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Les derniers jours de Jules Cesar

Les derniers jours de Jules Cesar

Titel: Les derniers jours de Jules Cesar Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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à
appareiller. »
    Le précepteur, un eunuque à la peau sombre, s’éloigna d’un
pas empressé.
     
     
    Romae,
in Curia Pompeii, Id. Mart., hora quinta
    Rome,
curie de Pompée, 15 mars, dix heures du matin
     
    Marcus Junius Brutus, dont le cœur battait la chamade,
cherchait à tout instant le regard rassurant de Cassius, comme les autres
conjurés au reste. Le moindre mouvement, le moindre mot inattendu les faisaient
trembler.
    Publius Servilius Casca sursauta : un sénateur
l’attrapait par le bras et murmurait à son oreille : « Brutus m’a
révélé le secret que tu caches… »
    Se croyant perdu, il balbutia : « Ce n’est pas
possible, pas lui…
    — Je sais que tu veux présenter ta candidature au rang
d’édile. Brutus m’a également expliqué comment tu as réussi à amasser assez
d’argent pour financer ta campagne électorale. »
    Casca poussa un soupir de soulagement et recouvra son
sang-froid. « Je n’accepte pas ces insinuations, lui lança-t-il brusquement.
Mon attitude a toujours été irréprochable. »
    Brutus s’était approché de Cassius avec qui il conversait
tout bas. C’est alors que le vieux Popilius Laenas, un des membres les plus
âgés de l’assemblée, les rejoignit. Il susurra en les entraînant à l’écart :
« Je vous souhaite de réussir. Mais ne tardez pas, car un tel projet ne
pourra rester longtemps secret. » Sur ces mots, il s’éloigna en toute
hâte.
    Brutus et Cassius étaient consternés. Popilius savait-il
donc ? Combien de sénateurs étaient-ils dans son cas ? Voyant le
vieillard se diriger vers César, qui avait presque atteint le seuil de la
salle, Brutus s’exclama : « Regarde ! Il s’approche de César…
C’est terminé, mon ami, soyons prêts à nous infliger une mort honorable. Que
notre sang retombe sur le tyran ! Passe le mot aux autres. » Cassius
s’exécuta, avertissant Pontius Aquila, qui se trouvait près de lui, et Aquila
se tourna vers Rubrius Ruga.
    Popilius Laenas et César bavardaient toutefois avec
désinvolture, même s’il était impossible de saisir leurs paroles.
    Les conjurés se munirent de leur poignard et chacun se plaça
auprès du camarade avec lequel il échangerait un bref coup mortel.
    Mais Popilius baisa alors la main de César qui semblait lui
dispenser des paroles rassurantes.
    Brutus hocha la tête à l’adresse de ses compagnons qui se
calmèrent. Au même moment survint un serviteur à bout de souffle qui le
demandait. « Ta femme, maître…
    — Parle, que s’est-il passé ?
    — Elle ne va pas bien du tout, elle est même peut-être…
    — Quoi ? insista Brutus en le saisissant par ses
vêtements.
    — … peut-être morte », acheva le serviteur avant
de tourner les talons.
    Brutus baissa la tête, accablé. Il aurait voulu se
précipiter auprès de Portia, mais il ne pouvait abandonner ses amis : quoi
qu’il arrive, cette journée serait funeste pour lui.
    C’est alors que César alla s’asseoir.
    Un bref échange de regards entre Cassius et Tillius Cimbrus
déclencha la phase suivante.
    Le second s’approcha du dictateur.
    « Qu’y a-t-il, Cimbrus ? Ne me demande pas encore
une fois de mettre fin à l’exil de ton frère. Tu connais mon avis et je n’en ai
pas changé.
    — Mais, César… Je t’en prie… » Il s’agrippa à la
toge de son interlocuteur, qui glissa.
    C’était le second signal. Casca, qui s’était placé derrière
l’homme d’État, assena le premier coup.
    Un rugissement de lion blessé retentit à l’intérieur et à
l’extérieur de la salle. César s’exclama : « C’est une
attaque ! » et saisit son stylet afin de frapper le bras de son
assaillant. La main de Casca trembla et le second coup n’infligea qu’une
blessure superficielle. Le dictateur n’avait toutefois aucune issue : de
tous côtés, des poignards se tendaient vers lui.
    Des hurlements retentissaient dans le sénat. Un de ses
membres cria le nom de Cicéron.
    Absent.
    Dehors, Antoine se tourna vers la salle, mais Gaius
Trebonius l’immobilisa contre le mur. « Laisse tomber. C’est
terminé. »
    Atterré, il s’enfuit.
    Gaius Trebonius brandit à son tour un poignard et rejoignit
ses complices.
    César essayait encore de se défendre, mais tous les conjurés
s’étaient rués sur lui.
    Tous voulaient plonger leur arme dans son corps. Ce faisant,
ils se gênaient les uns les autres et se blessaient. Le dictateur se débattait
furieusement. Sa

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