, s’amusant à se représenter sa stupeur et son étonnement
devant ce prodige. Alors qu’il examinait les alentours, Publius Sextius
remarqua, sur une marche du temple, un rouleau en cuir fermé par un lacet. Il
le ramassa et l’ouvrit. Il contenait un itinéraire menant à Rome.
    Le soleil commençait à transpercer la brume et à projeter
des ombres sur le sol. Le centurion glissa deux doigts dans sa bouche et
siffla. Quelques instants plus tard apparut un cheval bai. Il grimpa sur son
dos et le poussa.
    « Ne te brise pas les os, centurion ! entendit-il
dans son dos.
    — Ça ne risque pas d’arriver. »
    Nebula ressurgit de derrière des branchages entassés là par
les vignerons. Publius s’était déjà volatilisé. « Ce n’est pas dit »,
songea-t-il.
     
     
    Mutinae,
Caupona ad Scultemmam, Nonis Mart., hora tertia
    Modène,
auberge À la sentinelle, 7 mars,
    huit
heures du matin
     
    La voix du fleuve qui coulait tout près, gonflé par les
pluies récentes, était aussi forte que le bruissement des clients rassemblés
dans l’auberge pour la nuit. Nebula pénétra dans la salle après avoir nettoyé
ses sandales sur le paillasson. Il s’assit dans un coin, à côté de la cuisine,
et patienta. L’individu qu’il attendait ne tarda pas à le rejoindre.
    « Alors ? Comment ça s’est passé ?
    — L’homme est chargé de deux missions, toutes deux
vitales pour l’individu qui possède le pouvoir suprême dans notre République.
    — Où est-il à présent ?
    — Il file sur le chemin le plus court menant à Rome.
    — C’est-à-dire ? »
    Nebula soupira.
    « J’ai compris. Combien veux-tu ?
    — J’ai dû emprunter de l’argent et risquer ma vie pour
obtenir cette information.
    — Tu n’es qu’un salopard, Nebula. Accouche et
finissons-en.
    — Il emprunte l’itinéraire que je lui ai indiqué et que
je suis le seul à connaître.
    — Combien ?
    — Dix mille.
    — Hors de question.
    — Tant pis. Dans ce cas, je quitterai ces terres avant
que mes créditeurs ne m’expédient dans les bras de

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