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Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
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reprit l’esclave… Si ce qu’on dit à Pompéi de la vie scandaleuse de l’Égyptien est vrai, il aurait peut-être mieux valu qu’elle se fût dispensée d’aller chez lui. Mais notre pauvre maîtresse n’entend rien des bruits qui viennent jusqu’à nous. Les commérages du vestibulum n’entrent pas dans le péristyle {35} .
    – Jamais jusqu’à ce jour ! répéta Nydia ; en êtes-vous sûre ?
    – Très sûre, ma petite ; mais qu’est-ce que cela te fait, à toi comme à moi ? »
    Nydia hésita un moment ; puis, posant à terre les fleurs dont elle était chargée, elle appela l’esclave qui l’avait accompagnée, et quitta la maison sans ajouter une parole.
    À moitié chemin de la demeure de Glaucus, elle rompit le silence et se parla ainsi :
    « Elle ne peut connaître, elle ne connaît pas les dangers qu’elle court… Folle que je suis !… Est-ce à moi de la sauver ?… Oui, car j’aime Glaucus plus que moi-même. »
    Lorsqu’elle arriva à la maison de l’Athénien, elle apprit qu’il venait de sortir avec ses amis, et qu’on ne savait où il était, il ne reviendrait pas probablement avant une heure avancée de la nuit.
    La Thessalienne soupira ; elle se laissa tomber sur un siège et se couvrit la figure de ses mains, comme pour rassembler ses pensées.
    « Il n’y a pas de temps à perdre », pensa-t-elle en se levant ; elle s’adressa à l’esclave qui lui avait servi de guide.
    « Sais-tu, lui dit-elle, si Ione a quelque parent, quelque intime ami à Pompéi ?
    – Par Jupiter, répondit l’esclave, voilà une sotte question ! Tout le monde à Pompéi sait qu’Ione a un frère, qui, jeune et riche, a été assez fou, soit dit entre nous, pour se faire prêtre d’Isis.
    – Un prêtre d’Isis, ô dieux ! Son nom ?
    – Apaecidès !
    – Je sais tout, murmura Nydia : frère et sœur sont à la fois victimes. Apaecidès, oui, c’est le nom que j’ai entendu chez… Ah ! il comprendra alors le péril où se trouve sa sœur ; je veux aller le trouver. »
    Elle se leva, en prenant le bâton sur lequel elle s’appuyait, et se rendit aussitôt au temple voisin d’Isis. Jusqu’à ce qu’elle eût été sous la garde du généreux Grec, ce bâton avait suffi aux pas de la pauvre fille aveugle pour traverser Pompéi d’un bout à l’autre. Chaque rue, chaque détour lui étaient familiers dans les quartiers les plus fréquentés ; et, comme les habitants éprouvaient une vénération tendre et à demi superstitieuse pour les personnes frappées de cécité, les passants se dérangeaient toujours pour la laisser suivre sa route. Pauvre fille ! elle était loin de se douter que son malheur deviendrait sa protection, et la garantirait plus sûrement que les yeux les plus clairvoyants.
    Mais depuis qu’elle était entrée chez Glaucus, il avait ordonné à un esclave de l’accompagner partout ; celui à qui cette mission était échue, fort gros et fort gras, après être allé deux fois à la maison d’Ione, ne paraissait pas très satisfait d’être condamné à une troisième excursion (sans savoir seulement où ils allaient) ; mais il s’empressa de la suivre, tout en déplorant son sort, et en jurant solennellement, par Castor et par Pollux, qu’il croyait que la fille aveugle avait les ailes de Mercure, non moins que le bandeau de Cupidon.
    Nydia ne réclama qu’à peine son assistance pour arriver, malgré la foule, au temple d’Isis. L’espace qui s’étendait devant le temple était en ce moment désert, et elle parvint sans obstacle jusqu’à la grille sacrée.
    « Il n’y a personne ici, dit le gros esclave. Que veux-tu ? qui demandes-tu ? Ne sais-tu pas que les prêtres ne demeurent pas dans leur temple ?
    – Appelle, dit-elle avec impatience. Nuit et jour il doit y avoir au moins un flamine à veiller devant l’autel d’Isis. »
    L’esclave appela. Aucun prêtre ne parut.
    « Ne vois-tu personne ?
    – Personne.
    – Tu te trompes, j’entends un soupir ; regarde de nouveau. »
    L’esclave, étonné et grommelant, jeta autour de lui ses yeux appesantis, et devant un des autels, dont les débris des offrandes remplissaient encore l’étroit espace, aperçut quelqu’un dans l’attitude de la méditation.
    « Je vois une figure, dit-il, et, si j’en juge par ses vêtements blancs, ce doit être un prêtre.
    – Ô flamine d’Isis ! cria Nydia, serviteur de la plus ancienne déesse, écoute-moi !
    – Qui

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