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Les derniers jours de Jules Cesar

Les derniers jours de Jules Cesar

Titel: Les derniers jours de Jules Cesar Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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de se noyer
dans la foule.
    Antoine survint sur ces entrefaites.
    Decimus Brutus le salua. La foule grossissait à leur
passage. Artémidore évalua le point par où César passerait et s’y dirigea. En
jouant des coudes, il atteignit le premier rang. Il put ainsi fourrer son
rouleau entre les mains de César. « Lis-le tout de suite ! »,
lui dit-il. Puis il s’enfuit, effrayé par son propre geste.
    La cohue augmentait tant que César fut presque porté à bout
de bras jusqu’à l’entrée de la curie. Poussé, pressé, déporté, il ne parvint
pas à ouvrir le rouleau. Quelques sénateurs formèrent un couloir pour lui
permettre de gagner tranquillement la salle. Antoine lui emboîta le pas, même
si Decimus Brutus semblait désireux d’échanger quelques mots avec lui. C’est
alors que Gaius Trebonius se présenta. Il saisit Antoine par le bras et le
retint à l’extérieur pour lui communiquer une nouvelle importante.
    César passa si près d’eux qu’ils auraient pu le toucher.
     
     
    Romae,
in aedibus Bruti, Id. Mart., hora quarta
    Rome,
demeure de Brutus, 15 mars, neuf heures du matin
     
    Rongée par l’inquiétude, Portia ne parvenait pas à se
calmer. Elle essayait de calculer la durée de l’attentat, de compter les pas de
son mari et de ceux qui s’apprêtaient à passer à l’action, mais l’angoisse la
submergeait. Elle demanda à une servante revenue du Forum où elle avait fait
des courses si elle avait des nouvelles de Brutus. N’ayant obtenu aucune
réponse satisfaisante, elle appela un domestique et lui ordonna de courir à la
curie voir s’il s’était produit quelque chose. Comme il ne réapparaissait pas,
elle en dépêcha bientôt un second.
    L’attente étirait le temps d’une façon démesurée et amenait
Portia à croire que l’absence de nouvelles était due au fait que tout était
perdu, que le complot avait été déjoué, que Brutus et ses amis avaient été
capturés et punis.
    En réalité, si ses serviteurs ne rentraient pas, c’était
parce qu’ils n’étaient pas encore arrivés.
    L’angoisse était maintenant intolérable. Portia arpentait
l’atrium en se tordant les mains, le souffle court. Elle s’efforça de
réintégrer ses appartements, mais son cœur battait la chamade et elle avait du
mal à respirer. Ses belles lèvres blêmirent, ses jambes fléchirent et elle
s’effondra, inconsciente.
    Des servantes accoururent dans des hurlements et tentèrent
de la réanimer. En vain. Leurs cris alertèrent les voisins qui la découvrirent
immobile et pâle. Le bruit selon lequel elle était morte se répandit et l’on
partit avertir Brutus.
    Mais Portia se ressaisit bientôt. Elle ne pouvait imaginer
que la nouvelle de sa mort volait au même moment vers la curie où Brutus
serrait un poignard entre ses doigts et s’apprêtait à s’en servir.
     
     
    Romae,
in hortis Caesaris, Id. Mart., hora quarta
    Rome,
jardins de César, 15 mars, neuf heures du matin
     
    Publius Sextius freina son cheval devant l’entrée de la
villa et montra son titulus au portier. « Annonce-moi à la reine.
Je suis le centurion Publius Sextius. Elle m’attend. Et envoie quelqu’un payer
le batelier amarré au pont Sublicium. »
    Le reconnaissant, le portier le conduisit aux appartements
de Cléopâtre. La reine le reçut sur-le-champ. « Tu es blessé, dit-elle en
le voyant tituber, mortellement pâle. Je vais demander à mes médecins de te
soigner.
    — Non. Le temps presse. Écoute-moi, ma reine, j’ai mené
à bien la mission que tu m’avais confiée. Je dispose d’indices suffisants pour
affirmer que des conjurés s’apprêtent à tuer César. Le fait qu’on ait tenté de
m’empêcher de rallier la ville, pis, de me supprimer, laisse entendre que le
passage à l’acte est imminent. Permets-moi de rejoindre mon général et de
l’avertir.
    — En es-tu certain ? demanda Cléopâtre, hésitante.
    — Non, ma reine. Bien sûr que non. Mais c’est hautement
probable. Où est César à présent ? Il faut que je me tienne à ses côtés.
    — Il assiste à la séance du sénat.
    — Prends toutes les précautions que tu jugeras
nécessaires pour ta sécurité. Je dois m’en aller. Je t’expliquerai ensuite ce
que j’ai appris.
    — J’attendrai », dit Cléopâtre. Mais Publius
Sextius était déjà reparti. Elle appela donc le précepteur de son fils et lui
ordonna : « Prépare le prince. Et que mon navire soit prêt

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