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Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
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de vous fera plus d’honneur à notre laniste. »
    Les gladiateurs se levèrent de la table avec respect en voyant entrer trois jeunes gens connus pour être des meilleurs vivants et des plus riches de Pompéi, et dont les voix dispensaient la réputation à l’amphithéâtre.
    « Quels beaux animaux ! dit Claudius à Glaucus ; vraiment dignes d’être gladiateurs !
    – C’est une pitié qu’ils ne soient pas soldats », dit Glaucus.
    C’était une chose singulière, de voir l’efféminé et l’ennuyé Lépidus, que, dans un banquet, un rayon de lumière semblait aveugler, que, dans un bain, le moindre courant d’air semblait anéantir, en qui tout instinct naturel paraissait perverti, devenu en quelque sorte une créature équivoque et artificielle ; c’était une singulière chose, disons-nous, de le voir à cette heure, tout empressé, tout énergique, tout vivant, tâter les vastes épaules des gladiateurs d’une main blanche, féminine, éprouver d’une touche légère leurs muscles de fer, en un mot, plein d’admiration pour cette force qu’il avait passé toute sa vie à détruire en lui.
    C’est ainsi que nous avons vu, de nos jours, les fashionables sans barbe des salons de Londres tourner autour des héros de Firescourt. C’est ainsi que nous les avons vus souvent contempler, admirer ces hommes en calculant un pari. C’est ainsi que nous avons trouvé réunis, dans un assemblage plaisant et triste, les deux extrêmes de la société civilisée, les patrons du plaisir et ses esclaves ; les plus vils de ses esclaves, à la fois féroces et mercenaires, prostitués mâles, qui vendent leurs forces comme les femmes leur beauté ; bêtes brutes dans leurs actes, mais plus que des bêtes dans le motif qui les fait agir car les autres, du moins, ne se dévorent pas pour de l’argent.
    « Ah ! Niger, dit Lépidus, comment vous battez-vous, et avec qui ?
    – Sporus m’a défié, répondit le géant, et ce sera, j’espère, un combat à mort.
    – Certainement, reprit Sporus en clignant ses petits yeux. Il prend l’épée, moi le nœud et le trident : ce sera un rare divertissement. J’espère que le survivant aura de quoi soutenir la dignité de la couronne.
    – Ne crains rien, nous remplirons ta bourse, mon Hector, dit Claudius ; voyons, vous vous battez avec Niger. Glaucus, un pari ; je prends Niger.
    – Je vous le disais, s’écria Niger d’un air triomphant ; le noble Claudius me connaît. Compte que tu es déjà mort, Sporus. »
    Claudius tira ses tablettes. « Je parie dix sestertia. Cela vous va-t-il ?
    – Soit, dit Glaucus ; mais qui donc avons-nous ici ? Je n’ai jamais vu ce brave, auparavant. »
    Et il jeta un regard sur Lydon, dont les membres étaient plus élégants que ceux de ses compagnons ; un reste de grâce et de noblesse brillait encore dans ses traits ; sa nouvelle profession n’avait pas dépouillé sa personne de tout charme.
    « C’est Lydon, le plus jeune d’entre nous, qui ne s’est encore servi que d’une épée de bois, dit Niger ; mais il a du bon sang dans les veines, il a déjà provoqué Tetraidès.
    – C’est lui qui m’a défié, dit Lydon ; j’ai accepté son défi.
    – Et comment combattrez-vous ? demanda Lépidus. Cependant, mon enfant, attendez encore un peu, croyez-moi, avant de vous commettre avec Tetraidès. »
    Lydon sourit dédaigneusement.
    « Est-il citoyen, ou esclave ? dit Claudius.
    – Citoyen… Nous sommes tous citoyens ici, répondit Niger.
    – Étendez le bras, mon Lydon », reprit Lépidus d’un air de connaisseur.
    Le gladiateur, lançant un regard significatif à ses compagnons, étendit un bras qui, s’il n’était pas aussi énorme que les leurs dans sa circonférence, était pourvu de muscles si fermes, et possédait tant de symétrie dans ses proportions, que les trois visiteurs poussèrent à la fois un cri d’admiration.
    « Bien, jeune homme ; quelle est votre arme ? dit Claudius, ses tablettes à la main.
    – Nous combattrons avec le ceste ; après, si tous deux survivent, avec l’épée, s’empressa de dire Tetraidès, plein d’humeur et d’un ton jaloux.
    – Avec le ceste ? s’écria Glaucus ; vous avez tort, Lydon. Le ceste est en usage chez les Grecs. Je le connais bien. Vous auriez dû vous engraisser pour un pareil combat. Vous êtes trop maigre ; vraiment, évitez le ceste.
    – Je ne le puis, répondit Lydon.
    – Et pourquoi ?
    – Je vous l’ai dit,

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