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Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
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parce qu’il m’a défié.
    – Mais il ne vous forcera pas à prendre une arme désignée.
    – Mon honneur m’y force, dit Lydon avec orgueil.
    – Je mets sur Tetraidès deux contre un au ceste, reprit Claudius, au pair à l’épée ; est-ce dit, Lépidus ?
    – Quand vous m’offririez trois contre un, je n’accepterais pas, répliqua Lépidus. Lydon n’en viendra jamais à l’épée. Vous êtes mille fois trop bon.
    – Et vous, Glaucus, qu’en pensez-vous ? dit Claudius.
    – J’accepte trois contre un… dix sestertia {29} contre trente.
    – Oui.
    Claudius écrivit le pari sur ses tablettes.
    « Pardonnez-moi, noble patron, dit Lydon à voix basse à Glaucus ; combien pensez-vous que le vainqueur gagnera ?
    – Combien ? peut-être sept sestertia.
    – Autant que cela ! en êtes-vous sûr ?
    – Au moins. Mais honte à toi ! Un Grec aurait songé à l’honneur, non à l’argent. Ô Italiens, vous serez toujours Italiens ! »
    Une rougeur couvrit la joue bronzée du gladiateur.
    « Ne me jugez pas mal, noble Glaucus, je songe au deux ; mais je ne me serais jamais fait gladiateur si je n’avais manqué d’argent.
    – Puisses-tu tomber dans l’arène ! Un avare ne sera jamais un héros.
    – Je ne suis pas un avare », dit Lydon avec fierté, et il se retira dans un coin de l’appartement.
    « Mais je ne vois pas Burbo ; où est Burbo ? s’écria Claudius ; je veux parler à Burbo.
    – Il est là », dit Niger en montrant la chambre qui se trouvait à l’extrémité de la salle.
    – Et Stratonice, la toute gracieuse Stratonice, où est-elle ? demanda Lépidus.
    – Elle était ici quelques instants avant votre arrivée ; mais elle a entendu je ne sais quel bruit qui lui déplaisait, et elle a disparu. Pollux ! le vieux Burbo avait peut-être caché une jeune fille dans sa chambre. J’ai entendu, ce me semble, une voix de femme qui exhalait une plainte. La vieille dame est jalouse comme Junon. »
    En ce moment, un grand cri d’angoisse et de terreur fit tressaillir toute la compagnie.
    « Excellent ! s’écria Lépidus en riant ; venez, Claudius, partageons avec Jupiter, il a peut-être rencontré une Léda.
    – Oh ! épargnez-moi ! épargnez-moi ! je ne suis qu’une enfant, je suis aveugle !… N’est-ce pas assez de ce châtiment pour moi ?
    – Par Pallas ! je reconnais cette voix, c’est la voix de ma pauvre bouquetière », s’écria Glaucus, et il s’élança aussitôt vers l’endroit d’où partaient ces cris.
    Il ouvrit vivement la porte ; il vit Nydia se tordant sous l’étreinte de la vieille irritée ; la corde, déjà teinte de sang, tournoyait en l’air. Il s’en empara d’une main.
    « Furie ! dit Glaucus, et, de son autre main, il arracha Nydia à la vieille. Comment osez-vous maltraiter ainsi une jeune fille, une personne de votre sexe, une enfant ?… Ma Nydia, ma pauvre enfant.
    – Oh ! est-ce vous ? est-ce Glaucus ? » s’écria la bouquetière avec un indicible transport. Les larmes s’arrêtèrent sur ses joues ; elle sourit, se pressa sur son sein, et baisa sa robe en s’y attachant.
    « Et comment osez-vous, insolent étranger, vous interposer entre une femme libre et son esclave ? Par les dieux ! en dépit de votre belle tunique et de vos affreux parfums, je doute que vous soyez un citoyen romain, mon petit homme !
    – Parlons mieux, maîtresse, parlons mieux, dit Claudius qui entra avec Lépidus. C’est mon ami et mon frère juré, il doit être à l’abri de votre langue, ma colombe ; il pleut des pierres.
    – Rendez-moi mon esclave ! » s’écria la virago en mettant sa forte main sur la poitrine du Grec.
    « Non pas ; quand toutes les furies vos sœurs vous assisteraient, répondit Glaucus. Ne crains rien, ma douce Nydia ; un Athénien n’a jamais abandonné les malheureux.
    – Holà ! dit Burbo en se levant, quoique à regret. Pourquoi tout ce bruit à propos d’une esclave ?
    Laissez tranquille ce jeune patricien, femme ; qu’il s’en aille. À cause de lui, faites grâce pour cette fois à cette impertinente. »
    En parlant ainsi, il éloigna ou plutôt il entraîna sa féroce compagne.
    « Il me semble que, lorsque nous sommes entrés, il y avait un autre homme ici, dit Claudius. Il est parti. »
    Car le prêtre d’Isis avait pensé qu’il était pour lui grand temps de disparaître.
    « Oh ! un de mes amis, un camarade, un chien tranquille, qui n’aime pas les

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