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Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
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fin ; et tu ne m’aimes pas, tu m’abandonnes… Oh ! ne me quitte pas maintenant ! je sens bien que je n’ai que peu de temps à vivre ; laisse-moi te contempler jusqu’au dernier moment !… Ne suis-je pas né dans la brillante contrée de tes pères ?… J’ai gravi les hauteurs de Phyle, j’ai cueilli l’hyacinthe et la rose parmi les bouquets d’oliviers de l’Ilyssus. Tu ne dois pas m’abandonner, toi, car tes ancêtres étaient les frères des miens : ah ! l’on dit que cette terre est belle, que ces climats sont purs ; mais je veux t’emmener avec moi… Oh ! noire vision, pourquoi jeter ton image entre elle et moi ?… La mort est empreinte, calme et terrible, sur ton front… J’aperçois sur ta lèvre un sourire qui tue… Ton nom est Orcus, mais sur terre les hommes t’appellent Arbacès… tu vois, je te connais… fuis… ombre fatale, tes enchantements ne te serviront à rien.
    – Glaucus, Glaucus ! » murmura Nydia, en cessant de le retenir et en tombant sans connaissance sur le pavé, oppressée par le remords, l’épouvante et la douleur.
    « Qui m’appelle ? s’écria-t-il. Ione, est-ce toi ? ils l’ont emportée… sauvons-la. Où est mon style ?… ah ! je l’ai… Ione, je viens à ton secours, je viens, je viens… »
    À ces mots, l’Athénien franchit le portique d’un bond, traversa la maison, et sortit d’un pas rapide et chancelant, en se parlant à lui-même, le long des rues éclairées par les étoiles. La funeste potion brûlait comme du feu dans ses veines, car ses effets augmentaient encore de la disposition où le banquet avait mis ses esprits. Accoutumés aux excès qui suivaient les repas nocturnes, les citoyens souriaient, et se rangeaient pour le laisser passer, en se faisant des signes d’intelligence ; ils s’imaginaient que Glaucus ressentait l’influence de Bacchus, fort honoré à Pompéi ; mais ceux qui attachèrent deux fois les yeux sur son visage tressaillirent d’un effroi sans nom, et le sourire quitta leurs lèvres. Il parcourut les rues les plus populeuses ; il se dirigeait instinctivement vers la maison d’Ione, lorsque, arrivé à un quartier plus solitaire, il entra dans le solitaire bosquet de Cybèle, où Apaecidès avait rencontré Olynthus.

Chapitre 6
  Réunion de différents personnages.
Des fleuves qui, en apparence, coulaient séparément, unissent leurs eaux dans le même golfe
     
    Impatient de savoir si la potion fatale avait été administrée et quel effet elle avait pu produire, Arbacès résolut, ce soir-là même, de se rendre chez Julia, pour satisfaire sa curiosité. Il était d’usage, je l’ai déjà fait remarquer, que les hommes sortissent à cette époque avec leurs tablettes et leur style attachés à leur ceinture ; ils ne les déposaient que dans leur intérieur. En réalité, sous la forme d’un instrument qui servait à écrire, ils portaient avec eux dans ce style une arme aiguë et formidable {73} … Ce fut avec le style que Cassius frappa César dans le sénat. Prenant donc sa ceinture et son manteau, Arbacès sortit de sa maison, en maintenant avec un long bâton ses pas encore faibles, quoique l’espoir et la vengeance eussent conspiré, avec ses profondes connaissances médicales, à rétablir ses forces naturelles. Il prit le chemin de la maison de campagne de Diomède.
    Quel beau clair de lune que celui des pays du Sud ! dans ces climats, la nuit et le jour se confondaient si rapidement, que le crépuscule met à peine un intervalle entre la venue de l’une et le départ de l’autre. Un instant de pourpre plus foncé dans les nues, mille teintes roses sur les eaux !… une ombre à moitié victorieuse de la lumière !… Et les étoiles innombrables éclatent aussitôt dans les cieux… la lune monte d’un prompt essor… la nuit a recommencé son règne.
    L’astre de la nuit éclairait d’une lumière douce et brillante l’antique bosquet consacré à Cybèle… Les arbres majestueux dont l’âge remontait au-delà même de la tradition jetaient leurs longues ombres sur la terre, tandis qu’à travers les ouvertures de leurs branches, scintillaient les étoiles. La blancheur du sacellum situé au milieu du bosquet, et environné d’un sombre feuillage, présentait quelque chose d’abrupt et de frappant ; il rappelait l’intention qui avait fait consacrer le bosquet, sa sainteté et sa solennité.
    D’un pas furtif et léger, Calénus, se glissant sous

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