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Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
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querelles, dit Burbo négligemment. Mais retirez-vous, enfant ; vous allez déchirer la tunique de ce noble jeune homme, si vous vous y cramponnez ainsi ; retirez-vous, on vous a pardonné.
    – Oh ! ne m’abandonnez pas », s’écria Nydia en s’attachant davantage à l’Athénien.
    Ému de sa situation, de l’appel qu’elle faisait à sa générosité, non moins que de sa grâce touchante et inexprimable, le Grec s’assit sur un des rudes sièges de la chambre et prit Nydia sur ses genoux ; il essuya avec ses longs cheveux le sang qui coulait sur les épaules de la jeune fille, et avec ses baisers, les larmes qu’elle avait sur les joues ; il lui dit ces mille et mille tendres mots dont on se sert pour calmer le chagrin d’un enfant ; il parut si beau dans cette douce œuvre de consolation, que le cœur féroce de Stratonice en fut lui-même ému ; la présence de l’étranger semblait répandre une lumière dans cet antre obscur et obscène. Jeune, magnifique, glorieux, il offrait l’emblème du bonheur le plus parfait de la terre, qui relève le malheur le plus désespéré.
    « Qui aurait pu penser que notre Nydia aurait été honorée à ce point ? » dit la virago, en essuyant la sueur de son front. Glaucus regarda Burbo.
    « Brave homme, dit-il, c’est votre esclave ; elle chante bien ; elle a l’habitude de soigner les fleurs. Je veux faire présent d’une esclave pareille à une dame. Voulez-vous me la vendre ? »
    Pendant qu’il parlait, il sentit tout le corps de la pauvre fille trembler de plaisir ; elle se leva, elle écarta de son visage ses cheveux en désordre ; elle jeta les yeux autour d’elle comme si elle pouvait voir.
    « Vendre notre Nydia ! non pas », dit Stratonice brusquement. Nydia se laissa retomber avec un profond soupir, et s’attacha de nouveau à la robe de son protecteur.
    « Imbéciles ! dit Claudius d’un ton important. Vous devez faire cela pour moi. Allons, l’homme et la femme, si vous m’offensez, votre état est perdu. Burbo n’est-il pas le client de mon cousin Pansa ? Ne suis-je pas l’oracle de l’amphithéâtre et de ses champions ? Je n’ai qu’à dire un mot pour que vous brisiez toutes vos cruches : vous ne vendrez plus rien. Glaucus, l’esclave est à vous. »
    Burbo, évidemment embarrassé, grattait sa large tête.
    « La fille vaut son pesant d’or pour moi, dit-il.
    – Dites votre prix ; je suis riche », répondit Glaucus.
    Les anciens Italiens étaient comme les modernes ; il n’y avait rien qu’ils ne fussent prêts à vendre, à plus forte raison une pauvre fille aveugle.
    « J’ai payé six sestertia pour elle, elle en vaut douze maintenant, murmura Stratonice.
    – Je vous en donne vingt ; accompagnez-moi chez les magistrats, et de là à ma demeure, où vous recevrez votre argent.
    – Je n’aurais pas vendu cette chère enfant pour cent, dit Burbo adroitement ; je ne vous la cède que pour faire plaisir au noble Claudius. Vous me recommanderez à Pansa pour la place de designator à l’amphithéâtre, noble Claudius ! elle me conviendrait beaucoup.
    – Vous l’aurez, dit Claudius, en ajoutant avec un sourire : Ce Grec peut faire votre fortune ; l’argent coule dans ses doigts comme l’eau dans un crible : marquez le jour avec de la craie, mon Priam.
    – An dabis ? dit Glaucus, employant la formule habituelle des ventes et achats.
    – Dabitur, répondit Burbo.
    – Alors, alors, je vais aller avec vous… avec vous. Ô quel bonheur ! murmura Nydia.
    – Oui, ma belle, et ta tâche la plus rude sera désormais de chanter les hymnes de la Grèce à la plus aimable dame de Pompéi. » La jeune fille se dégagea de son étreinte ; un changement s’opéra sur ses traits si pleins de joie tout à l’heure ; elle soupira profondément, et prenant encore une fois sa main, elle dit : « Je croyais que j’allais chez vous.
    – Oui, pour le moment… Viens… Nous perdons du temps. »

Chapitre 4
  Le rival de Glaucus gagne du terrain
     
    Ione était un de ces brillants caractères qui, une fois ou deux, se montrent à nous dans le cours de notre existence ; elle réunissait dans une haute perfection les plus rares des dons terrestres, le génie et la beauté !… Nul ne posséda jamais des qualités intellectuelles d’un ordre supérieur sans le savoir ; l’association du mérite et de la modestie est assez belle ; mais lorsque le mérite est grand, le voile de la modestie

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