Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
Vom Netzwerk:
parfums si doux ;
    Le souffle aimé de ma patrie,
    Du moins, je le retrouve en vous !

Chapitre 5
  Nydia rencontre Julia. – Entrevue de la sœur païenne et du frère converti. – Notions d’un Athénien sur le christianisme
     
    « Quel bonheur pour Ione !… heureuse, elle s’assied à côté de Glaucus… elle entend sa voix, elle peut le voir, elle !… »
    Ainsi se parlait à elle-même la pauvre aveugle en marchant seule, vers la fin du jour, et en regagnant la maison de sa nouvelle maîtresse, où Glaucus l’avait précédée. Elle fut interrompue soudain dans son monologue par la voix d’une femme :
    « Bouquetière aveugle, où vas-tu ? tu n’as point de corbeille sous le bras ; as-tu vendu toutes tes fleurs ? »
    La personne qui s’adressait en ces termes à Nydia et qui avait plutôt, dans ses traits et dans son maintien, l’air hardi d’une dame que la contenance d’une vierge, était Julia, la fille de Diomède. Son voile était à moitié relevé ; elle était accompagnée par Diomède lui-même, et par un esclave qui portait une lanterne devant eux ; le marchand et sa fille revenaient de souper chez un de leurs voisins.
    « Ne te rappelles-tu plus ma voix ? continua Julia ; je suis la fille du riche Diomède.
    – Ah ! pardonnez-moi, je me souviens du son de votre voix ; mais, noble Julia, je ne vends plus de fleurs.
    – J’ai entendu dire que tu avais été achetée par le bel Athénien Glaucus ; est-ce vrai, jolie esclave ? demanda Julia.
    – Je sers la Napolitaine Ione, répondit Nydia d’une manière évasive.
    – Ah ! il est donc vrai, alors…
    – Viens, viens, interrompit Diomède, son manteau posé sur sa bouche… la nuit devient froide… je n’ai pas envie de rester ici, pendant que tu babilleras avec cette fille aveugle… Viens ; qu’elle nous suive à la maison, si tu veux lui parler.
    – Oui, suis-nous, mon enfant, dit Julia du ton d’une femme qui n’est pas accoutumée à rencontrer des refus. J’ai beaucoup de choses à te demander, viens.
    – Je ne puis ce soir, il est trop tard, répondit Nydia ; il faut que je rentre : je ne suis pas libre, noble Julia.
    – Quoi ! la douce Ione te gronderait-elle ? Ah ! je ne doute pas que ce ne soit une seconde Thalestris. Viens donc demain. Souviens-toi que j’ai été de tes amies autrefois.
    – Vos souhaits seront remplis, répondit Nydia.
    Et Diomède s’impatientant de nouveau et gourmandant sa fille, Julia fut obligée de suivre son père, sans avoir interrogé Nydia sur le sujet qu’elle avait à cœur de traiter avec elle.
    Maintenant, retournons vers Ione. L’intervalle écoulé entre la première et la seconde visite de Glaucus ne s’était pas passé d’une façon très gaie pour elle : elle avait reçu la visite de son frère, qu’elle n’avait pas revu depuis le soir où il avait aidé à la délivrer de l’Égyptien.
    Occupé de ses seules pensées, pensées d’une nature sérieuse et exclusive, le jeune prêtre n’avait guère songé à sa sœur. À la vérité, les hommes de cet ordre d’esprit qui aspirent toujours à quelque chose placé au-dessus de la terre, ne sont que peu enclins ordinairement aux affections de notre monde ; Apaecidès n’avait donc pas désiré depuis longtemps ces doux entretiens de l’amitié, ces tendres confidences qu’il recherchait dans sa jeunesse près d’Ione, et qui sont si naturels entre des personnes unies par des liens fraternels.
    Cependant Ione n’avait pas cessé de regretter cet éloignement ; elle l’attribuait aux devoirs de plus en plus sévères, sans doute, de la confrérie à laquelle il appartenait. Souvent, au milieu de ses plus brillantes espérances et de son nouvel attachement à son fiancé, souvent elle pensait au front soucieux de son frère, à ses lèvres dont le sourire avait disparu, à son organisme affaibli ; elle soupirait à l’idée que le service des dieux jetait une ombre si noire sur cette terre qu’ils ont créée.
    Mais le jour où il vint chez elle, il y avait un étrange calme sur ses traits, une expression tranquille et satisfaite dans ses yeux enfoncés, qu’elle n’avait pas remarquée depuis plusieurs années. Cette apparente amélioration n’était que momentanée : c’était une fausse sérénité, que le moindre vent pouvait troubler.
    « Que les dieux te soient propices, mon frère ! dit-elle en l’embrassant.
    – Les dieux ! ne parle pas si vaguement, peut-être

Weitere Kostenlose Bücher