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Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
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déguisé, par la porte de derrière ; il apporte les sesterces, j’espère.
    – Oh ! oh ! je vais le trouver, dit Burbo ; en attendant, ne perds pas les coupes de vue, et fais attention au compte de chacun. Ne te laisse pas tromper, femme ; ce sont des héros, sans nul doute, mais ce sont aussi de vrais fripons. Cacus n’était rien à côté d’eux.
    – Ne crains rien, sot » ; telle fut la réponse conjugale.
    Burbo, satisfait de cette tendre assurance, traversa l’appartement, et passa dans les penetralia.
    « Ainsi, ces doux patrons vont venir examiner nos muscles ? dit Niger. Qui t’a fait avertir de cela, hôtesse ?
    – Lépidus. Il amène avec lui Claudius, le plus sûr parieur de Pompéi, et le jeune Grec Glaucus.
    – Un pari à propos d’un pari, cria Tetraidès ; vingt sesterces que Claudius pariera sur moi ; qu’en dis-tu, Lydon ?
    – Je dis que ce sera sur moi.
    – Non, sur moi, ajouta à son tour Sporus.
    – Pauvres fous ! croyez-vous qu’il puisse préférer quelqu’un à Niger ? reprit l’athlétique Niger en se nommant ainsi modestement lui-même.
    – Allons, bien ! » poursuivit Stratonice en perçant une grande amphore pour ses hôtes, qui venaient de s’asseoir autour de l’une des tables ; « hommes forts et braves comme vous pensez l’être, lequel de vous combattra le lion de Numidie, dans le cas où aucun criminel ne se présentera pour vous priver de cet honneur ?
    – Moi qui ai échappé à vos griffes, fière Stratonice, dit Lydon, je pourrais, je crois, affronter le lion.
    – Mais dites-moi, demanda Tetraidès en s’adressant à l’hôtesse, où donc est votre jeune et jolie esclave, la pauvre aveugle dont les yeux sont si brillants ? Il y a longtemps que je ne l’ai vue.
    – Oh ! elle est trop délicate pour toi, mon fils de Neptune {27} , répondit l’hôtesse, et même pour nous. Nous l’envoyons vendre des fleurs en ville et chanter des chansons aux dames. Elle nous gagne plus d’argent ainsi qu’elle ne ferait en demeurant à vous servir. En outre, elle a d’autres emplois qui restent sous la rose.
    – D’autres emplois ! dit Niger ; mais elle est trop jeune pour d’autres emplois.
    – Silence, brute ! dit Stratonice. Vous ne croyez pas qu’il y ait d’autre jeu que celui de Corinthe. Quand Nydia aurait deux fois l’âge qu’elle a à présent, elle serait également digne de Vesta… la pauvre enfant !
    – Mais écoutez, Stratonice, dit Lydon. Comment vous est venue cette esclave si jeune et si gentille ?… Il conviendrait mieux qu’elle fût la suivante d’une riche matrone de Rome que la vôtre.
    – C’est vrai, répondit Stratonice, et quelque jour je compte faire ma fortune en la vendant. Vous me demandez comment Nydia nous est venue ?
    – Oui.
    – Eh bien ! tenez, mon esclave Staphyla… vous vous rappelez Staphyla, Niger ?
    – Parfaitement. Une fille aux larges mains, avec une figure dans le genre d’un masque comique, comment l’oublierais-je ? par Pluton, dont elle est probablement la servante à cette heure !
    – Paix, butor ! Staphyla mourut un jour, et ce fut une grande perte pour moi ; et j’allai au marché pour acheter une autre esclave. Mais, par les dieux ! elles étaient devenues si chères depuis que j’avais acheté Staphyla, et l’argent était si rare, que je me disposais à quitter la place avec un vrai désespoir, lorsqu’un marchand m’attira par la robe. « Maîtresse, dit-il, veux-tu acheter une esclave à bon marché ? J’ai une enfant à vendre ; un marché d’or ! Elle est très petite, toute jeune encore, c’est vrai ; mais elle est vive et douce, docile et adroite ; elle chante bien, et elle est de bonne race, je t’assure. – De quelle contrée est-elle ? dis-je. – De Thessalie. » Je savais que les Thessaliennes étaient avisées et gentilles ; je lui demandai à voir la fille. Je la trouvai comme vous la voyez maintenant, à peine plus petite et plus jeune en apparence. Elle avait un air patient et résigné, les mains croisées sur sa poitrine, et les yeux baissés. Je m’informai du prix. Il était raisonnable, et je l’achetai sur-le-champ. Le marchand l’amena à la maison et disparut aussitôt. Songez, mes amis, à mon étonnement lorsque je m’aperçus qu’elle était aveugle. Ah ! ah ! un rusé coquin que ce marchand ! Je courus porter plainte aux magistrats, mais le drôle avait déjà quitté Pompéi. Je fus forcée de revenir

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