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Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
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bien, c’est très bien ; on t’y portera.
    – Je remplirai la ville entière de mes cris, s’écria l’enfant d’un ton passionné, et une vive rougeur colora son front.
    – Nous y veillerons ; tu iras avec un bâillon.
    – Que les dieux aient pitié de moi, alors ! dit Nydia en se levant ; je porterai plainte aux magistrats.
    – Souviens-toi de ton serment », répliqua une voix caverneuse, celle de Calénus, qui prenait part pour la première fois au dialogue.
    À ces mots, un tremblement nerveux agita la jeune aveugle ; elle joignit les mains comme si elle priait. « Malheureuse que je suis ! » s’écria-t-elle, et elle laissa éclater de violents sanglots. Soit que le bruit de ce chagrin véhément eût attiré l’aimable Stratonice, soit qu’elle vînt par hasard, sa figure décharnée se montra en ce moment dans la chambre.
    « Qu’est-ce donc ? que faites-vous à mon esclave, brute ? dit-elle avec aigreur à Burbo.
    – Calme-toi, femme, répondit-il d’un ton moitié bourru, moitié timide. Tu veux des ceintures neuves et de beaux habits, n’est-ce pas ? Eh bien ! fais attention à tes esclaves, ou tu n’en auras pas de longtemps. Vœ capiti tuo ! Vengeance sur ta tête, misérable fille !
    – Qu’y a-t-il donc ? » reprit la sorcière, en regardant tantôt l’un, tantôt l’autre.
    Nydia, par un bond soudain, s’élança du mur près duquel elle s’appuyait, et se jeta aux pieds de Stratonice ; elle embrassa ses genoux, et, levant vers elle ses yeux si doux quoique sans regard.
    « Ô ma maîtresse, dit-elle en pleurant, vous êtes une femme, vous avez eu des sœurs, vous avez été jeune comme moi… ayez pitié de moi… sauvez-moi… je ne veux plus aller à ces horribles festins…
    – Paix ! » dit la sorcière en secouant durement une des mains de la jeune fille, mains délicates, auxquelles on n’aurait pas dû imposer de tâche plus pénible que celle de tresser en guirlandes les fleurs qu’elle vendait : « Paix ! Ces beaux scrupules ne sont pas faits pour des esclaves !
    – Écoutez, dit Burbo, tirant sa bourse et montrant ce qu’elle contenait. Écoutez cette musique, femme ; par Pollux ! si vous ne savez pas brider comme il faut cette pouliche, vous ne l’entendrez plus.
    – La jeune fille est fatiguée, dit Stratonice en s’adressant à Calénus. Elle sera plus docile la première fois que vous en aurez besoin.
    – Vous ! vous ! Qui est donc ici ? » s’écria Nydia, roulant les yeux autour de l’appartement avec une expression si épouvantée et si désespérée, que Calénus se leva de son siège.
    « Il faut qu’elle voie avec ces yeux-là, murmura-t-il.
    – Qui est ici ? parlez, au nom du ciel ! Ah ! si vous étiez aveugle comme moi, vous seriez moins cruel ! dit-elle ; et de nouveau elle versa des larmes.
    – Emmenez-la, s’écria Burbo ; je hais les pleurnicheries.
    – Viens », dit Stratonice, en poussant l’enfant dehors par les épaules.
    Nydia s’éloigna vivement d’elle, avec un air auquel la résolution donnait de la dignité.
    « Écoutez-moi, dit-elle ; je vous ai servie fidèlement. Moi qui avais été élevée… oh ! ma mère… ma pauvre mère, auriez-vous pu penser que j’en serais venue à ce degré de misère ? » Elle essuya les larmes de ses yeux et continua : « Commandez-moi tout autre chose et j’obéirai ; mais je vous le dis maintenant, ferme, résolue, inexorable comme vous ; je vous répète que je n’irai plus dans ce lieu, ou que, si j’y suis forcée, j’implorerai la protection du préteur lui-même… Soyez-en certains. Écoutez-moi, grands dieux, je le jure. »
    Les yeux de la sorcière étaient flamboyants : elle saisit l’enfant par les cheveux d’une main, et leva l’autre sur elle ; cette formidable main droite, dont le moindre coup était capable d’écraser la frêle et délicate créature qui tremblait sous son étreinte. Cette considération parut frapper Stratonice, car elle suspendit le coup. Changeant de dessein, et attirant Nydia près du mur, elle détacha d’un crochet une corde, qui avait servi plusieurs fois à l’usage qu’elle en voulait faire. Les cris de la pauvre aveugle retentirent bientôt dans toute la maison.

Chapitre 3
  Glaucus fait un marché qui plus tard lui coûte cher
     
    « Holà, mes braves compagnons, dit Lépidus en baissant la tête pour entrer par la porte basse de la maison de Burbo ; nous sommes venus voir qui

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